A l'occasion des septante ans de l'artiste emblématique de la Vieille-Ville de Fribourg, Tatjana Erard et Christine Gonzalez lui consacrent un ouvrage agrémenté d'un CD intitulé «L'enfant libre».
Que dire encore sur Hubert Audriaz? On a tellement écrit de choses sur le personnage. Normal, l'artiste emblématique de la Vieille-Ville de Fribourg distille sa joie de vivre et sa créativité depuis bientôt septante ans. Plus d'un demi-siècle à créer, inventer mais surtout à jouer et à amuser petits et grands de la «Basse» et d'ailleurs. Hyperactif, le créateur des fameux parcours thématiques, du Passeport-vacances ou encore du Jardin magique, entre autres, aura bientôt fort à faire puisqu'il soufflera ses septante bougies le 30 septembre avec, bien évidemment, quelques surprises à la clé mais chut...En attendant l'événement, Tatjana Erard, enseignante au Cycle d'orientation de Jolimont et née en Vieille-Ville, a réussi le sacré défi de raconter Hubert Audriaz. «L'enfant libre», qui vient de paraître aux Editions de l'Hèbe, est plus qu'un simple hommage à celui que l'on qualifie volontiers de «Magicien de l'Auge». C'est le récit de toute une existence, de souvenirs témoins de la vie dans un quartier symbolique de Fribourg. L'incarnation de l'esprit bolze. Une langue mais surtout une façon de vivre avec pour seule règle, peut-être, celle de se rendre compte de la chance d'habiter un si bel endroit...
Des gens, des bruits...
Mais Hubert l'enchanteur au vélomoteur, le farceur au grand coeur, ce sont aussi des gens, des bruits, une ambiance. Journaliste à Radio Fribourg Christine Gonzalez a recuelli de nombreux témoignages et interviews disponibles sur le CD qui accompagne l'ouvrage. Du son mais également de l'image avec des photos chères au coeur d'Hubert. C'est ainsi qu'on le retrouve, en juillet 2004, instituteur lors de la course d'école du Conseil fédéral lorsque Joseph Deiss était président de la Confédération. Le sage Hubert les pieds dans la Sarine, entouré d'autres sages tous chaussés de bottes de pluie. Sauf lui... Avec ce commentaire, révélateur: «J'ai tenu à ce qu'ils se mouillent, pour changer!» Hubert c'est aussi le sportif, le joueur de hockey, l'ancien de Gottéron. Le capitaine de foot. Et puis, il y a Hubert le sentimental, ses amis, sa famille nombreuse de la rue d'Or et Agnès, sa chère maman. Hubert qui aime la musique avec son groupe de rock, les Diables rouges. Mais aussi Hubert l'artiste prolifique qui a étudié, dans les années 1960, aux Beaux-Arts à Paris. Et enfin, Hubert le fantastique que l'on découvre en photo sur son nouveau parcours didactique. «J'ai l'air heureux, hein? Moi je suis toujours heureux.» Voilà bien une phrase typiquement «Hubertienne» qui ne manque jamais de surprendre. Les auteures ont d'ailleurs rédigé un florilège des pensées qui habitent Hubert. «Des traits d'humour qu'il sort à tout vent» et dont voici quelques exemples, histoire de prolonger le plaisir... «Je suis entouré d'hélices, c'est pour ça que ça tourne bien.» «C'est bien de rêver mais au bout d'un moment, faut bosser.» «L'enfance, c'est comme un tube de Pepsodent, il y a toujours quelque chose qui reste au fond.» «La modestie te permet d'aller plus loin, l'orgeuil te fait coincer.»
«L'enfant libre» de Tatjana Erard et Christine Gonzalez. Editions de l'Hèbe, 176 pages. En librairie, 30 fr.
Stéphanie SCHROETER