«C'est un véritable plus pour les patients», a souligné devant la presse la directrice cantonale de la santé et des affaires sociales Anne-Claude Demierre. Le dossier pharmaceutique partagé est le fruit d'une collaboration interdisciplinaire dans un but de santé publique.
Il regroupe la liste de tous les médicaments délivrés à un patient en pharmacie pendant les 18 derniers mois sur la base d'ordonnances médicales ou sur le conseil d'un pharmacien. Toutes les pharmacies du canton peuvent mettre en activité un tel dossier. La chaîne Sunstore fait pour le moment exception pour des raisons informatiques.
Eviter les doublons
Les hôpitaux, les services des urgences et les médecins de garde sont très intéressés par cette nouvelle possibilité. Les urgences ont régulièrement affaire à des personnes dont l'état ne permet pas de donner des renseignements sur les médicaments qu'ils prennent.
C'est aussi souvent le cas pour les personnes âgées. Connaître leur médication est pourtant le seul moyen d'éviter les doublons ou les interactions dangereuses.
Pour que le système fonctionne, il faut un certain nombre de conditions, a expliqué Wenceslao Garcia, médecin-chef du service des urgences de l'Hôpital cantonal fribourgeois. Il faut qu'il soit accessible 24h/24h et qu'un nombre suffisant de patients ouvrent un tel dossier partagé. La première condition est remplie, la seconde est affaire de sensibilisation et d'explications.
Chaque patient a déjà un dossier auprès de son pharmacien; la nouveauté consiste à rendre celui-ci accessible à d'autres prestataires de soins. Dans un premier temps, ce sont surtout les hôpitaux qui pourront y accéder.
Extension prévue
Dans une seconde étape, ce sera au tour des cabinets de médecins. Même condition sine qua non, que le patient soit d'accord. Des discussions sont déjà en cours avec les médecins installés.
L'accord du patient peut ne pas être sollicité dans des cas d'urgence par la procédure dite de la «vitre brisée», a expliqué le président de la société des pharmaciens de Fribourg Christian Repond. Le patient devra alors être informé par écrit de qui, quand et pourquoi a eu accès à son dossier.
Les patients n'ont aucune obligation de créer un dossier pharmaceutique, ont insisté les intervenants, tout en espérant qu'ils soient nombreux à le faire. Une fois le dossier créé, ils peuvent à tout moment refuser d'en donner l'accès.
Codes-barres
Le patient aura un accès à ses données via internet, par le biais d'un réseau sécurisé. Chaque patient aura un code secret; il n'aura pas de crainte de l'oublier puisqu'il disposera de codes-barres sur une petite étiquette qu'il pourra coller sur sa carte d'assuré ou tout autre carte.
En Suisse, seuls les canton du Tessin et Genève dispose de systèmes comparables, en attendant le dossier pharmaceutique en gestation à l'échelle fédérale.
ATS