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jeudi 25 mars 2010

Le béluga ou baleine blanche

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Le nom « béluga » dérive du mot russe « belukha » (ou « bièloukha »), qui veut dire « blanc ». Le béluga ou bélouga, appelé également Dauphin blanc est un grand cétacé blanc de l'océan Arctique. Le nom béluga vient du mot russe beloye qui signifie blanc.Ce cétacé est aussi connu sous le nom de baleine blanche, marsouin blanc et canari des mers à cause de son babil.

Quelques définitions

Bleuvet :
Jeune béluga de teinte grise n'ayant pas encore atteint sa maturité.

Bièloukha ou belukha :
Nom russe du béluga, lui-même dérivé de bièluï, qui veut dire blanc.

Bièlouga :
Nom russe de l'esturgeon, poisson très recherché pour son caviar, et dont on confond parfois le nom avec celui du béluga.

Canari de mer, marsouin blanc :
Autres noms du béluga.

Quand on le regarde rapidement, le béluga fait penser à un gros dauphin dodu. Son nom scientifique, Delphinapterus leucas, veut même dire « dauphin blanc sans aileron » parce qu'il n'arbore qu'une crête dure et qu'il n'y a pas d'aileron sur son corps d'un blanc crémeux.

Les premiers explorateurs ont donné au béluga le surnom de « canari des mers » à cause de son babil. Certaines personnes le trouvent carrément bruyant. Faisant partie des baleines les plus bavardes, son répertoire comprend des aboiements, des caquètements, des cliquetis, des gargouillements, des grognements, des gémissements, des reniflements, des couinements, des miaulements, des meuglements, des trilles, des sifflements et des « yaps »... Ouf!

Le biologiste Pierre Béland rapporte dans son livre Le béluga ou l'adieu aux baleines qu'en 1535, Jacques Cartier vit des bélugas pour la première fois en remontant le Saint-Laurent. Celui-ci nota sa découverte en l'appelant « adothuis ». C'était probablement la transcription phonétique, par une oreille inexpérimentée, du nom que leur donnaient les Amérindiens de l'époque.

Pour les Inuits du Grand Nord québécois, les bélugas sont des kilalugait (kilalugak au singulier). Le béluga a probablement autant de noms qu'il y a de peuples qui le côtoient.

Comment s'appellent les bélugas entre eux? En modulant quelques trilles, peut-être...




La mue des bélugas

Tous les étés, dans l'Arctique canadien, on peut observer un spectacle étonnant : des centaines de bélugas se rassemblent à l'embouchure des rivières. Ils se contorsionnent en émettant les curieux chants qui leur ont valu le surnom de canaris des mers. Est-ce un rituel nuptial? Eh non! Les bélugas se frottent sur le fond rocailleux pour se débarrasser de leur vieille peau. C'est la mue.

Les bélugas sont les seuls cétacés chez qui on peut observer une véritable mue. Cela tient probablement aux variations saisonnières de leur habitat. En hiver, ils se tiennent en pleine mer, où l'eau est très froide. Pendant cette période, leur épiderme s'épaissit.

L'été, par contre, ils fréquentent davantage les estuaires, où l'eau est moins salée et plus chaude. Ces conditions favorisent la croissance du nouvel épiderme et la chute de l'ancien.

Les jeunes bélugas, qu'on reconnaît à leur peau grisâtre, accompagnent leur mère pendant cette période.

Ces variations saisonnières d'habitat sont caractéristiques des bélugas qui vivent dans les régions arctiques. Mais le troupeau qui vit dans l'estuaire du Saint-Laurent est différent. Ces bélugas ont été emprisonnés dans le fleuve au cours de la dernière glaciation et y sont demeurés après la fonte des glaces. Chez eux, le renouvellement de la peau se fait tout au long de l'année, car la salinité et la température de leur habitat demeurent stables.



Le béluga a été décrit en premier par Peter Simon Pallas en 1776. Il fait partie de la famille des Monodontidae au même titre que le narval. Le dauphin Irrawaddy fut un temps classé dans cette famille avant que de récentes études génétiques n'infirment cette hypothèse.


Le plus ancien ancêtre connu du béluga est le Denebola brachycephala espèce du Miocène aujourd'hui éteinte. Un seul fossile a été découvert, dans la péninsule de la Basse-Californie, indiquant que la famille prospérait autrefois dans des eaux plus chaudes. Les fossiles suggèrent également que l'habitat des bélugas s'est déplacé en fonction de la couverture de la banquise : suivant son expansion durant les périodes glaciaires et de son retrait au cours des périodes de réchauffement.

La liste rouge des espèces menacées donne comme nom commun Béluga, Baleine blanche et dauphin blanc. On lui donne aussi le nom de Canari de mer en rapport avec les sons et sifflements aigus qu'il émet

Cet animal social peut atteindre 6m de long, il est plus grand que la majorité des dauphins mais bien moins que les autres baleines. Les mâles adultes sont généralement plus grands que les femelles, et peuvent peser jusqu'à une tonne et demi (femelles aux alentours de la tonne). Les bélugas nouveau-nés, appelés familièrement « veau », mesurent environ 1,50 m de long pour un poids de 80 kg. Il est difficile de confondre ce cétacé avec un autre à taille adulte : il possède une crête dorsale résultat de l'atrophie d'un aileron et est entièrement blanc à l'inverse des jeunes bélugas qui sont gris. De même, sa tête ne ressemble à celle d'aucun autre cétacé : la zone frontale est souple et en forme de bulbe. Le béluga est d'ailleurs capable de « gonfler » son front en envoyant de l'air dans ses sinus. Enfin, contrairement aux autres cétacés, ses vertèbres cervicales ne sont pas soudées, impliquant une certaine flexibilité du cou qui lui permet de déplacer sa tête latéralement.

Le béluga appartient au genre apterus (qui signifie en latin « sans ailes ») en raison de l'absence d'aileron dorsal. Les scientifiques pensent que cette préférence évolutive pour une crête dorsale plutôt que pour un aileron, est due à une adaptation à la vie de ces créatures sous la glace, ou un moyen de réduire la surface de peau pour éviter une trop grande dissipation de chaleur.

Le corps du béluga ressemble globalement à un cylindre (en particulier lorsqu'il est bien nourri) qui s'effile vers le museau et vers la queue. Au fur et à mesure du développement de la nageoire caudale, celle-ci s'incurve de plus en plus. Les nageoires latérales sont larges et courtes et présentent une forme grossière de quadrilatère.

La maturité sexuelle intervient à l'âge de huit ans pour les mâles, et à cinq ans pour les femelles. Les mères donnent naissance à un unique petit au cours du printemps suivant la période de gestation d'une durée de quinze mois. Les petits bélugas sont uniformément gris foncé ; mais cette coloration s'éclaircit avec l'âge, allant de bleu à gris, jusqu'à ce qu'ils prennent enfin leur couleur blanche typique à l'âge de neuf ans pour les mâles et sept ans pour les femelles. Les petits restent sous la protection de la mère deux ans durant. L'accouplement du béluga n'est pas très bien connu ; il survient probablement au cours de l'hiver ou au tout début du printemps, quand les groupes de bélugas sont encore dans leur territoire hivernal ou alors au début de leur période de migration. Cependant, l'accouplement semble survenir à d'autres périodes également. Un béluga vit en moyenne trente ans.



L'habitat du béluga est compris entre 50° N a 80° N, dans les eaux arctiques et subarctiques. Il existe également une population isolée depuis 7000 ans qui vit dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent et dans la rivière Saguenay autour du village de Tadoussac au Québec. Au printemps, les groupes de bélugas gagnent leur territoire estival : des baies, des estuaires et d'autres eaux peu profondes. Il a été remarqué qu'une femelle béluga regagne années après années toujours le même territoire estival. Ces zones sont prises dans les glaces l'hiver, les groupes refluent alors vers le large. La plupart avancent ensuite au fur et à mesure de la progression de la banquise. D'autres restent sous la glace, survivant grâce aux endroits de la banquise non gelés qui leurs permettent de respirer ; ou alors grâce aux poches d'air emprisonnées sous la glace. La facilité avec laquelle les bélugas sont capables de trouver des zones où la glace est si fine qu'il est possible de la briser pour respirer en surface, alors que plus de 95% de la banquise est trop épaisse pour cela, est un mystère qui intrigue grandement les scientifiques. il semble presque certain que cette faculté fait appel au système d'écholocalisation pour repérer les zones de moindre densité de la glace.

Le béluga est une créature très sociable. Il se déplace en groupes subdivisés en sous-entités habituellement composées d'animaux du même âge et du même sexe. Les mères et leurs petits intègrent généralement des groupes restreints. Lorsque les nombreuses sous-entités se rejoignent dans les estuaires, l'on peut dénombrer des milliers d'individus ; ce qui représente une proportion significative de la population mondiale des bélugas et les rend d'autant plus vulnérables à la chasse.

Ce mammifère marin nage relativement lentement et se nourrit majoritairement de poissons ; il mange également des céphalopodes (pieuvres, calmars...) et des crustacés (crabes, crevettes...). Il chasse cette faune des fonds marins généralement jusqu'à 300m, bien qu'il puisse atteindre deux fois cette profondeur.

Le béluga est capable d'émettre un large éventail de sons passant par les sifflements, les claquements, les tintements et autres couics. Certains chercheurs qui ont écouté un groupe de bélugas ont décrit cela comme un orchestre à cordes s'accordant avant un concert. Les scientifiques ont isolé une cinquantaine de sons particuliers, la plupart situés dans une gamme de fréquence allant de 0,1 à 12 kHz.

Leurs principaux prédateurs naturels sont l'ours blanc et les orques. Lorsque les bélugas sont piégés par les glaces, les ours les assomment d'un coup de patte et les hissent sur la banquise pour les achever.

La population globale des bélugas s'est stabilisée aux environs de 100 000 individus. Bien que ce nombre soit plus important que celui d'autres cétacés, il est bien moins important qu'il y a des décennies, avant la chasse au béluga. On estime qu'il y a 40 000 individus en mer de Beaufort, 25 000 dans la baie d'Hudson, 18 000 dans la mer de Behring et 28 000 dans les eaux arctiques canadiennes. La population de l'estuaire du Saint-Laurent est estimée entre 500 et 1 000 individus. Les bélugas du Saint-Laurent nagent dans des eaux beaucoup plus propres qu'il y a 20 ans.

En raison de leurs schémas migratoires prévisibles et de leur formation en groupes, les bélugas ont été chassés des siècles durant par les autochtones de l'Arctique. La chasse au béluga est encore autorisée de nos jours dans certaines zones et par certaines populations, dans des limites raisonnables. Toutefois, dans d'autres zones telles que la baie d'Anchorage, la baie d'Ungava et au large des côtes ouest du Groenland, la chasse acharnée à des fins commerciales (aujourd'hui interdite par le moratoire sur la chasse à la baleine) ont mis en danger la survie des populations y vivant. Bien que non-autorisée, la chasse au béluga par les autochtones persiste dans ces endroits et il est à prévoir une extinction des populations de bélugas de cette zone. Ces aires sont le sujet de dialogues entre les Inuits et les gouvernements afin d'instaurer une chasse intelligente et raisonnable. Cette chasse a également permis d'ajouter le béluga à la liste des espèces en danger en 1994.

La pollution humaine qui se déverse dans les rivières a une incidence significative sur la santé des populations vivant dans les estuaires. Les cas de cancers rapportés sur des individus (27 % de la population des belugas) du Saint-Laurent semblent se stabiliser. Les bélugas de cette zone ont d'ailleurs le corps tellement truffé de contaminants que leurs carcasses sont considérés comme déchets toxiques. Toutefois, l'impact à long-terme de la pollution sur le devenir de cette population est inconnu.

Les activités humaines constituent également une menace pour l'espèce. Alors que certaines populations en sont venues à tolérer les petites embarcations, d'autres au contraire les évitent. L'observation des bélugas est d'ailleurs devenue une activité florissante dans le Saint-Laurent et dans la rivière Churchill (baie d'Hudson). Assourdis par le brouhaha de l'incessant trafic maritime sur le fleuve Saint Laurent, les bélugas ne crient plus : ils hurlent. Les enregistrements en continu des vocalises d'une population de 600 à 700 individus montrent qu'en présence de bateaux les mammifères marins émettent une série de cris bruyants, qu'on a d'abord interprétés comme des signaux d'alarme. Mais ces cris durent plus longtemps et sont d'une fréquence plus haute. En outre, les « sirènes des mers » ont tendance à répéter leurs appels. La transformation des chants serait une tactique pour réduire la dégradation du signal et augmenter la probabilité de sa réception. Mais la modification du comportement vocal de ces animaux pour lutter contre la pollution sonore tend à diminuer leurs capacités à trouver de la nourriture, à s'orienter et à communiquer avec leurs congénères.

Les bélugas sont parmi les premières espèces à avoir été élevées en captivité. Le premier béluga fut exhibé au Barnum's Museum de New York en 1861. Aujourd'hui, le béluga est l'une des rares espèces de cétacés que l'on rencontre dans les aquariums d'Occident. Leur popularité est en grande partie due à leur couleur caractéristique et à leurs mimiques faciales. Alors que la plupart des dauphins ont un « sourire » figé, la flexibilité cervicale du béluga lui autorise un répertoire plus vaste d'expressions faciales. La plupart des bélugas détenus dans les aquariums ont été capturés à l'état sauvage puisque les programme d'adaptation de cet animal à la captivité ont rencontré un certain succès.

Aussi bien la marine américaine que la marine de l'ex-URSS ont utilisé les bélugas dans des opérations de déminage des eaux arctiques.

Le 18 mai 1966, le béluga solitaire Moby remonta le cours du Rhin sur 400 kilomètres, ne regagnant la mer que presqu'un mois plus tard, le 16 juin 1966.

Egger Ph.