En 1991, les femmes ont montré, par une action spectaculaire, qu’elles en avaient ras-le-bol. D’être sans voix, payées jusqu’à 30% de moins que les hommes et de supporter seules ménage et tâches éducatives. Leur bataille a porté: les filles se forment autant que les garçons, les femmes, minoritaires, s’affirment en politique et brillent à quelques postes-clés. Sans oublier les allocations-maternité.
Mais le but n’est pas atteint. Infirmières, vendeuses et ouvrières gagnent toujours moins que les hommes, et leur salaire passe souvent en frais de garde. Prises aux pièges de leur double journée – même si le partage des tâches ménagères progresse – d’un job prenant ou précaire dans un monde du travail qui s’est durci, les femmes ne descendent plus en masse dans la rue.
Leurs aspirations restent légitimes: casser le plafond de verre qui bloque leur ascension professionnelle, tordre le coup aux relents de sexisme qui ont la vie dure, obtenir un salaire égal, des crèches abordables. Revendiquer des congés-paternité et le temps partiel masculin enfin, pour une égalité avec et non pas contre les hommes.
CLAUDINE DUBOIS