Le logiciel de messagerie de la fondation Mozilla a reçu le soutien de l’administration, qui a participé au développement de ses couches de sécurité.
Le logiciel libre trouve des soutiens bien au-delà de sa communauté habituelle. Mozilla, porte-drapeau de l’open source, compte l’Armée française parmi ses contributeurs volontaires. La Fondation a lancé cette semaine une nouvelle version de son logiciel de messagerie, Thunderbird, qui intègre des innovations à mettre au crédit du ministère de la Défense.
Une partie du code informatique de Thunderbird 3 a ainsi été emprunté à l’administration. Il s’agit de certaines fonctions liées à la sécurité, qui figuraient sur la roadmap de Thunderbird 2, mais n’avaient pas encore été développées. Dès la fin de 2007, le ministère de la Défense a pris en charge certains de ces développements pour ses propres besoins avant de les reverser à la communauté. Mozilla les a définitivement adoptés au sein de Thunderbird 3.
Thunderbird installé sur plus de 10 000 postes
Le ministère, qui a déployé la messagerie sur plus de 10 000 postes, a mis au point plusieurs extensions, dont Trustedbird (sécurisation des échanges), aujourd’hui à la disposition du grand public. Notification viewer en est un autre exemple. Ce module permet de gérer les notifications attendues et reçues pour les messages envoyés avec notification.
« Ça s’insère totalement dans l’idée du logiciel libre [...], chacun met au pot, améliore, apporte des correctifs », a expliqué à Reuters Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. Cette démarche suscite un intérêt croissant à l’étranger et une présentation en a même été faite à l’Otan, a déclaré le lieutenant-colonel Frédéric Suel, l’un des responsables du projet Trustedbird, lancé par la Gendarmerie nationale alors qu’elle était encore rattachée au ministère de la Défense. « Nous avons une relation d’échanges avec Mozilla », a-t-il dit du projet, dont le nom et le logo ont été choisis conjointement avec l’association.
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Reuters