Le manchot fait partie de la famille des oiseaux.
Toutes les espèces de manchots ne vivent pas au Pôle sud. On en rencontre même certaines sous les Tropiques, des 18 espèces, seules 7 vivent sur les glaces antarctiques. Ce sont :
L’Adélie : (75 cm; 6 Kg) L’espèce la plus abondante et la mieux distribuée.
Les Papous : (75 cm; 7 Kg) Probablement le nageur le plus rapide de tous les oiseaux.
Les Macaronis : Leur territoire se limite aux îles à l’extérieur de l’Antarctique.
Le manchot à jugulaire : (70 cm; 5 Kg) La plus petite espèce à "queue en brosse"
Le Corfou doré : (60 cm; 4,5 Kg) L’espèce de manchot le plus agressif.
Le manchot Royal : (95 cm; 15 Kg) Produit en moyenne un petit tous les deux ans.
Le manchot Empereur : (12 cm ; 30 Kg) Le plus gros et le plus lourd de tous les manchots.
Manchot [mɑ̃ʃo] est un nom vernaculaire pas si ambigu que cela et désignant en français des oiseaux marins de l'hémisphère austral, incapables de voler à cause de leur adaptation à la vie aquatique. Ce terme désigne spécifiquement plusieurs espèces de la famille des Spheniscidae à laquelle appartient aussi les gorfous ou « manchots à aigrettes ».
Les ailes des manchots, devenues inutilisables pour le vol, à la différence de celles de leur cousin les pingouins se seraient, par contre, merveilleusement adaptées à nage et à la plongée : le manchot Gentoo peut atteindre 35 km/h à la nage (contre 9 km/h pour le meilleur nageur olympique) et le manchot Empereur peut plonger à plus de 520 m pour rechercher de la nourriture, soit le record absolu chez tous les oiseaux.
Le cri des manchots est appelé braiement ou jabotement.
On confond souvent les termes manchot et pingouin, en raison des légères ressemblances physiques de ces oiseaux, et de la traduction anglaise penguin. Cependant ces deux sortes d'oiseaux n'ont aucune parenté : le manchot appartient aux Spheniscidae, tandis que le pingouin appartient aux Alcidae. En outre, le manchot vit dans l'hémisphère sud, tandis que le pingouin se rencontre dans l'hémisphère nord, jusqu'en Bretagne.
Contrairement au manchot, le pingouin sait voler.
L'anglais participe à cette confusion : manchot se traduit par penguin, et pingouin, par auk (ou plus précisément razorbill pour le petit pingouin). Beaucoup d'autres langues ont suivi l'exemple anglais.
Selon le Dictionnaire historique de la langue française de Robert, le mot pingouin est emprunté au néerlandais pinguin (en 1598), lui-même d'origine obscure, bien qu'on l'ait rapproché du mot latin pinguis qui signifie « gras ». Le dictionnaire étymologique de l'afrikaans, Etimologiewoordenboek van Afrikaans, prétend que le mot est emprunté au portugais. Dans le cas de l'anglais, on a également rapproché le mot du gallois « pen gwyn », (tête blanche), nom donné par les Gallois au Grand pingouin (espèce maintenant disparue) sans que l'on puisse en être certain. Les marins anglais ont alors confondu les deux types d'oiseaux. C'est l'Académie des sciences qui, lors d'un vote très serré (à une voix près), a préféré le nom de manchot à celui de pingouin. Le terme de « manchot » serait dû à l'ornithologue Brisson qui utilisa le latin mancus (estropié) en référence à leurs ailes réduites.
Ces "manchots" ne constituent pas un taxon de la classification classique des êtres vivants. Ils ne forment donc pas un groupe homogène d'espèces partageant un patrimoine commun pouvant les caractériser.
Cependant, un certain nombre de caractéristiques sont communes aux manchots :
Les ailes des manchots, devenues inutilisables pour le vol, sont adaptées à nage et à la plongée.
Ces manchots, merveilles dandinantes confinées toutes dans l'hémisphère austral, ne vivent pas tous en Antarctique.
Ces manchots se nourrissent principalement du fruit de leur chasse en mer et avant tout de krill antarctique ou Euphausia superba.
Les manchots doivent revenir, à terre ou sur la banquise, pour s'occuper de leurs jeunes et sont célèbres pour leurs exploits en matière d'endurance : le manchot Empereur élève ses poussins en plein Océan Antarctique , par des températures hivernales inférieures à moins 60°C et dans des vents de plus de 195 km/h. Pendant deux mois, le mâle jeûne, avec pour seul devoir, celui de couver les oeufs, qu'il doit maintenir en équilibre au dos de ses pattes pour les isoler de la banquise de glace...
En dépit du fait que les manchots soient communément associés à l'Antarctique, ces manchots se retrouvent dans nombre d'habitats variés de l'Hémisphère austral. Dix-huit espèces différentes de manchots habiteraient dans des régions allant de l'Antarctique à l'Equateur.
Pour les gorfous, voir manchot à aigrettes
Quatre espèces de manchots habitent l'Antarctique et/ou les Iles de l'Antarctique : le Manchot empereur, le Manchot Adélie, le Manchot Chinstrap et le Manchot Gentoo.
La majorité des espèces de manchots se reproduisent sur des iles dans les eaux sub-antarctiques des mers du Sud (Océan Antarctique), Atlantique Sud, Pacifique Sud et Sud de l'Ocean Indien. Manchot King, Manchot Northern Rockhopper, Manchot Macaroni et Manchot royal.
Plusieurs espèces de manchots ne se trouvent que sur les côtes et les iles d'Australie et/ou de Nouvelle Zélande : Manchot Little Blue, Manchot Snares Crested, Manchot Erect Crested, Manchot Fjordland Creste et Manchot Yellow-eyed.
Plus au Nord, se rapprochant de l'Equateur, les manchots se reproduisent sur les côtes plus tempérées d'Amérique du Sud et d' Afrique: Manchot de Humboldt, Manchot de Magellan, Manchots des Galapagos et Manchot du Cap ou africain.
Rappelons que la vitesse de nage des petits poissons (et du krill, mets usuel du manchot) double pour une élévation de température de l'eau de 5°C à 15°C, sans que l'oiseau pêcheur voit sa propre vitesse croître.
Aptenodytes
Manchot empereur, Aptenodytes forsteri ;
Manchot royal, Aptenodytes patagonica. Les deux-tiers de cette espèce se trouvent sur l'archipel de Crozet.
Manchots à ailerons blancs
Manchot pygmée
Eudyptula
Manchot à ailerons blancs, Eudyptula (minor) albosignata ;
Manchot pygmée, Eudyptula minor.
Manchot antipode
Megadyptes
Manchot antipode, Megadyptes antipodes.
Manchots à jugulaire
Manchot Adélie
Manchot papou
Pygoscelis
Manchot à jugulaire, Pygoscelis antarctica ;
Manchot Adélie, Pygoscelis adeliae ;
Manchot papou, Pygoscelis papua.
Manchot du Cap
Manchot de Humboldt
Manchot de Magellan
Manchots des Galapagos
Spheniscus
Manchot du Cap, Spheniscus demersus ;
Manchot de Humboldt, Spheniscus humboldti ;
Manchot de Magellan, Spheniscus magellanicus ;
Manchot des Galapagos, Spheniscus mendiculus.
Les manchots forment un groupe très menacé. Selon l'Union Internationale de Conservation de la Nature, autorité mondiale en matière d'espèces menacées :
11 des 18 espèces sont sur le déclin et seraient menacées de disparition.
Deux espèces seraient "stables".
L'état des 5 autres populations n'est pas connu.
Si le continent Antarctique se réchauffe dans son ensemble, le réchauffement y est le plus rapide de l'Hémisphère austral, dans la Péninsule Antarctique, la plus au Nord et qui pointe vers l'Amérique du Sud. La banquise à l'Ouest de cette péninsule rétrécit et la durée de la prise de la mer en glaces est accourcie.
Le manchot Empereur élève ses poussins sur la partie gelée de la mer fixée à la terre. Si la mer gelée se brise avant que les poussins aient atteint une maturité suffisante avec des ailes imperméables à l'eau, ces derniers, balayés dans l'océan, y périssent presque à coup sur. Pour l'adulte, la perte d'étendue de mer gelée équivaut à une moindre disponibilité de nourriture avec plus grande mortalité.
Le manchot Adélie, bien qu'il n'élève pas ses poussins sur la mer gelée (nids de galets sur parties de la côte Antarctique, sans glace) est aussi affecté par le changement climatique.
Tous deux auraient sans doute un avenir très sombre en cas de changement global du climat.
Le réchauffement océanique conduirait aussi au déclin l'autres population de manchots habitant les régions sub-antarctiques par le biais d'une raréfaction des sources de nourriture.
Après les courants puissants El Nino de 1982-1983 et de 1997-1998, la population de Manchot des Galapagos a baissé de 77% puis de 65% avec une population de moins de 2000 individus, la plus faible parmi les manchots en 2010
A côté du changement climatique global, la pollution par émissions de gaz à effet de serre serait cause :
d'élévation du niveau de la mer (noyade de nids côtiers),
d'acidification des océans (réduction du taux des ion carbonate utilisés par plancton, coraux et surtout crustacés, et en ce qui nous concerne ici krill antarctique, pain quotidien du manchot).
A chacun son cri :
Facile de retrouver son compagnon ou son petit dans la foule ! Il suffit d’écouter attentivement. Chaque manchot possède un chant unique qui lui est propre et invariable, qui constitue pour les autres une véritable "carte d’identité".
Pour nous, le cri des manchots adultes ressemble surtout…au klaxon d’une voiture et celui des petits à un sifflement saccadé !
Couvaison :
En avril, chacun trouve sa chacune… Un mois plus tard, la femelle pond son oeuf unique. Mais impossible de creuser un nid sur la banquise, où il gèlerait en 2 minutes !
Les manchots empereurs sont obèses : ils pèsent 30 à 40 Kilos. Alors, la femelle le fait rouler avec précaution jusqu’aux pieds du mâle, qui installe l’œuf en équilibre sur ses pattes. C’est lui qui le couvera, pendant 2 mois, immobile et sans rien manger sauf de la glace, il vit sur ses réserves et perd la moitié de son poids à l’endroit le plus froid du globe. La femelle, elle repart aussi tôt vers l’océan, à environ 100 kilomètres de là. Il lui faut aller pêcher, engraisser, et faire des provisions pour nourrir le petit qui va naître. Tant qu’il le peut le poussin s’abrite du froid sous le ventre de son père ou de sa mère, dans les replis de la peau. Là, il peut faire 60°C de plus qu’à l’extérieur ! Sans cesse, les parents vont se relayer ainsi, rapportant à chaque voyage 3 kg de poisson dans leur gosier pour nourrir le bébé. A un moment donné, le père est tellement affamé que même si la mère n’est pas revenue, il abandonne son petit pour aller se nourrir.
Premier voyage :
Dès que les petits manchots ont cinq mois ils partent à leur tour vers la côte, où déjà la banquise fond annonçant le début de l’été. A eux l’ivresse de la nage et les bancs de crevettes.
Le manchot a un bec de petite taille. Dans les cavités nasales, la plus grande partie de l’air chaud, normalement perdue dans la respiration, est recyclé. Pour se réchauffer le manchot expose son dos noir au faible rayon du soleil. La couleur noire attire la chaleur. Quand il a trop chaud, il expose plutôt son ventre blanc. Le sang qui circule dans les différentes parties du corps du manchot le réchauffe.
Petite crèche :
Peu de temps après leur naissance, quand le poussin devient trop gros, les petits se réunissent en crèche. Ils apprennent vite à se tenir chaud entre eux. Leurs parents partent tous les deux à la recherche de nourriture.
Plongeon du manchot :
Les manchots plongent dans la mer les uns après les autres. Le manchot serre fort toutes ses plumes contre son corps pour mieux glisser dans l’air et dans l’eau. En entrant dans l’eau, il ferme bien son bec et les narines, mais il garde les yeux ouverts. Sous l’eau, le manchot se dirige en orientant sa queue triangulaire vers le bas et vers le haut. Quand le manchot revient en surface pour respirer. Le manchot avance en pagayant avec ses ailerons.
Le manchot bondit hors de l’eau pour prendre sa respiration. Il attrape des poissons et du krill dans son bec. En plongée l’oiseau se dirige à l’aide de ses pattes et de sa queue. Pour sortir de l’eau, il effectue un bond puissant pouvant atteindre 2 m de haut. Tout comme le pingouin, le manchot est piscivore : il se nourrit de poissons, de krills, de crevettes et principalement de crustacés.
Super Doudoune :
Pour garder son corps à 38°C par une température extérieure de –50°C, le manchot possède un plumage rigide, serré et imperméable, un duvet laineux, puis une épaisse couche de graisse entre la peau et les muscles, elle est couverte de quatre couches de plumes imperméables.
En été, quand la température s’élève, les vaisseaux sanguins se dilatent. Les plumes se redressent : l’air circule mieux entre elles et rafraîchit le corps du manchot.
Même un vent soufflant à du 200 km/heure n’arrive pas à pénétrer dans ce super manteau.
Ses pattes sont érigées pour ne pas geler l’hiver. Ce sont de véritables radiateurs. Réduisant la surface d’échange avec l’air froid et la glace, les pieds de petite taille diminuent également les pertes de chaleur.
Comme les soldats romains :
Pour résister aux vents glacés, les mâles se serrent bien fort les uns contres les autres.
Le groupe ainsi uni s’appelle une "tortue" comme les formations d’attaque des soldats romains. Les mâles regroupés en tortue ne restent pas immobiles. Ceux qui sont au bord pénètrent lentement vers le centre bien chaud et ceux qui sont au centre vont vers le bord pour faire un rempart avec leur corps. Ces manchots affrontent le blizzard et protègent leurs voisins avec leur corps.
L’immigration :
Au début du mois d’avril, alors que la plupart des animaux de l’Antarctique partent vers le Nord, le manchot entreprend un voyage de 100 Km vers le sud pour rejoindre ses sites de nidification sur les glaces. Le manchot est fidèle à son nid, qu’il construit en cercle à l’aide de galets et de cailloux. La femelle pond des oeufs au début du mois de mai et retourne en pleine mer. Le mâle s’apprête alors à une véritable performance ; seul au coeur de l’hiver, il va couver l’œuf posé sur ses pattes sans jamais quitter les lieux pour s’alimenter.
Pour atteindre leurs colonies de reproduction, les manchots doivent parcourir d’immenses étendues de glace dans la nuit polaire.
Chaque couple n’élève qu’un petit par année. Sur le nombre, seul un sur cinq environ survivra. Le poussin se tient sur les pattes de sa mère jusqu'à l’âge de 8 semaines à peu près. Il s’enfouit sous les replis de peau qu’elle porte sous le ventre lorsqu’il veut mieux se protéger.
Quand les adultes partent à la recherche de nourriture, les plus grands jeunes comptent sur leur duvet dense et la chaleur de leurs congénères.
Le manchot Empereur :
Il vit en groupe et il peut atteindre la taille de 1,20 m et pèse environ 30 Kg. Il chasse le poisson, la seiche et le krill. Pour cela, il lui arrive de plonger à 50 m de profondeur. Mais il peut plonger à plus de 260 m de profondeur et peut tenir jusqu'à 18 minutes sous l’eau sans respirer.
Chaque année, la femelle pond un seul oeuf sur la glace. Ensuite le mâle cache cet oeuf sous un pli de son ventre. Il le couve ainsi pendant deux longs mois. Pendant ce temps il ne peut rien manger, car il ne peut pas aller chasser.
Les manchots ne savent pas voler. Leurs ailes se sont transformées en nageoires. Ce sont d’excellents nageurs. Dans l’eau, ils peuvent atteindre 30 Km/h.
D’ailleurs, ils ne marchent pas. Ils se dandinent !!!
Photo : Egger©
Le gorfou doré (Eudyptes chrysolophus) ou pingouin macaroni, est une espèce de Spheniscidae vivant près de l'Antarctique. Comme les autres gorfous, il se distingue des manchots par une touffe de plume de chaque côté de sa tête appelée « aigrette ». Son aigrette et jaune et sa tête et son dos sont noirs alors que son ventre est noir. Les adultes pèsent en moyenne 5,5 kilogrammes et mesure 70 centimètres de long. Les mâles et les femelles ont une apparence relativement semblables même si le mâle est plus gros avec un bec plus long.
Comme tous les pingouins, il est incapable de voler. Son corps fuselé et ses ailes raides et aplaties servent de nageoires lorsqu'il nage.
Son alimentation est composée de crustacés (principalement du krill), de petits poissons et de céphalopodes. Le gorfou doré consomme plus d'aliments provenant de la mer que les autres oiseaux marins. Il mue une fois par an et passent alors trois ou quatre semaines à terre avant de retourner à l'eau.
La reproduction a lieu pendant les mois d'été. Après celle-ci, les gorfous dorés se dispersent dans les océans. C'est le pingouin le plus abondant dans le monde, avec une population atteignant les 18 millions d'individus. Une colonie de gorfous dorés peut représenter plus de 100 000 individus. Néanmoins, depuis les années 1970, les populations déclinent, ce qui a valu une reconsidération du statut de conservation de l'espèce.
Le gorfou doré est un pingouin gros et possédant une touffe de plume de chaque côté de sa tête appelée « aigrette » dont la morphologie générale est proche de celle des autres membres du genre Eudyptes. Un adulte mesure environ 70 centimètres de longueur et son poids varie suivant la période de l'année. Les mâles pèsent environ 3,3 kilogrammes après avoir couvé, 3,7 kilogrammes après avoir mué et 6,4 kilogrammes avant d'avoir mué.
Les mâles et les femelles ont un aspect similaires mêmes si les mâles sont légérement plus gros. Leur bec est également plus gros avec une longueur moyenne de 6,1 centimètres pour le mâle contre 5,4 centimètres pour les femelles. C'est cette caractéristiques que l'on utilise pour différencier rapidement mâle et femelle.
Les jeunes gorfous dorés se distinguent par le fait qu'ils sont plus petits et qu'ils ont un bec plus petit, plus terne, presque brun. Le plumage de leur menton et de leur gorge est gris foncée et leur aigrette est peu développée voire absente. Ils ne possèdent en général que quelques plumes jaunes éparses. L'aigrette est totalement développée à partir de l'âge de 3-4 ans, un an ou deux avant qu'ils ne soient en âge de se reproduire.
Couleurs
La tête, le menton et la partie supérieure du gorfou doré sont noirs alors que leur ventre et la partie inférieure de l'animal sont blancs. Leur plumage noir à des reflets bleuâtres quand il est récent. En vieillissant, il devient plus brun. L'aigrette jaune du gorfou doré est très remarquable et se déploie horizontalement vers la nuque à partir du zone située au centre du front. La surface supérieure des nageoires a une couleur noire bleutée avec un bord de fuite blanc. En dessous, les nageoires sont principalement blanches avec une extrémité et un bord d'attaque noir. Leur bec renflé a une couleur proche de l'orange et du marron. Leur iris est rouge et ils possèdent une zone de peau nue rose sous l'œil, à la base du bec. Ses jambes et des pieds sont roses.
Mue
Les gorfous dorés muent une fois par an ce qui leur permet de remplacer leurs vieilles plumes. Ils passent environ deux semaines à accumuler de la graisse avant de muer car il ne se nourrissent pas pendant la mue, ne pouvant pas, en l'absence de plumes, aller dans l'eau pour chercher leur nourriture. Ensuite, la mue dure de trois à quatre semaines, période pendant laquelle ils restent à terre.
Une fois leur période de mue terminée, les gorfous dorés retournent à l'eau et retournent dans leurs colonies au printemps (octobre) pour s'accoupler.
Vocalisations
Les vocalisations des gorfous dorés sont similaires à celles des autres manchots à aigrette. Ils sont spécialement bruyants dans les colonies quand ils établissent leur territoire et quand ils forment les couples. Ils redeviennent plus calmes quand ils couvent. Pendant cette période, les parents utilisent les appels pour intervertir l'individu assurant la couvaison et donner leur position. Un pingouin qui veut appeler son partenaire est en compétition avec les vocalisations potentielles d'un millier d'autres oiseaux et doit composer avec un environnement avec un bruit de fond important et peu d'indices visuels. Des études sur le terrain suggèrent que les gorfous dorés parviennent à communiquer grâce à une signature acoustique unique propre à chaque oiseau. Les vocalisations enregistrées dans les colonies de Géorgie du Sud ont un rythme plus rapide est une hauteur plus basse que celles des îles Kerguelen et des îles Crozet.
Éthologie
Comportement général
Le gorfou doré est un animal socialÀ l'instar des autres espèces de pingouin, le gorfou est un animal social lors de la couvaison et pour l'alimentation ; les colonies de gorfous dorés sont parmi les plus grande et les plus densément peuplées de toutes les colonies de pingouins. Hors de la saison des amours, les gorfous dorés sont pélagiques, ils se dispersent dans les océans à partir du mois d'avril ou du mois de mai jusqu'au mois d'octobre. En 2009, une étude mené par une équipe française dirigée par le scientifique Charles-André Bost a découvert que les gorfous dorés des îles Kerguelen se dispersaient à l'est sur une zone de plus de 3×106 km2. Grâce a des capteurs de géolocalisation, 12 pingouins ont été suivis sur plus de 10 000 kilomètres sur cette période et sont répartis entre 47–49° S et 70–110° E dans l'océan Indien sans revenir une seule fois à terre. Dans cette zone, connue sous le nom de convergence antarctique, le krill est absent. Le fait de vivre en colonie mène les gorfous dorés à interagir entre eux que ce soit visuellement ou vocalement. Ainsi, pendant la saison des amours, les colonies sont très bruyantes, le calme revenant quand les mâles vont chasser sous l'eau. Il arrive que les gorfous dorés se battent entre eux avec leurs nageoires et leur becs, essayant de frapper la nuque de leur adversaire pour les faire tomber. On peut également observer des gorfous dorés traversant leur colonie le cou et la tête rentrés dans les épaules, les nageoires en avant, ce qui est une marque de soumission. Quand ils couvent, ils rentrent également le cou et la tête dans les épaules.
Reproduction
Le cycle de reproduction commence avant novembre pour donner lieu à deux œufs pondus en novembre. Le premier œuf plus petit n'est pas viable (de très rare cas de réussite). La ponte du second œuf se produit 4 à 5 jours après la première ponte. Le nid est un petit trou creusé dans le sol entouré de cailloux et de brindilles. La couvaison dure 5 semaines et se sépare en trois parties. Durant la première partie, le mâle et la femelle couvent l’œuf. Pendant la seconde partie, seule la femelle couve l’œuf pendant que le mâle est parti en mer. Enfin, pendant la troisième partie, le mâle couve l’œuf. La femelle ne reviendra qu'après l'éclosion de l’œuf.
Pendant les 24 jours suivant le retour de la femelle, elle ira chercher de la nourriture tôt le matin, pour nourrir son poussin plus tard dans la journée. Au bout de 24 jours, le plumage du petit lui permet de s'autoréguler. Dès lors, les deux parents vont aller chercher de la nourriture en mer. Le petit a besoin d'autant plus de nourriture qu'il a déjà grandi. Les petits des gorfous dorés sont alors regroupés pour former des crèches et augmenter ainsi les chances de survies des poussins. Le petit mange alors jusqu'à 100 g de nourriture par jour.
Au bout de 11 semaines, le petit est prêt à prendre la mer. Il ne reviendra que dans 5 ans si c'est une femelle et que dans 6 ans si c'est un mâle.
Dès lors, les parents peuvent préparer leur mue.
Répartition
Carte de répartition du gorfou doré (en vert, les zones où il se reproduit)En 1993, une enquête établissait que le gorfou doré était l'espèce de pingouin la plus abondante avec plus de 11,8 millions de couples dans le monde. Aujourd'hui, la population totale de gorfous dorés est estimée à 18 millions d'individus.
En Amérique du Sud, les gorfous dorés se répartissent au sud du Chili, dans les îles Malouines, sur le territoire de Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud et dans les îles Orcades du Sud. Il se répartit également dans les îles au nord de l'Antarctique (îles Shetland du Sud, île Bouvet, archipel du Prince-Édouard, îles Crozet, îles Kerguelen, île Heard et îles McDonald) ainsi que dans la péninsule Antarctique où vivent au moins 216 colonies réparties sur 50 sites.
Les taux de survie à cette longue migration sont mal connus. On sait par exemple que sur trois ans, le taux de retour des adultes pour l'accouplement en Géorgie du Sud varie entre 49 % et 78 % et environ 10 % de ceux qui sont revenus, ne reviennent pas l'année suivante.
Quand il est la recherche de nourriture, le gorfou doré peut s'aventurer jusqu'en Australie, en Nouvelle-Zélande, dans le sud du Brésil, sur l'île Tristan da Cunha et en Afrique du Sud.
Classification et dénomination
Le gorfou doré a été décrit par le naturaliste allemand Johann Friedrich von Brandt en 187 sur les îles Malouines. Il s'agit de l'une des six espèces du genre Eudyptes dont les espèces sont aussi connues sous le nom de pingouins à aigrette. Le nom Eudyptes provient du grec ancien et est composé des mots eu (« bon ») et dyptes (« plongeur »). Le nom scientifique du gorfou doré est Eudyptes Chrysolophus. Ce dernier mot est dérivé des mots grecs chryse (« doré ») et lophos (« crête »)
Le surnom de pingouin macaroni proviendrait des marins anglais et serait en rapport avec l'aigrette jaune de l'animal. « Macaroni » était un terme désignant une mode du XVIIIe siècle en Angleterre marquée par une ornementation flamboyante ou excessive.
L'ADN des mitochondries et des noyaux des cellules des gorfous dorés met en évidence qu'ils se sont séparés de l'espèce avec lesquels ils sont les plus proches, le gorfou de Schlegel (Eudyptes schlegeli), il y a 1,5 millions d'années. Il y a de telles similiratés entre les sequences ADN des deux espèces que certains ornithologues dont les Australiens Les Christidis et Walter Boles considèrent le gorfou de Schlegel comme une sous-espèce de gorfou macaroni. Les deux espèces ont une apparence très similaire si ce n'est que le gorfou de Schlegel a un visage blanc alors que le gorfou doré à un visage noir. Trois cas d'hybridation entre le gorfou doré et la sous-espèce du gorfou sauteur du bassin Indo-Pacifique (E. chrysocome filholi) ont été recensé sur l'île Heard et l'île Marion entre 1987 et 1988 lors des Australian National Antarctic Research Expeditions.
Les prédateurs naturels du gorfou doré sont d'autres oiseaux ou des mammifères aquatiques. Le léopard de mer (Hydrurga leptonyx), l'otarie de Kerguelen (Arctocephalus gazella) et l'otarie à fourrure subantarctique (A. tropicalis) chasse occasionnellement les gorfous dorés adultes sous l'eau. Les colonies sont rarement les cibles des attaques de prédateurs qui ne s'en prennent qu'aux œufs et aux jeunes qui ont été abandonnés. Les labbes, le chionis blanc (Chionis alba) et le goéland dominicain (Larus dominicanus) s'en prennent aux œufs. Parfois, les labbes et les pétrels géants s'attaquent aux oisillons.
En dehors de la prédation, le gorfou doré subit les conséquences de la pêche industrielle et de la pollution marine. En 2008, une étude suggère que les capacités de reproduction des gorfous dorés femelles ont été affectées par la réduction de la densité de krill dans les océans dues aux changements climatiques et la pêche.
Si la population de gorfous dorés est estimé à environ 18 millions d'individus, un déclin substentiel de cette espèce a été enregistré dans plusieurs endroits. En Géorgie du Sud par exemple, la population a décliné de 50 % entre les années 1970 et le milieu des années 1990L'espèce a même disparu de certains endroits comme l'île Recalada au sud du Chili.
Ce déclin de la population globale sur les trente dernières années à amener le reclassement de l'espèce dans la liste rouge de l'UICN au statut de « vulnérable ». Des projets de suivi à long terme ont été mis en place dans plusieurs colonies et certaines zones de reproduction sont devenues des réserves protégées. L'Île Heard et îles McDonald ont notamment été inscrites au patrimoine mondial.
Le pingouin est un animal souvent utilisé dans les dessins animés pour enfants. Ainsi, eut égard à son aspect particulier, on trouve des gorfous dorés dans certains médias animés récents. Dans le film d'animation Les Rois de la glisse, le personnage principal, Cody, est un gorfou doré vivant dans une colonie en Antarctique et rêvant de faire du surf sur les plages hawaïennes. Dans Happy Feet, un autre long métrage d'animation mettant en place des pingouins, l'un des personnages secondaires, Lovelace, est un gorfou doré qui a été bagué par des humains et qui prétend que ce sont des êtres surnaturels qui lui ont donné le bracelet. Dans la série animée Mon copain de classe est un singe, l'un des personnages, Nathaniel, est un gorfou doré.
On le trouve aussi dans une série de jeux vidéo japonais mettant en scène deux héros, Rocky et Hopper, deux gorfous dorés. Cette série compte deux titres : Iwatobi Penguin: Rocky × Hopper et Iwatobi Penguin: Rocky × Hopper 2 − Tantei Monogatari.
Le gorfou doré a été également utilisé comme emblème décoratif en philatélie (par exemple dans les timbres des Terres australes et antarctiques françaises 2006) et en héraldique (armoiries de la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud).
Photo : Egger©
Pingouin ([pɛ̃.gwɛ̃]) est un nom vernaculaire porté par deux espèces d’oiseau de la famille des alcidés, dont la seule espèce encore vivante s’appelle le petit Pingouin. Ces espèces vivent dans l’hémisphère nord. On peut rencontrer le petit Pingouin du pôle nord jusqu’à la Bretagne. Ce dernier vole, alors que le grand Pingouin, espèce éteinte en 1844, ne le pouvait pas.
Par abus de langage, le pingouin est souvent confondu avec le manchot, un oiseau de la famille des sphéniscidés qui vit dans l’hémisphère sud et ne vole pas. Cela a pour principale raison la ressemblance avec la plus grande des deux espèces de pingouin, le grand pingouin. Une autre source d’erreur est la traduction anglaise du mot manchot, qui est penguin. Dans de nombreuses langues, deux termes différents sont utilisés pour désigner les deux espèces de pingouin, ce terme n’a donc pas de traduction exacte. En anglais, le terme Great Auk désigne le grand Pingouin, auk étant un terme générique désignant le plus souvent l’ensemble des alcidés. Le petit Pingouin est quant à lui appelé razorbill. En catalan ou en italien, respectivement le terme de gavot et alca sont en revanche utilisés comme en français pour désigner les deux espèces.
Selon certaines sources comme celle de Martin Martin, le terme dériverait du gallois ou du breton pen gwyn signifiant « la tête blanche ». Bien que la tête du grand pingouin n’ait pas été blanche, il avait une tache blanche devant l’œil. Une théorie alternative, suggérée par John Latham en 1785, propose que pinguis signifiant graisse en latin, soit l’origine du terme, soulignant l’aspect dodu de l’animal. Toujours dans l’hypothèse d’une origine latine de ce mot on peut signaler que le latin pinguis signifie aussi : "qui rend gras", et par suite fertile, fertilisant, puis riche ; et par extension de sens lent, lourd, stupide, malhabile qui caractérise celui qui est (trop) gras. Ce mot pourrait donc être, mieux que dodu, à l’origine du nom de cet oiseau pataud à la démarche pesante et embarrassée. D’autres sources enfin, prétendent que ce mot a été introduit en français par les livres de voyages hollandais.
Le Petit Pingouin, appelé également pingouin torda (Alca torda) est une espèce d'oiseau de la famille des alcidés. C'est le seul représentant du genre Alca. C’est un pingouin de l'Atlantique Nord.
Les adultes sont noirs sur le dos et blancs sur le ventre, la poitrine et un bec de couleur noire. Une rayure blanche traverse le bout des ailes et du bec. En hiver, leur tête devient blanche. Ils mesurent entre 38 et 43 cm, ont une envergure de 60 à 69 cm et pèsent entre 500 et 750 grammes. Leur durée de vie moyenne est de 20 ans.
Ils volent plutôt bien malgré leurs ailes en sabre. Les pingouins sont également de bons voiliers sur de longues distances.
Ces oiseaux nichent principalement en colonies sur des falaises ou des côtes rocheuses de l'Atlantique nord. On les trouve le long des côtes de l'Amérique du Nord jusqu'au Maine et en Europe, de la Russie du Nord-Ouest jusqu' au Nord de la France.
Les oiseaux d'Amérique du Nord migrent en hiver jusqu'en Nouvelle-Angleterre, alors que ceux d'Europe sont, pour beaucoup, sédentaires (certains vont jusqu'en Méditerranée occidentale).
La majorité des petits pingouins nicheraient en Islande. Ils nichent souvent côte à côte avec le guillemot de Troïl.
Ils pêchent sous l'eau du poisson, comme le lançon, le hareng et le capelan, quelques crustacés et parfois des vers marins.
Les pingouins torda ne peuvent guère marcher sur leurs pattes mal adaptées, qui reposent sur leurs tarses et sont placées très en arrière du tronc. Les adultes restent plus souvent tout au bord de leurs plongeoirs surplombant la mer où ils se laissent tomber en voletant pour aller pêcher sous l'eau. Courtes et arrondies, leurs ailes ne leur permettent que des essors vifs et brefs, sans vol glissé ni plané. Trop pesant en l'air pour sa surface de voilure, sous l'eau le torda fait de ce handicap un avantage : il atteint des profondeurs inaccessibles aux mouettes et goélands, utilisant alors ses ailes comme des nageoires.
L'œuf unique est pondu entre la mi-mai et la fin juin à même le rocher, au fond d'une anfractuosité. Il est piriforme comme celui du guillemot de Troïl. Le petit est également nourri de poissons, mollusques et crustacés. Passant huit mois sur douze dans l'eau, cette espèce, qui hiverne surtout en mer du Nord, est une des plus menacées par la pollution.
Le couple dure longtemps. Un pingouin mâle fait la cour à une femelle lors de sa première rencontre, puis ils restent ensemble jusqu’à la mort de l’un des deux. Vivant dans un environnement difficile, devant lutter contre le froid, le vent, pour les pingouins, le couple est indispensable.
Le pingouin n’hésite pas à envelopper de son corps le nid, couvrant œufs ou les poussins, les protégeant du froid.
Le pingouin a un esprit de famille. Le petit n'est pas laissé seul avant d'avoir reçu de ses parents un apprentissage très complet sur la manière de voler, d'atterrir, de plonger, de nager, de se nourrir, de se tenir en société, de boire et de faire la cour aux femelles.
En cas de marée noire, l’autre alors n’a de cesse de tourner autour, essayant par tous les moyens de le dégager. Généralement, en de telles circonstances, il meurt d’épuisement devant celui qui est pris dans le pétrole qui se laisse mourir à son tour. C’est pour cela qu’un pingouin (même nettoyé) survit rarement plus de 50 jours.
La femelle pond un seul gros œuf, conique afin d'éviter qu'il glisse en bas des falaises, gris avec des taches sombres, à même le sol. La période de couvaison dure d’août à février. Le nid est un trou creusé par le père sous un arbuste ou un rocher. Les parents couvent à tour de rôle pendant 26 à 32 jours. Parfois, pendant 8 jours, ils nourrissent les petits la nuit. Ces derniers vont en mer vers l’âge de 8 semaines. Adultes, ils reviennent où ils sont nés pour trouver leur partenaire après avoir passé 2 ou 3 ans à courir les océans.
L'espèce est protégée en France, mais se porte assez bien dans le reste de l'Europe. Le petit pingouin est particulièrement vulnérable lors de marées noires ou de dégazages, car il y plonge sans s'en rendre compte
Egger Ph.