Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 24 décembre 2010

Oskar et le long couteau

.
Oskar Freysinger a-t-il échappé de justesse à une agression au couteau lors de son passage triomphal aux «assises sur l’islamisation de l’Europe» organisées le week-end dernier à Paris? C’est ce que déclarait le conseiller national valaisan à Radio Rhône, ajoutant avoir eu entre les mains l’arme effilée, «typiquement faite pour tuer», ce qui l’a «refroidi». La nouvelle a été largement diffusée sur Internet, un lecteur reprochant même au Temps de censurer cette «tentative de meurtre d’un élu du peuple suisse». D’où enquête.

Habituellement prompt à répondre aux demandes des médias, Oskar Freysinger se fait prier. «Ils ont intercepté une personne à l’entrée qui essayait d’introduire un couteau affilé à la meule. Je ne sais rien de plus», répond-il succinctement par courriel. Dans ce cas, l’agresseur a probablement été dénoncé, au moins identifié, l’arme conservée? «On m’a bien montré le couteau et ça m’a effectivement fait froid dans le dos. A vous de voir avec les organisateurs…», tranche un second courriel plus sec du conseiller national.

Voici ce que répond, dans un premier temps, Fabrice Robert, président du Bloc identitaire, co-organisateur des assises: «Un spectateur du 3e âge bien connu de l’organisation était venu assister aux Assises internationales. Il avait dans sa poche un petit couteau de cuisine, au bout émoussé, destiné à couper le saucisson qui était proposé à la buvette. A l’entrée de la salle, le service de sécurité (appliquant les consignes rigoureuses qui avaient été édictées) s’est saisi de l’objet et l’a rangé dans le PC de sécurité. Lors de son arrivée, Oskar Freysinger et son escorte sont venus dans ce même local. C’est à ce moment-là que divers accompagnateurs ont évoqué, sur le ton de l’humour, la «taille et la dangerosité» du couteau. Ces propos mal interprétés sont à l’origine du malentendu».

De l’attentat au saucisson, il y a comme une divergence.

Nous envoyons cette explication à Oskar Freysinger qui, cette fois, réagit au quart de tour: «Je m’érige en faux contre cette version», écrit-il, précisant (par téléphone cette fois) que le «couteau de dix centimètres était pour planter dans le bide». Mais qui donc était l’agresseur? Mystère. Comment sait-on que le député suisse était visé? «Personne n’a jamais prétendu que l’on voulait m’agresser», nuance le Valaisan. Ah bon, mais alors pourquoi l’avoir dit? «J’ai reçu des menaces de mort.» Lesquelles, sous quelle forme? Mystère, là encore.

Cette fois, Oskar Freysinger nous donne le numéro de portable du chef des six (!) gardes du corps venus le chercher à la gare. Au bout du fil, un homme qui se fait appeler Ivanov raconte qu’un individu «un peu âgé, qui n’avait pas l’air net», a laissé tomber un couteau alors qu’il se dirigeait vers la salle où le conseiller national signait des dédicaces. La lame «faisait 10 à 12 centimètres, elle était aiguisée de frais». A-t-on dénoncé, ou simplement interrogé le quidam? Ivanov n’en sait rien.

Retour vers Fabrice Robert, qu’on devine embêté. Apparemment, le téléphone a chauffé entre le Valais et Paris. Le président du Bloc identitaire reconnaît qu’il n’était pas sur place au moment de l’incident et que sa première version était peut-être hâtive. Laquelle est la bonne, alors? On ne le saura probablement jamais, «l’agresseur» ayant été expulsé sans que personne ne songe à lui demander la moindre explication…

Quant à Oskar Freysinger, que les organisateurs avaient également revêtu d’un gilet pare-balles, il admet avoir été un peu surpris par ce déploiement de sécurité, déclarant sur le moment: «On n’est quand même pas à Beyrouth!»

A Beyrouth, non, mais peut-être un peu du côté de Marseille et de sa légendaire sardine bouchant le port?

Jean-Claude Péclet