Le PLR de la ville de Fribourg a déposé hier le texte d'une initiative contre le sens unique de la Gare. Une action politique qui s'inscrit dans le contexte des élections de 2011 alors que les Park & Ride autour de la ville peinent à s'imposer.
Elle l'avait annoncé en lançant sa campagne en vue des élections communales de 2011 («La Liberté» du 25 septembre), elle l'a fait: la section de la ville du Parti libéral-radical (PLR) a déposé hier au secrétariat de ville le texte de l'initiative communale qu'elle lance contre la mise en sens unique de l'avenue de la Gare à Fribourg.Une initiative communale ne pouvant, dans ce contexte, porter que sur un règlement de portée générale, les initiants ont rédigé un texte en termes généraux, sous le titre «plus de fluidité, moins de sens uniques». Il pose le principe que la fluidité du trafic public et privé doit être assurée en ville, qu'aucune artère principale servant au trafic de transit ne peut être mise en sens unique et que les mesures de circulation contraires doivent être annulées dans les six mois.Hier, le comité d'initiative formé de Claudine Esseiva, Antoinette de Weck, Eleonora Schneuwly, Vincent Jaquat et Thomas Zwald a présenté avec le président des Jeunes libéraux-radicaux Laurent Cousinou ce qui semble être le plus gros missile de l'arsenal électoral constitué pour les élections communales du printemps prochain.
«Echo étonnant»
Antoinette de Weck est en effet manifestement contente que le calendrier imposé par les lois sur les communes et sur les droits politiques fasse coïncider la période de la votation sur cette initiative avec la période des élections. Les quatre candidats PLR au Conseil communal sont d'ailleurs tous dans le comité d'initiative. «Il est important que les candidats au Conseil communal s'impliquent dans la réflexion sur le trafic en ville», explique Vincent Jaquat.Tout est parti de l'«écho étonnant» rencontré par une pétition lancée sur internet par les Jeunes libéraux-radicaux (JLR) présidés par Laurent Cousinou. «Nous avons été assaillis de demandes d'explications, de requêtes de formulaires, d'offres de soutien». explique-t-il. Il relève que le problème est profond. Une page Facebook contre le sens unique a réuni quelque 1500 supporters, et abrite des commentaires virulents «qui montrent le décalage entre les élus et la population».Face à ce déluge, le contre-feu allumé par les Verts et le Parti chrétien-social paraît dérisoire aux JLR. Ils dénoncent le silence du Parti démocrate-chrétien et de l'UDC sur LE sujet dont on cause en ville. Et apprécieraient une réaction des Jeunesses socialistes.Antoinette de Weck, elle, dénonce «une violation des droits démocratiques» dans la procédure suivie par le Conseil communal, ainsi que des contresens et des contretemps dans la mise en place des mesures de trafic au centre-ville.
Les bouchons explosent
Les membres du comité sont unanimes à déplorer l'explosion des embouteillages qui, selon eux eux, transforment chaque jour Fribourg en un petit Paris automobile depuis le 12 juillet. Bouchons partout, trafic de transit envahissant les rues résidentielles dont les habitants ne peuvent pratiquement plus sortir, les axes de transit étant bloqués.Pour Antoinette de Weck, le Conseil communal a mis la charrue avant les bœufs en barrant le trafic trois ans avant que le pont de la Poya éloigne le trafic de transit du centre-ville, alors que le parking de la Gare-Sud est encore dans les limbes et que le problème du passage des poids lourds sous le passage du Tivoli n'a même pas été effleuré. «On n'a pensé à rien», dénonce-t-elle.Lorsque l'initiative aura été publiée dans la «Feuille officielle» (voir ci-après), les initiants auront trois mois pour réunir un peu moins de 2000 signatures. «Facile», estiment-ils, forts de l'appui des restaurateurs de la ville. Même pas besoin de stands: il leur suffira de «faire» les bouchons pour remplir leurs listes avec les signatures d'automobilistes fâchés.
Antoine RÜF