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lundi 16 août 2010

En Arabie saoudite, le SMS qui agace les femmes

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L'Arabie saoudite a mis en place un service par lequel le ministère des Affaires étrangères envoie un SMS à un « gardien masculin » chaque fois qu'une « dépendante » sort du pays.

Les « gardiens masculins » sont les pères et maris, ou, en leur absence, les frères, tandis que les « dépendantes » désignent les épouses, filles et sœurs. Une information qui a suscité un débat sur la statut de la femme en Arabie saoudite, résumé par nos partenaires de Global Voices Online.

Eman, sur son blog SaudiWoman, fait une pause dans ses vacances pour raconter :

« Je passe en ce moment des vacances en famille en Italie, mais il fallait que je mette en ligne ce que le ministère des Affaires étrangères a envoyé à mon mari.

Apparemment, ils ont un nouveau service qui envoie au gardien masculin un texto chaque fois qu'une “dépendante” sort du pays. Ils ne précisent pas dans quel pays est allée la dépendante mais indiquent simplement qu'elle est partie.

Mon mari me dit qu'il a reçu le même message quand je suis allée en Allemagne. »

Elle ajoute :

« Je suis une femme adulte qui gagne son propre revenu depuis plus de dix ans maintenant, mais pour le gouvernement saoudien, je suis une dépendante jusqu'au jour de ma mort à cause de mon sexe. »

« Un pays à la traîne pour l'égalité des sexes »

Ce court billet a ouvert la boîte de Pandore, s'attirant 93 commentaires, et ce n'est pas fini. Les commentaires vont des messages de soutien à des interrogations sur les religions, en passant par ceux de lectrices qui racontent des expériences similaires.

Kha témoigne de sa surprise :

« Juste ciel ! Ils envoient des SMS ? C'est effarant comme un pays peut être de son temps en termes de technologie mais COMPLÈTEMENT à la traîne pour l'égalité des sexes. »

Une lectrice qui signe Health Practitioner (« praticien de santé ») partage elle aussi son expérience des voyages et écrit :

« Je voyageais avec ma mère qui avait 60 ans à l'époque et nous nous sommes aperçues que l'autorisation avait expiré. L'agent m'a dit : “C'est bon, si la femme a plus de 50 ans elle peut voyager sans permission” ! ! !

Ce qui me choque davantage : que des tas de femmes médecins et titulaires de doctorats ne puissent voyager pour assister à la moindre conférence ou événement sans obtenir une autorisation de leur gardien masculin qui peut bien avoir 21 ans mais être nul ou plus jeune qu'elle…

A mes yeux, c'est vraiment tragique que des femmes éduquées sous dépendance ne puissent même pas se rendre dans une administration saoudienne sans leur gardien, sans parler de voyager à l'étranger… »

De l'argent qui pourrait être investi dans les infrastructures

Et Om Lujain de renchérir :

« Je pense que chacun décide de l'âge qu'il veut, car ma maman a 54 ans et il lui faut toujours l'autorisation de son frère cadet (elle est divorcée) pour voyager, et elle doit toujours le faire avec un papier l'y autorisant dudit frère cadet.

Et vous avez raison, c'est une tragédie quand une femme adulte ne peut pas décider pour elle-même et doit quémander auprès de son frère/fils/père/mari pour tout ce dont elle a besoin. »

Pendant ce temps, Hala affirme que les ressources utilisées pour suivre à la trace les femmes d'Arabie saoudite seraient mieux investies dans le développement de l'infrastructure du pays. Elle écrit :

« A voir tout cet argent et cette organisation utilisés à suivre les femmes, alors que notre infrastructure est en pagaille et s'effondre à la première pluie, ils se sont trompés de priorités là-haut… »

Fawad se fait l'avocat du diable et dit ne pas voir où est le problème dans le fait d'envoyer un SMS au gardien :

« C'est juste les arrivées et les départs, service SMS. Ce n'est pas la mer à boire, LOL »


Mais Kha n'apprécie pas la plaisanterie et rétorque :

« C'est un vrai problème parce qu'en fait, c'est un système de pistage. Pourquoi quelqu'un ne pourrait pas décider seul sans que personne ne sache ? Une femme, ou N'IMPORTE QUI, n'a donc pas droit à une vie privée ?

Ces SMS veulent dire que ces femmes sont si incapables ou bêtes qu'il faut que les maris les surveillent. Vous savez qui il faut surveiller ? Les enfants. Des femmes adultes qui ont un métier ne sont PAS des enfants. Ils devraient envoyer des SMS si un enfant quitte le pays seul, et non une femme adulte ! »

« Je veux un SMS quand mon mari flirte avec une femme »

Jenna met une nouvelle proposition sur la table :

« Vous savez, je veux aussi un système de pistage pour mon mari… Chaque fois qu'il adresse la parole à une inconnue ou flirte avec une femme… je veux un SMS ! »

Tandis que Vicks donne une dimension supplémentaire à la mêlée :

« Article intéressant ! Ce qui me sidère, c'est le fait que si la plupart des commentaires à cet article laissent entendre que l'idée mise en œuvre par l'administration saoudienne leur déplaît (et bien d'autres avec), elles s'abstiennent de montrer la moindre contestation des autorités ou de manifester une quelconque forme de protestation (où sont les militantes des droits des femmes ou les mouvements de droits des musulmanes dans cette affaire ? )…

[Je ne] serais pas du tout étonnée que si n'importe quel gouvernement occidental avait fait de même pour les femmes musulmanes dans son pays, les mêmes défileraient dans les rues en conspuant la discrimination et l'islamophobie ! »

Et Ari d'appeler à une révolution :

« J'attends le jour où ces princesses saoudiennes privilégiées FERONT vraiment quelque chose pour se libérer, au lieu de tout le temps se plaindre.

En occident, les femmes privilégiées et de haut rang social tout comme les femmes ordinaires et même les hommes ont défilé, protesté, ont été arrêté(e)s et même mis(es) en prison où beaucoup ont souffert de mauvais traitements, comme l'alimentation forcée -tout cela pour obtenir l'égalité et le droit de vote.

Quand les femmes saoudiennes, tout comme les autres femmes et hommes musulmans, seront prêts à payer le prix de l'égalité, elles l'auront. D'ici là, certaines prendront des vacances dans le monde libre, pendant que leurs sœurs et frères moins privilégiés continueront à souffrir.

Jusque-là, bon shopping ! »

Amira Al Hussaini