Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Classement des pannes automobiles par marques 2025 : https://fiabiliteautomobile.blogspot.com/ Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 16 octobre 2025

Les accidents de la route tuent plus de 1000 animaux par an

 

Près de 620 renards ont été retrouvés morts entre 2024 et 2025 à la suite d'accidents 
de la route dans le canton de Fribourg. © envato

Chaque année, plus de 1500 animaux sauvages sont retrouvés morts dans le canton de Fribourg. Au moins deux tiers d'entre eux succombent à un accident de la circulation, qui constitue la principale cause de mortalité de la faune sauvage. Cette triste tendance se confirme, avec près de 1500 bêtes tuées par les véhicules lors du dernier décompte cantonal annuel.

Les victimes les plus fréquentes sont le renard, le chevreuil et le blaireau, présents dans toutes les zones du canton. S'y ajoutent le sanglier, le lièvre, la martre et le putois. En région pré-alpine, comme en Gruyère et Veveyse, les collisions impliquent également le cerf, le chamois et le lynx. 

"Les routes constituent une barrière qui fragmentent les habitats naturels des animaux", rappelle Elias Pesenti, inspecteur cantonal de la chasse et responsable du domaine faune terrestre. "Leurs trajets les obligent à traverser ces routes pour accéder aux zones dont ils ont besoin pour survivre et se reproduire." Le plus souvent, ils passent d'une forêt à l'autre.

La période la plus critique s'étend de la fin du printemps à la fin de l'été, une phase durant laquelle la présence de jeunes spécimens et leur dispersion vers de nouveaux territoires augmentent significativement les risques de collision.

Bientôt 3 ponts pour la faune

Pour améliorer la situation, deux projets de passages pour la faune sont en cours et devraient être réalisés d'ici 2028: le premier dans la zone de la Joux-des-Ponts enjambant l'A12, le second dans le secteur d'Enney, sur la route de l'Intyamon. Le territoire fribourgeois compte aujourd'hui une seule structure de ce type, au-dessus de l'autoroute A1. 

Le tunnel de Chèvrefu et son passage à faune au-dessus de l'A1 (Etat de Fribourg)


Une perspective qui réjouit Elias Pesenti. "Les passages à faune limitent non seulement les accidents, mais favorisent aussi les échanges génétiques entre les populations d'une même espèce des Préalpes et du Plateau, un phénomène naturel optimal pour la conservation."

Fribourg en première ligne

Fribourg figurerait parmi les cantons suisses les plus exposés aux accidents avec la faune sauvage. Selon les données de l'assureur AXA, parues ce jeudi, la fréquence des sinistres y est environ deux fois plus élevé que la moyenne nationale, soit 6,9 cas pour 1000 voitures assurées. 

Le responsable cantonal de la faune nuance toutefois: "Certains cantons ne disposent pas d'un suivi aussi détaillé que celui réalisé dans le canton de Fribourg. C'est d'ailleurs pour cette raison que Fribourg apparaît souvent en tête des statistiques liées à l'accidentologie."

L'année dernière, AXA a dépensé plus de 11,5 millions de francs pour couvrir les accidents avec des animaux sauvages à l'échelle nationale. Le coût moyen d'un sinistre atteint près de 3800 francs.

A noter qu'en cas de collision avec un animal, les assurances ne prennent pas en charge les dommages si la police ou un garde-faune n’a pas pu vérifier et constater qu’il s’agissait effectivement d’un accident avec la faune.

Que faire si vous êtes témoin d'un animal mort ou blessé?

  • Ne pas toucher l’animal et ne pas s’en approcher. S’il est blessé, lui éviter tout stress supplémentaire et ne pas le pousser à fuir
  • Appeler immédiatement le garde-faune de la région ou la police (117)
  • Si l’animal fuit, noter la direction de fuite pour que le garde-faune puisse mettre en œuvre des recherches.

Alexia Nichele

mercredi 15 octobre 2025

«La Suisse ne doit en aucun cas se livrer à l'UE, ni se laisser diriger par d'autres»

 


Il a fait parler de lui et a apporté à la Suisse des débats particulièrement houleux: l'Union européenne (UE), l'asile, l'immigration. Christoph Blocher a marqué la politique suisse – comme aucun autre homme de sa génération. Samedi, le doyen de l'Union démocratique du centre (UDC) a fêté ses 85 ans. Blocher a célébré son anniversaire avec sa famille et n'a pas voulu faire de grande fête. 

Quelques jours auparavant, Blick a rencontré l'ancien conseiller fédéral pour une grande interview et a parlé avec lui de ses années marquantes, de ses craintes et de ce qu'il souhaite. Christoph Blocher a fait de l’entreprise Ems-Chemie un groupe pesant des milliards et se distingue avec sa collection d’art remarquable. Mais à la fin de l’entretien, il insiste: «Je n’attache pas beaucoup d’importance à ce qu’on se souvienne de moi.»

Christoph Blocher, que souhaitez-vous pour vos 85 ans?

A 85 ans, on a d'autres souhaits qu'à 20 ans. Je suis reconnaissant pour chaque jour, et heureux de pouvoir encore travailler.

Vous êtes un entrepreneur à succès, vous avez été conseiller fédéral. Y a-t-il quelque chose que vous auriez aimé faire dans votre vie, mais que vous n'avez pas réussi à faire?

Rien ne me vient à l'esprit pour l'instant. Mais sur le plan politique, nous devons faire la même chose qu'il y a 30 ou 35 ans, à savoir veiller à ce que la Suisse reste indépendante, libre, prospère, strictement neutre et sûre. Je souhaiterais que cela reste ainsi.

Quelle a été la recette du succès de votre carrière?

Faire ce que l'on pense être juste et ne pas toujours se demander, par peur: qu'est-ce que les autres pensent? Que pourrait-il m'arriver? J'ai réussi beaucoup de choses, mais il y a également une part de hasard – cela aurait pu se passer autrement. Beaucoup de choses nous échappent et sont indépendantes de notre volonté. 

En ce moment, quel est votre diagnostic pour la Suisse?

Malheureusement, ce n'est pas un bon diagnostic. La Suisse commence à se dégrader. Pas à travers la population, mais par les politiciens. Ils ne croient plus en la force de leur propre pays et de leur peuple. C'est pourquoi ils veulent intégrer le pays dans l'Union européenne. Avec un paquet de traités, c'est l'UE qui décide de l'avenir de la Suisse – et nous parlons d'une UE qui se porte mal. La Suisse est entraînée dans ce processus.

La périphérie de l'Europe est en guerre et, dans le conflit douanier avec les Etats-Unis, la Suisse est seule. La Suisse ne doit-elle pas chercher des alliances, y compris avec l'Europe?

Elle ne doit pas conclure d'alliances où d'autres commandent. Non, la Suisse ne doit en aucun cas se livrer à l'UE.

Une Europe forte et pacifique n'est-elle pas garante de la sécurité de la Suisse?

Je suis né en 1940. Nous n'avions pas seulement la guerre à la périphérie de l'Europe, mais au cœur de l'Europe. La Suisse était encerclée. Mais elle a pu préserver la paix parce qu'elle a maintenu sa neutralité permanente, armée et totale et qu'elle n'a pas pris parti. Aujourd'hui, nous sommes sur le point d'y renoncer. La Suisse participe désormais à des mesures de coercition non militaires et fait donc partie des belligérants. La Russie traite déjà la Suisse de la sorte.

L'armée n'est pas préparée à une guerre. Une alliance avec l'Europe ne serait-elle pas judicieuse pour cette seule raison?

Non. Si nous coopérons avec les Etats de l'OTAN, nous sommes également partie prenante pour tous ceux qui font la guerre avec l'OTAN. Nous devons nous-mêmes être suffisamment forts pour pouvoir infliger à un éventuel adversaire des dégâts tels qu'il ne nous attaque pas. Mais c'est effectivement une grande déception de voir comment l'armée a été réduite au cours des 40 dernières années. J'ai toujours résisté à cela.

Ce sont vos collègues de parti qui ont, durant très longtemps, dirigé le département de la Défense

Cela n'excuse rien. Sous Ueli Maurer, les choses se sont un peu améliorées. Mais le Conseil des Etats l'a renvoyé et lui a ordonné de réduire davantage l'armée. Nous avons fait ce que nous pouvions. Maintenant, on augmente le budget. C'est un début. 

Avez-vous peur d'une troisième guerre mondiale?

Clairement. Le danger existe. Regardez l'Ukraine: l'OTAN n'y va pas elle-même. Mais elle fournit les armes. Il n'y a plus qu'un petit pas à franchir pour que les Russes se disent: «Maintenant, nous allons riposter.» L'Allemagne n'est pas si loin de la Pologne.

Le président américain Donald Trump ne semble pas vouloir aider l'Europe à tout prix

Les Américains ont compris qu'ils étaient trop faibles pour défendre leur position partout dans le monde. Ils se concentrent désormais sur la Chine et la mer du Pacifique Sud, au Proche-Orient et en Israël. C'est pourquoi le président américain dit aux européens: «Faites votre sale boulot tout seuls!»

Est-ce que vous et l'UDC vous êtes trompés sur Trump? Vous parliez encore récemment d'un accord de libre-échange. Maintenant, la Suisse s'est vue imposer 39% de droits de douane...

L'accord de libre-échange n'est pas encore à abandonner, même s'il ne semble plus aussi favorable.

Cela ne sonne pas comme une critique envers Donald Trump

La situation est désagréable pour nous. Dans le monde, c'est à nouveau le pouvoir qui compte, pas le droit. Le président américain revient au système économique du 19e siècle: il veut protéger son propre territoire par des droits de douane. Mais Trump est aussi pragmatique. Lorsqu'il constate que cela ne fonctionne pas, il revient sur ses pas. Peut-être un peu trop souvent.

Vous ne semblez pas particulièrement inquiet par la situation douanière

Berne doit maintenant négocier. Mais nous allons nous en sortir, nous avons déjà vu pire. Au début, les entreprises sont touchées de plein fouet. Mais nous sommes l'un des Etats les plus forts, bien que nous soyons petits, que nous n'ayons pas de matières premières et pas d'accès à la mer. Cela nous a obligés à être plus innovants que les autres. C'est une force.

L'UDC a souvent été en conflit avec la gauche. Mais le PLR était votre principal ennemi

Le Parti libéral-radical (PLR) n'est pas notre ennemi. Mais nous l'avons critiqué parce qu'il n'est pas resté fidèle à lui-même. Il a participé à des augmentations d'impôts. Il veut abandonner la Suisse et s'associer aussi à cette UE bureaucratique qui fonctionne mal. C'est alors devenu une question de principe.

Vraiment?

Plus le PLR et Le Centre (ancien PDC) ont perdu d'électeurs au profit de l'UDC, plus l'UDC est devenue leur ennemie. J'espère que le PLR trouvera la force de changer de direction. Cela ferait du bien à la Suisse.

Les radicaux sont plus faibles que jamais dans le dernier sondage, l'UDC plus forte que jamais. Vous venez de réclamer un troisième siège au Conseil fédéral pour l'UDC

Je n'ai pas réclamé ce troisième siège. Je n'ai fait que constater: mathématiquement, un troisième siège pour l'UDC serait plus juste que le deuxième siège des socialistes ou le deuxième siège des radicaux. Mais sur les questions de fond – la préservation de l'indépendance de la Suisse et la lutte contre l'immigration excessive –, tous les autres partis s'opposent à l'UDC.

Cela ne ressemble pas à un rapprochement. L'Assemblé des délégués du PLR a montré que le parti pourrait se prononcer en faveur des nouveaux traités européens

Je le crains. Je m'étais préparé à ce que seule la votation populaire puisse encore corriger le tir sur la question de l'UE. Sur les questions de l'UE, de l'asile et de l'immigration, il n'y a que deux camps. Il y a l'UDC, qui prend l'immigration massive au sérieux et tente d'y remédier. Et il y a les autres, qui courent après l'UE, la libre circulation des personnes et une politique d'asile laxiste.

Vous avez mené de nombreux combats. Qui était votre adversaire préféré?

Peter Bodenmann a toujours été très bon. C'était l'un des adversaires les plus coriaces. Mais j'aime les adversaires coriaces. Je me suis souvent battu avec Ursula Koch ou Franz Jaeger, qui est aujourd'hui plus à droite que moi. (Rires.) L'UDC a dû passer par là: il y a même eu des procès pénaux contre nous. Mais nous sommes toujours là! Et où sont nos adversaires? 

Vous évoquez souvent le terme «classe politique», qui a été marquant lors de la votation sur l'EEE en 1992. Aujourd'hui, presque plus personne ne l'utilise à l'UDC. Est-ce parce que le parti lui-même est devenu une partie de l'establishment?

L'UDC a toujours fait partie de la classe politique. Celui qui fait de la politique en fait partie. Mais je n'ai pas trouvé de meilleur terme. Pour moi, la classe politique, ce sont les gens qui dirigent – ou pensent diriger – la Confédération: l'administration, le Parlement, le Conseil fédéral, les associations environnementales et économiques et bien d'autres encore. Ce sont ceux qui veulent gouverner sans être dérangés par la voix du peuple. 

Pendant longtemps, on s'est demandé si le parti allait survivre sans vous. Il semble bien se porter!

Oui, et heureusement. Dans les années 80 et 90, il aurait peut-être été possible que la nouvelle UDC ait des difficultés sans moi. Quand vous reconstruisez un parti, il faut qu'un individu prenne les devants. Aujourd'hui, l'UDC est dans une autre situation. En effet, je suis presque un membre passif. L'UDC met l'accent sur les bonnes priorités, comme l'indépendance de la Suisse, l'immigration, pas d'augmentation d'impôts, pas d'abus de l'asile et moins de criminalité. Et cela depuis plus de 30 ans.

Vous avez été l'un des premiers populistes de droite en Europe

C'est ce qu'on dit (rires).

Un peu plus tard, il y a eu Silvio Berlusconi. Il était un peu comme vous, un entrepreneur fortuné

Dans les situations de crise, il faut des personnes prêtes à se sacrifier et capables d’être indépendantes. Des personnes qui ne briguent aucune fonction. Quand on fait de la politique comme moi, on n’obtient jamais de poste. Mon entrée au Conseil fédéral a été un accident pour la classe politique.

Que ce soit avec Berlusconi ou avec vous, on est en droit de se poser la question de savoir si le succès politique peut s'acheter

Quand j’ai commencé, je n’étais pas encore riche. Je n’ai jamais donné d’argent directement au parti. En revanche, pour des campagnes électorales ou des votations spécifiques, oui. Lors du combat contre l’accord sur l’adhésion à l’Espace économique européen (EEE), considéré comme une étape vers l’entrée dans l’UE, j’ai injecté des millions, alors que je n’étais pas encore aussi fortuné qu’aujourd’hui. Mais l’argent ne suffit pas. A l’époque, les partisans avaient bien plus de moyens, appuyés par les milieux économiques.

Il existe aujourd'hui en Europe quelques partis dont la politique de droite est similaire à celle de l'UDC

Certains partis nous ressemblent par leur programme. Le programme de l'UDC pour la Suisse est similaire à celui de l'AfD pour l'Allemagne. Mais ce sont des partis qui évoluent dans d'autres pays, et qui ont une histoire différente. L'UDC est un parti qui veut renforcer la démocratie directe en Suisse. D'autres pays peuvent voir les choses différemment.

Pourtant, certains membres du parti se démarquent. L'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer fait des vidéos pour l'AfD ou se rend en Chine

Chaque membre du parti doit décider pour lui-même. Je mets toutefois toujours les gens en garde: nous ne pouvons pas nous lier à des partis d’autres pays. Nous sommes un parti suisse. Jörg Haider a toujours voulu que je vienne en Autriche pour parler contre l’adhésion à l’UE. Je ne l’ai jamais fait. Si les Autrichiens veulent y adhérer, qu’ils le fassent. Ce n’est pas notre affaire.

Vous avez toujours mené des campagnes qui ont fait grand bruit. Il y a eu les affiches sur les Kosovars, il y a eu les fameuses affiches sur les moutons. Êtes-vous allés trop loin à un moment donné ?

Non, au contraire. Nous ne sommes pas allés assez loin.

Elles ont changé la culture politique. Les affiches avaient un sous-entendu raciste

C'était pourtant un fait que des Kosovars avaient égorgé un lutteur. Par la suite, le tribunal a considéré qu'on n'aurait pas dû écrire Kosovars en généralisant, mais plutôt: «Deux Kosovars ont ...». C'est très pointu. L'idée derrière était d'expulser les criminels étrangers. C'est ce que l'UDC a toujours souhaité, heureusement.

L'objectif était de provoquer, non?

Provoquer vient de «provocare», qui signifie «défier», «inciter». Il faut provoquer l'adversaire pour faire passer le message. Aujourd'hui, l'UDC est moins provocatrice. C'est le parti le plus fort: il a deux conseillers fédéraux, un groupe parlementaire important et de nombreux conseillers d'Etat. Même sans provocation, l'UDC est entendue.

L'UDC ne se repose-t-elle pas trop sur ses lauriers?

C'est justement quand tout va bien qu'on peut être à l'aise. La Suisse a aussi fait beaucoup de bêtises parce que tout allait bien, par exemple le démantèlement de l'armée et ouvrir les portes à l'immigration excessive. «Rien n'est plus difficile à supporter qu'une série de bons jours», disait Sigmund Freud. C'est là une vérité bien connue.

L'UDC s'occupe de presque tous les thèmes qui figurent dans le baromètre des préoccupations de la population. En revanche, vous ne ciblez jamais les loyers. Est-ce parce que vous avez beaucoup de personnes fortunées dans le parti?

Regardez donc notre combat contre l'immigration. L'année dernière, 80'000 personnes sont venues en Suisse. Elles ont toutes besoin de logements. Cela fait grimper les coûts. Les loyers et les logements chers sont en premier lieu une conséquence de l'immigration massive. L'UDC lutte contre celle-ci avec l'initiative «Pas de Suisse à 10 millions – sauvons notre qualité de vie!».

Vous êtes un homme de déclarations. Vous avez également connu une sorte de burn-out après la votation sur l'EEE. Avez-vous plus de doutes sur vous-même qu'on ne le pense?

Clairement. Vous ne pouvez avoir une opinion sûre que si vous doutez de vous-même. Lors de l'EEE, j'ai été confronté à toute la classe politique. C'est dans ces moments qu'on se demande: ai-je vraiment raison? J'y pensais la nuit. Je faisais toujours le même rêve: je devais tenir seul un énorme éboulement. J'avais alors peur de ne pas être capable de le faire. Le soir de la votation, les collègues qui se sont battus avec moi ont célébré. Mais pour moi, c'était fini: je me suis couché à neuf heures. Et je ne savais pas non plus avec certitude quel allait être le résultat. Je ne pensais pas que cela se passerait aussi bien.

La votation sur l'EEE a été marquante. A partir de là, vous êtes devenu une star de la politique. Aviez-vous le pressentiment que vous marqueriez la politique suisse pendant des années encore, jusqu'au Conseil fédéral?

Non. Je ne voulais pas de fonction. Ma crainte était que la classe politique fasse tout pour contourner la décision de l'UE. C'est pourquoi j'ai continué à me battre.

En 2007, vous avez été révoqué du Conseil fédéral. Cela a-t-il été douloureux?

Rétrospectivement, cela n'a plus rien de douloureux. C'était une période pénible pour moi, car il y avait une forte opposition de tous les côtés au Conseil fédéral, et dans ce contexte, Samuel Schmid (UDC) n'a pas été un soutien.

Vous n'avez pas de regrets?

Deux ans après mon élection au Conseil fédéral, un conseiller national genevois du PLR a déclaré: «J'ai voté pour Blocher au Conseil fédéral afin qu'il aille en prison. Mais il est déjà directeur de prison.» Sa destitution était alors la conséquence logique. Cela a rendu l'UDC encore plus forte. Nos adversaires ont largement contribué à notre succès.

Qu'est-ce qui vous a coûté le plus d'énergie: la campagne de votation sur l'EEE ou le temps passé au Conseil fédéral?

La campagne sur l'EEE.

On se demande souvent quelle marque laisse une personne derrière elle. Dans votre cas, vous avez fondé une entreprise de plusieurs milliards, marqué la politique suisse, été conseiller fédéral et vous possédez une importante collection d'art. Qu'est-ce qui compte le plus pour vous?

Si je regarde en arrière, je dois dire que j'ai relativement bien réussi. Mais ce n'est pas du tout grâce à moi. Je n'ai jamais voulu devenir entrepreneur. Je n'ai jamais voulu faire de la politique ni devenir conseiller fédéral. Cela s'est fait comme ça.

Pouvez-vous en dire plus?

Un exemple: je ne voulais pas devenir entrepreneur lorsque j'étais employé chez Ems. Mais l'entreprise allait très mal. Des Américains voulaient la racheter et mettre la moitié des gens à la rue. J'ai essayé de trouver un acheteur, mais sans succès. Les banques ne voulaient pas non plus. Je me suis dit que j'allais devoir mettre la main à la poche. J'ai donné tout ce que j'avais et je nous ai massivement endettés. Ce fut un moment difficile, surtout pour ma femme – mère de quatre jeunes enfants: «Si tu meurs – disait-elle à juste titre – je me retrouverai ici avec quatre enfants, une entreprise surendettée et une montagne de dettes.» Mais nous l'avons fait. Il fallait le faire!

Et ça s'est bien passé

Nous avons sauvé l'entreprise, mais pas parce que nous étions meilleurs ou plus intelligents. Je n'avais tout simplement pas d'argent pour faire les mêmes bêtises que les concurrents. En fait, ce sont les Chinois qui m'ont sauvé. Quand la Chine s'est ouverte, je me suis demandé: de quoi ont besoin ces 1,4 milliard de personnes? Ils avaient besoin de vêtements et de pantalons, mais ne pouvaient pas les faire avec du coton, car ils avaient besoin de la terre pour se nourrir. Ils avaient donc besoin de fibres synthétiques, Ems les avait – mais au mauvais endroit. Ems a alors construit 117 usines pour les Chinois. Cela nous a permis d'avoir de l'argent pour de nouveaux produits. C'est de là que proviennent les produits actuels. Mes gains sont faibles. C'est ce qu'il s'est passé.

Vous n'avez parlé que d'entrepreneuriat. C'est donc ce qui était le plus important pour vous, après tout?

Je suis entrepreneur. La politique a toujours été secondaire pour moi. On a davantage entendu parler de la politique parce qu'elle se déroule dans l'espace public. Mais de la politique, je pourrais raconter des exemples similaires.

Comment souhaitez-vous qu'on se souvienne de vous, Monsieur Blocher?

Je n’attache aucune importance à ce qu’on se souvienne de moi. On a déjà voulu me décerner des titres honorifiques, j’ai refusé. Quand on a voulu donner mon nom à une rue, j’ai dit: vous pourrez faire cela dans 150 ans. Et quand on m’a fait remarquer qu’alors, peut-être, plus personne ne me connaîtrait, j’ai répondu: «Eh bien, c’est que je n’aurais sans doute rien valu.» (Rires)

Lucien Fluri

Sven Altermatt

Thomas Meier

blick.ch

La Suisse vend de la viande de requin... bourrée de mercure

 

Près de deux tiers des échantillons de viande de requin analysés en Suisse et en Europe présentent des niveaux alarmants de méthylmercure, une neurotoxine dangereuse pour l'être humain, selon une étude. Cela pose une menace sérieuse pour la santé publique.

Un laboratoire allemand a analysé 44 échantillons de viande de requin bleu et sept échantillons de viande de requin-hâ achetés dans divers supermarchés et restaurants en Suisse, Allemagne, France, Royaume-Uni et Espagne, indiquent mercredi dans un communiqué les organisations environnementales ElasmOcean et Stop Finning Deutschland, ainsi que la Fondation Gallifrey.

Les niveaux de méthylmercure détectés varient entre 0,22 mg/kg et 4,40 mg/kg. Douze échantillons sont jugés très préoccupants (0,72 mg/kg à 0,92 mg/kg), tandis que 17 présentent des taux alarmants (1 mg/kg à 4,40 mg/kg), dépassant la limite maximale autorisée par l'OMS, l'Union européenne et la Suisse pour les espèces de requins (1 mg/kg).

Parfois mortel

De nombreuses études décrivent le méthylmercure comme une toxine puissante et persistante qui s'accumule dans l'organisme et attaque le système nerveux. Ce polluant peut entraîner des troubles de la mémoire, une perte de coordination et chez les plus fragiles, des lésions cérébrales irréversibles. Il peut même être mortel.

Consommer de la viande de requin ou d'autres poissons contaminés une ou deux fois par semaine dépasse déjà le niveau toléré par l'OMS, relève Laurianne Trimoulla, responsable communication et projets de la Fondation Gallifrey, active dans les secteurs de l'éducation, de l'écologie et de l'aide humanitaire. Au vu des lacunes dans la protection des consommateurs, les autorités fédérales doivent se pencher sur cette question de santé publique.

Peu d'importations

Le principe de précaution doit dans tous les cas s'appliquer. Il s'agit d'abord de réduire sa consommation de poissons, mais aussi dans un deuxième temps d'interdire l'importation en Suisse de tous les produits dérivés du requin et de la raie, conseille Antoinette Vermilye, co-fondatrice de la Fondation Gallifrey.

La Suisse a importé 609 tonnes de produits issus de requins et raies au cours des 35 dernières années. La viande de requin est souvent vendue sous des noms trompeurs, comme roussette, saumonette, chien ou veau de mer, ou encore Schillerlocke, préviennent les organisations.

ATS

Jo Pasquier s’en est allé rejoindre Jean Tinguely et Jo Siffert

 

Jo Pasquier était certainement celui qui avait le mieux connu Jean Tinguely à Fribourg
Mélanie Rouiller-archives


Une «légende et une figure mythique de Fribourg» n’est plus. Jo Pasquier est en effet allé rejoindre ses amis Jean Tinguely et Jo Siffert «au matin du dimanche 12 octobre, entouré de l’amour de ses proches», a-t-on pu lire dans l’annonce mortuaire publiée mardi dans La Liberté.

«Légende et figure mythique de Fribourg» étaient les deux termes qu’avait utilisés Pascal Bertschy dans le portrait qu’il avait consacré à Jo Pasquier dans La Liberté du 2 octobre 2006. On pouvait notamment y lire qu’il était «ce gamin de la Basse qui, devenu grand, avait fait fortune en haut».

Cela grâce à ses magasins de luxe, au boulevard de Pérolles, où il vendait notamment des fourrures et également, à une époque, «des assiettes personnalisées qui devaient permettre au jeune pilote Jo Siffert de financer une partie de ses débuts dans le sport automobile», comme nous l’a rappelé mardi Jacques Deschenaux. Pour l’ancien chef des sports à la RTS, «Jo Pasquier était un personnage indissociable des années Siffert-Tinguely à Fribourg».

Une autre personnalité qui a réagi au décès de Jo Pasquier, que nous qualifierions de truculent, a été son ami René Fasel. «Vous m’apprenez la nouvelle alors que je descends d’avion à Istanbul et je suis profondément attristé car Jo Pasquier avait beaucoup aidé le sport. Mais vous avez parfaitement raison de le qualifier de truculent. Quand Jo Pasquier n’aimait pas quelqu’un ou quelque chose, il le disait haut et fort», nous a confié l’ancien président de la Fédération internationale de hockey sur glace.

Ivan Mariano, le directeur du Musée d’art et d’histoire de Fribourg (MAHF), est peut-être un des derniers à avoir pu parler avec Jo Pasquier. «Je l’avais encore eu au téléphone à la mi-septembre en vue de notre nouvelle exposition intitulée Jean Tinguely, émetteur poétique qui débutera le vendredi 21 novembre. Nous souhaitions en effet recueillir son témoignage et nous nous étions promis de nous rappeler. Jo Pasquier n’était pas seulement très proche de Jean Tinguely, il était également son homme de confiance», précise le directeur du MAHF.

De gauche à droite: Jo Pasquier, Paul Blancpain, Jim Clark et Jo Siffert. 
Jo Pasquier faisait partie de ceux qui ont considérablement aidé 
le pilote fribourgeois à ses débuts dans le sport automobile
Archives Laurent Missbauer


Lors d’une de nos dernières rencontres au tea-room du Domino, sur le boulevard de Pérolles, Jo Pasquier nous avait confié que Jean Tinguely aurait bien aimé être Jo Siffert: «ll conduisait en effet toujours à toute vitesse avec sa grosse Mercedes et aimait lui aussi beaucoup les femmes.» Gageons que les retrouvailles, au ciel, entre Jo Pasquier, Jean Tinguely et Jo Siffert ne manqueront pas de sel!

Laurent Missbauer

laliberte.ch

lundi 13 octobre 2025

La police en première ligne, pendant que Mathilde Mottet vomit son mépris

 

J’aime beaucoup évoquer Alberto Brandolini et le principe de bullshit asymmetry principle. En gros, la quantité d’énergie nécessaire à produire des idioties est inversement proportionnelle à celle qu’il faut déployer pour les réfuter.

Occupée à une multitude de tâches utiles à la sauvegarde de la sécurité du canton de Genève et à soutenir mes personnels que cette mission expose, je ne répondrai donc pas aux élucubrations injurieuses parues dans le billet que Blick a publié le 5 octobre 2025 («Les réels casseurs à la manifestation pour la flottille pour Gaza étaient les flics») sous la signature de Madame Mathilde Mottet, chroniqueuse.

Après tout, nous vivons dans un pays libre et démocratique qui érige la liberté d’opinion, la liberté d’information et la liberté des médias au rang des droits fondamentaux – et c’est tant mieux.

Le droit d'écrire des «sottises»

Ne déplaise à Madame Mathilde Mottet, la police est garante de cette liberté. Madame Mathilde Mottet a le droit de ne pas aimer celles et ceux qui la lui garantissent. C’est étrange, mais soit.

Madame Mathilde Mottet a le droit de penser ce qu’elle veut, d’écrire ce qui lui passe par la tête et de publier des sottises d’une densité rarement atteinte.

Pendant que Madame Mathilde Mottet les vomit, plusieurs dizaines de policières et policiers sont mobilisés en plus de leur service habituel. Ils mettent de côté leurs loisirs et leur vie privée pour défendre la liberté d’expression et toutes les libertés fondamentales.

Monica Bonfanti

colonelle et commandante de la police cantonale genevoise

blick.ch

Malgré la débâcle Ruag, l'ex-bras droit d'Amherd récolte plus de 360'000 francs

 

Pannes, malchance et chars. Lorsque le scandale des 96 chars Ruag abandonnés en Italie du Nord a éclaté à l’été 2023, Toni Eder a dû quitter son poste de secrétaire général du DDPS (Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports). Si la conseillère fédérale de l’époque, Viola Amherd, s’est abstenue de critiquer publiquement son bras droit, elle n’a pas caché sa colère face à sa gestion de la crise.

Toni Eder avait notamment omis d’enquêter sur une dénonciation de corruption au sein de Ruag. Le préjudice pour les contribuables se chiffre à plusieurs dizaines de millions de francs. Le Ministère public de la Confédération, ainsi que le parquet allemand spécialisé dans la lutte contre la corruption, mènent actuellement des enquêtes.

Un mandat bien payé

Fin connaisseur de la Berne fédérale, Toni Eder avait déjà occupé le poste de secrétaire général du DETEC (Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication) sous Doris Leuthard. Après son éviction du Département de la défense, il a rebondi grâce à un mandat particulièrement lucratif confié par Viola Amherd pour le projet de déblaiement de l’ancien dépôt de munitions de Mitholz.

Selon nos informations et notre enquête, fondées sur la loi sur la transparence, Toni Eder a perçu l’an dernier une indemnité de départ de 363’037 francs. A cela s’ajoutent les honoraires liés à sa participation au comité de «soutien externe au pilotage stratégique» du projet Mitholz. «Un volume maximal compris entre 30’000 et 40’000 francs par an a été convenu, avec un plafond total d’environ 130’000 francs jusqu’à fin 2028», précise le DDPS.

Mais la malchance semble poursuivre Toni Eder. Responsable du dossier d’acquisition des avions de combat F-35, il est désormais dans le viseur de plusieurs parlementaires, inquiets de l’explosion des coûts liés au projet.

Raphael Rauch

blick.ch

dimanche 12 octobre 2025

Un accord "secret" sur l'énergie trouvé entre la Suisse et Trump


Que se passe-t-il entre la Suisse et les Etats-Unis? Début septembre, le ministre de l’Economie Guy Parmelin s’est rendu à Washington pour déposer une deuxième offre. L'objectif du Conseil fédéral était simple: négocier à la baisse les taxes douanières de 39% imposé par Donald Trump. Depuis, silence radio des deux côtés de l’Atlantique. Mais les premiers détails du bras de fer douanier commencent à filtrer.

Selon des informations de l’agence Reuters, plusieurs groupes suisses auraient promis aux Etats-Unis des investissements de plusieurs milliards de dollars. L’investisseur zougois Partners Group et le négociant en matières premières genevois Mercuria figurent parmi eux.

Ensemble, ils envisageraient d’injecter plus de 6 milliards de dollars dans le secteur énergétique américain. Ces engagements font partie de l’offre que Guy Parmelin a élaborée avec le secteur privé pour tenter d’apaiser Washington.

Que dit le Seco?

D’après Reuters, Partners Group prévoit de doubler la capacité d’un réseau de gazoducs exploité par la société Esentia entre les Etats-Unis et le Mexique. De son côté, Mercuria miserait sur la production d’électricité, le stockage de CO2 et l’extraction pétrolière.

Aucun de ces projets n’a encore été confirmé officiellement. Ni Mercuria ni Partners Group n’ont souhaité commenter les informations de l’agence. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a indiqué à la «NZZ» que l’offre suisse avait été «optimisée» ces dernières semaines afin de parvenir rapidement à un accord. Le Conseil fédéral communiquera à ce sujet «en temps voulu».

La Suisse taclée

Ces dernières semaines, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, s’est à plusieurs reprises illustré dans ce conflit douanier. Ses déclarations dans les médias américains ont relancé les tensions entre Washington et Berne.

Lors d’une interview sur la chaîne américaine News Nation, il s’est même moqué de la Suisse et de sa présidente Karin Keller-Sutter: «La présidente de la Suisse a insisté pour obtenir le même accord que la Grande-Bretagne. Elle répétait sans cesse: nous sommes un petit pays, nous voulons l’accord qu’a obtenu la Grande-Bretagne.»

 Nicola Imfeld

blick.ch