Dès le lundi 12 juillet, l'avenue de la Gare à Fribourg sera interdite à la circulation depuis le carrefour du Temple en direction du boulevard de Pérolles. Les taxis, les cycles et les bus pourront, en revanche, continuer à utiliser ce tronçon. «La Liberté» présente un résumé de ce qui attend les usagers de la route.
Les automobilistes devraient pas mal transpirer ces prochaines semaines au centre-ville de Fribourg. Non pas à cause de la chaleur estivale mais à cause du sens unique de l'avenue de la Gare. Si tout se passe comme prévu et que la météo permet d'effectuer les travaux de signalisation, le fameux sens unique devrait entrer en vigueur le 12 juillet. Les mesures qui en découlent ont été présentées hier en conférence de presse. «C'est un grand jour pour la commune!», s'est enthousiasmé Charles de Reyff, directeur de la Police locale et de la circulation.En attendant une hypothétique parution d'un «Sens unique de la gare pour les Nuls», voici un petit résumé de ce qui attend les usagers de la route.
ALORS, C'EST DANS QUEL SENS?
Il sera désormais interdit de passer devant la gare en venant du temple (Manor) pour se rendre sur le boulevard de Pérolles. Les automobilistes qui arrivent de Pérolles pourront, en revanche, toujours emprunter l'avenue de la Gare en direction du carrefour du Temple. Seuls les taxis, vélos et bus seront autorisés à circuler dans les deux sens.
VÉLOS, BUS ET TAXIS: YOUPI!
Cyclistes, taxis, conducteurs et passagers des bus devraient ainsi voir la vie en rose ou presque. «Près de 16 000 véhicules parmi lesquels 1500 bus passent chaque jour sur l'avenue de la Gare», expliquent en préambule Charles de Reyff et son chef de service Jean-Charles Bossens. Et de préciser que sept véhicules sur dix circulent sur cet axe sans s'y arrêter. «Ce trafic de transit sature le réseau routier et entrave les transports publics ainsi que le développement urbanistique de la ville. En outre, cela n'apporte rien aux commerçants», poursuit le conseiller communal tout en rappelant que le sens unique est issu d'une proposition datant de 2003 de la Cutaf (Communauté urbaine des transports de l'agglomération fribourgeoise) dans le but «d'améliorer le fonctionnement du réseau des transports publics et d'offrir plus de confort aux cycles et piétons.»Côté chiffres toujours, la commune estime à environ 70 000 le nombre de déplacements «humains» à la gare où se superposent trois réseaux (gare routière pour les bus régionaux, le réseau urbain, gare ferroviaire). «Une vraie ruche dont on aimerait améliorer la qualité de vie», avance Charles de Reyff. Une fois le sens unique effectif, 8000 véhicules circuleront encore quotidiennement devant la gare ainsi qu'environ 800 vélos.
EXIT LES FEUX
Etant donné que l'avenue de la Gare sera soulagée de son trafic, la ville a décidé de supprimer certaines régularisations lumineuses qui, de toute façon, sont aujourd'hui peu respectées estime Jean-Charles Bossens. Il n'y aura donc plus de feux au passage piétons devant Fribourg Centre . Celui devant la gare fonctionnera en partie sans feux. Le passage devant Fribourg Centre gagnera deux îlots de protection. Idem pour le nouveau passage piétons qui sera créé à proximité de la future salle de spectacle. Une bande cyclable verra également le jour sur une partie du sens unique. Les cyclistes venant de Pérolles pourront en outre accéder au passage sous-voies de la gare. «Encore un gain pour la mobilité douce», soulignent les responsables. Toutes ces nouveautés seront détaillées sur des affiches, lesquelles seront prochainement disposées à divers endroits de la ville, assure Charles de Reyff.
OÙ PASSERA-T-ON ALORS ?
Les automobilistes refoulés devront donc trouver d'autres solutions. Par exemple, ceux qui empruntent la rue Saint-Pierre pour se rendre vers Pérolles ou Marly pourront contourner l'obstacle en passant par l'avenue de Tivoli pour rejoindre celle du Midi puis les Arsenaux ou la route de la Fonderie. Ceux qui viennent du quartier du Schoenberg privilégieront plutôt la rue de Morat ainsi que la Vieille-Ville via la Grand-Fontaine et la Route-Neuve qui débouche sur le boulevard de Pérolles. Quant à ceux qui arrivent près de la place Python, ils penseront à la rue de l'Hôpital au lieu de la rue Saint-Pierre.
TRAFIC DANS LES QUARTIERS
Bref, quelques joyeux détours en perspective mais également des reports de trafic dans les quartiers concernés. Mais la ville garde la tête froide puisqu'elle a mis en place diverses mesures de modération de trafic en Vieille-Ville ainsi qu'au Jura et à Gambach. Sans oublier deux bornes rétractables à Lorette (Bourguillon) ainsi qu'à l'avenue des Vanils dans le quartier de Gambach. Les voitures ne pourront plus circuler aux Vanils du lundi au vendredi de 6 h 30 à 8 h 30, 11 h 30 à 14 h et de 16 h à 19 h. Mêmes horaires concernant Lorette avec, en sus, le samedi ainsi que la fermeture durant les dimanches et les jours fériés. Autant de mesures dites «d'accompagnement» qui auront coûté, sens unique compris, environ 430 000 francs à la capitale.Côté sécurité, c'est un peu plus flou notamment en ce qui concerne le passage du Cardinal entre la route des Arsenaux et l'avenue du Midi et vice versa. Ce passage déjà bien fréquenté et pointé du doigt pour sa potentielle dangerosité n'a pas fait l'objet d'amélioration en vue du sens unique de l'avenue de la Gare. Le Conseil communal «conscient du problème» dit attendre le plan d'aménagement de détail de cette zone, actuellement en cours d'élaboration, afin de régler la question. Mais qu'on se rassure, le carrefour de Richemond, près de l'avenue du Midi, a été rénové en 2005 déjà dans l'optique du sens unique.
L'ESSAYER C'EST L'ADOPTER...
Mais ne rêvons pas, les automobilistes seront quand même confrontés à des difficultés pour ne pas dire des bouchons. «Il y aura de nouvelles habitudes à prendre, c'est clair! Il faudra un temps d'adaptation comme quand la rue de Romont a été fermée, il y a quinze ans, à la circulation et cela fonctionne aujourd'hui relativement bien», note Charles de Reyff avant d'évoquer la présence de parkings d'échanges aux principales entrées de la ville permettant aux automobilistes de laisser leur voiture et de rejoindre en bus le centre-ville. «Des effets collatéraux se feront sentir mais il reste encore une capacité d'absorption sur les tronçons concernés. On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs!», résume Jean-Charles Bossens.
Stéphanie SCHROETER