Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 15 octobre 2011

Le Bouthan, le pays du bonheur

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Le bonheur est fait de petites choses très simples, comme se sentir bien chez soi, entre amis communs, partageant les mêmes valeurs et se vouant mutuellement estime et respect...

Le bonheur est-il lié à la richesse ? D'après The New York Times, aux Etats-Unis comme dans de nombreux pays industrialisés, on ne fait pas vraiment de différence entre l'argent et la félicité. Ainsi, "les économistes mesurent la confiance des consommateurs en partant du principe que cela fournit des renseignements sur la notion de progrès et de bien-être public ; et le produit national brut ou PNB sert généralement d'abréviation pour mesurer le bien-être d'une nation".

Mais tout le monde ne se soumet pas à ce principe, à l'instar du "petit royaume himalayen du Bhoutan, qui expérimente une autre idée". En 1972, son nouveau roi couronné, Kim Jigme Singye Wangchuck, a décidé de ne pas suivre la voie unique de la croissance économique qui préoccupe tant de pays en développement et de "donner la priorité non pas au PNB, mais au BNB, ou bonheur national brut".

A présent, l'exemple du Bhoutan, un pays de la taille de la Suisse, suscite des débats plus larges sur le bien-être d'une nation, assure le NYT. "A travers le monde, un nombre croissant d'économistes, de chercheurs en sciences sociales, de chefs d'entreprise et de bureaucrates tentent de développer des indicateurs qui prennent en compte non seulement la richesse financière, mais aussi l'accès aux soins de santé, le temps libre passé en famille, la sauvegarde des ressources naturelles et d'autres facteurs non économiques", note The New York Times.

Récemment, une rencontre internationale sur les questions de définition de la prospérité a eu lieu à l'université Saint-François-Xavier, au nord de la Nouvelle-Ecosse, au Canada, avec la participation de 400 personnes provenant de plus d'une dizaine de pays. "Parmi ces participants, plus d'une trentaine de représentants du Bhoutan - des enseignants, des moines et des officiels - sont venus promouvoir leur expérience de construction d'une société épanouie et satisfaite."

C'est que "si, au Bhoutan, le revenu des ménages reste parmi les plus bas du monde, l'espérance de vie a augmenté de dix-neuf ans de 1984 à 1998, pour grimper à 66 ans. Le pays, qui est en train de se doter d'une Constitution et d'un gouvernement élu, exige qu'au moins 60 % de ses terres demeurent des forêts, accueille un nombre limité de touristes fortunés et exporte de l'électricité hydaulique en Inde."

Loin d'être anecdotique, la question si chère au Bhoutan du bonheur d'une nation, intéresse au plus haut point le New York Times qui y consacre un éditorial. "Est-ce que les Etats-Unis vous donnent l'impression d'être un pays heureux ? La dernière fois que le bohneur fut officiellement inscrit comme un objectif national fut juillet 1776, quand Thomas Jefferson affirma que la poursuite du bonheur était un droit humain fondamental", note le quotidien. Certes le bonheur "est essentiellement une émotion personnelle plutôt que l'attribut d'une communauté ou d'un pays. Mais penser le bonheur comme une équation de facteurs culturels et environnementaux pourrait nous aider à comprendre le décalage croissant entre la prospérité de l'Amérique et le malaise actuel des Américains."

Le Bhoutan, en dzongkha Druk Yul, འབྲུག་ཡུལ་, en forme longue le Royaume du Bhoutan, est un pays d’Asie du Sud sans accès à la mer. Il est situé dans l’est de la chaîne de l’Himalaya, enclavé entre l’Inde au Sud, à l’Est et à l’Ouest, avec laquelle il partage 605 km de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au Nord avec 470 km de frontières. Sa superficie est de 46 500 km2 et mesure environ 300 km dans sa plus grande longueur est-ouest, et 170 km dans le sens nord-sud.

Le nom local du pays, Brug-yul (souvent transcrit Druk Yul), signifie « terre du dragon ». Il est aussi nommé Druk Tsendhen, « terre du dragon tonnerre », le tonnerre ou son de la foudre étant interprété comme étant les grognements de dragons. La forme Bhoutan (ou Bhūtān), employée en Europe, est quant à elle issue du sanskrit °Bhoṭānka- « extrémité du Tibet ». Ce dernier pays est en effet appelé Bod, བོད་ (variantes Bhöd ou Bhö) en tibétain.

L’origine du Bhoutan et son histoire ancienne sont inconnues. Le gourou indien Padmasambhava effectue son légendaire voyage du Tibet au Bhoutan au VIIIe siècle et y apporte le bouddhisme.

Le pays subit de nombreuses invasions du XIe siècle au XVIe siècle, notamment de la part des Tibétains et des Mongols.

Une théocratie bouddhiste est établie au Bhoutan au début du XVIIe siècle. L’aire, historiquement proche du Tibet au Nord, est placée sous l’emprise britannique de l’Inde durant le XIXe siècle et un protectorat est établi en 1910. Les Britanniques s'occupent des relations internationales mais s’abstiennent de s’immiscer dans les affaires intérieures.

La monarchie actuelle, établie en 1907, adopta un comportement visant à faire émigrer les non-indigènes. Il s'ensuivit un exode d’environ 100 000 Népalais et Indiens vers les pays limitrophes.

L’une des particularités du Bhoutan est sa recherche du bonheur à travers l’amélioration de son BNB, pour bonheur national brut. Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice se base sur quatre dimensions, piliers du développement durable, à savoir :
la croissance et le développement économique responsables ;
la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise ;
la sauvegarde de l'environnement ;
la bonne gouvernance responsable.

Instauré en 1972, le BNB a petit à petit fait son chemin dans la communauté internationale. Ainsi, une rencontre internationale sur la définition de la prospérité a eu lieu à l’Université Saint-Francis-Xavier, au Canada. Sur les 400 personnes venant de plus de dix pays différents, plus d’une trentaine étaient bhoutanaises, comptant parmi elles des enseignants, des moines et des responsables politiques.

Le 17 décembre 2005, le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, annonça que le royaume se transformerait en une démocratie parlementaire en 2008 et qu’il abdiquerait à cette date en faveur du prince héritier Dasho Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, son fils aîné, âgé de vingt-cinq ans en 2005. Il devait abdiquer de fait en décembre 2006 et déléguer ses pouvoirs à son fils. Le projet de Constitution, en préparation depuis 2001, prévoit la création d’un Parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale de 75 membres et d’un Conseil national de 25 membres. Le chef de l’État demeure le roi, mais il pourrait être destitué par un vote réunissant les voix des deux-tiers des membres du Parlement.

Le 24 mars 2008, lors des premières élections législatives, le Parti vertueux du Bhoutan, dirigé par Jigme Thinley, âgé de 56 ans et formé aux États-Unis, remporte 44 sièges sur 47 de la chambre basse du Parlement, contre le Parti démocratique populaire. Jigme Thinley devient Premier ministre le 9 avril.

Le 6 novembre 2008 Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est officiellement couronné cinquième roi du Bhoutan, et devient, à 28 ans, ainsi le plus jeune roi au monde.

Un gewog (en dzongkha « bloc ») désigne un groupe de villages formant une unité administrative géographique intermédiaire entre le village et le dzongkhag. Le pays comprend 205 gewog, qui couvrent chacun en moyenne une région de 230 km².

Depuis la fin des années 1980, le Roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, poursuit un programme à long terme de décentralisation. En 1991, les gewog sont devenus des unités administratives officielles, chacun d'entre eux étant dirigé par un gup (chef).

Son économie est une des moins développées du monde ; elle est fondée sur l’agriculture, l’exploitation forestière et la vente à l’Inde d’électricité d’origine hydrodynamique.

Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement royal du Bhoutan a émis des timbres-poste aux formes et dans des matières originales afin d’obtenir de nouveaux revenus. Certains timbres sont de forme ronde et en carton, d’autres sont en feuille d’acier et il existe même une série (très rare) de timbres ronds, en matière plastique, qui sont de véritables disques avec des microsillons sur lesquels est enregistré l’hymne du Bhoutan. Il existe aussi des timbres en 3D représentant des masques, des animaux ou des automobiles anciennes (dans un pays où il n’y a pratiquement pas de routes…), des timbres parfumés à la rose et même une série de timbres en plastique en relief représentant des grands hommes du XXe siècle : Winston Churchill, Charles de Gaulle, Gandhi, John Fitzgerald Kennedy, Dwight David Eisenhower, etc. Les plus beaux sont sûrement la série de timbres en soie véritable représentant des peintures religieuses locales. Ces timbres sont aujourd’hui très recherchés par les philatélistes. Le promoteur de cette production philatélique, l’Américain Burt Todd, en a fait débuter la production en 1962. Des timbres destinés à la poste aérienne ont été diffusés avant même que le pays soit doté d’un aéroport. Sept modèles munis d’une piste enregistrée diffusant un message ou un air musical audible à l’aide d’un tourne-disques furent émis en 1973, année également marquée par l’émission de timbres parfumés. Un CD-ROM frappé d’une valeur, contenant des séquences vidéos, a été conçu par Frances Todd Stewart (la fille de Burt Tood), pour être diffusé en 2008, à l’occasion du couronnement du cinquième roi et du centenaire de la dynastie.

L'aéroport international de Paro est le seul aéroport du pays. Deux autres sont en construction afin de désenclaver les régions des vallées du nord et de l'est. La compagnie nationale bhoutanaise Druk Air, équipée d'Airbus 319-115, en a fait sa plate-forme de correspondance.

Le réseau routier est sommaire, suivant les anciens chemins caravaniers et quasiment sans ponts ni tunnels. Mettre 8 heures de voiture pour parcourir 200 km est la norme en raison de l'étroitesse des routes dont l'entretien est difficile.

Le Bhoutan est le dernier pays du monde à avoir reçu la télévision, c'était en 1999, 48 chaînes.

La loi bhoutanaise incite sa population à porter les vêtements traditionnels que sont le gho (pour les hommes) et la kira (pour les femmes).

Le dzong du Bhoutan est un monastère-forteresse bouddhiste. Il servait autrefois de centre religieux, militaire, administratif et social du district qu'il commandait. Il pouvait abriter une garnison si nécessaire ainsi qu'une armurerie. Il accueillait les structures administratives du district ainsi que les moines. C'était aussi un lieu d'échanges et souvent le site d'un tséchu ou festival religieux annuel.

Le tourisme est volontairement limité dans la volonté de préserver l'environnement et la culture du pays. L'accès est néanmoins plus facile depuis la privatisation de l'industrie en 1991. La plupart des dzong, qui abritent toujours à la fois les services administratifs de la région et des locaux à usage religieux, sont ouverts aux étrangers.

L'anglais est appris à l'école et la presque totalité des documents officiels (dont les affiches électorales) est publié également en anglais.

En 2005, on estimait à 7 000 le nombre de touristes (hommes d'affaires compris) au Bhoutan. On estime que 24 % de ces touristes viennent des États-Unis, 17 % du Japon, 11 % du Royaume-Uni et 48 % d'autres pays. Chaque touriste doit s'affranchir d'une taxe de 200 dollars par jour (laquelle comprend hôtel, repas, voiture et guide).

Le Bouthan, seul pays au monde à interdire la vente du tabac !

Grand comme la Suisse, situé entre l’Inde et le Tibet et entouré par les hauts sommets himalayens, ce pays compte un peu plus de 1,7 millions d’habitants, dont moins de 800.000 autochtones. Très discret, il n’a jamais fait parler de lui. Excepté en 1974, lorsque le roi décréta le concept du « Bonheur National Brut » (*), et en 2004, ou il y prohiba totalement le commerce du tabac.

Depuis fin 2004, le petit royaume du Bhoutan est en effet devenu le premier (et le seul) pays au monde à totalement interdire la vente de tabac. Mais cela ne signifie pas pour autant que ses habitants n’ont pas le droit de fumer. Il est juste interdit de fumer en public.

Les habitants peuvent continuer à fumer du tabac, ou à le chiquer, dans un cadre privé… à condition de l’acheter hors du pays et de payer des taxes de 100% sur le prix de vente. Ainsi que 100% de droits de douane sur les produits du tabac.

La vente de tabac est fortement réprimée, et elle punie d’une amende de 10.000 Nu (220 dollars), une somme plus que prohibitive, au regard du revenu mensuel moyen, qui est de moins de 18 dollars.

De 1 à 7% de fumeurs en quelques années

Selon les autorités, au Bouthan, en 2004, moins de 7% de la population fumait ou chiquait du tabac, mais ce pourcentage était d’à peine 1% une décennie plus tôt. Selon un représentant du ministère de la Santé, les hommes, surtout les jeunes commençaient à en prendre l’habitude, et cela est vite devenu un problème de taille.

Il était donc plus que temps de prendre ces mesures courageuses. C’est donc depuis le 17 décembre 2004 – jour de la fête nationale – que la loi prohibant le commerce du tabac dans l’ensemble du pays est entrée en vigueur.

Cette impossibilité de se procurer du tabac a, depuis lors, grandement aidé les citoyens de ce petit pays de 2 millions d’habitants à arrêter de fumer. D’ailleurs, la très grande majorité des Bhoutanais ont immédiatement encouragé cette initiative, car les enseignements du bouddhisme déconseillent l’usage de tabac – très justement considéré comme mauvais pour la santé.

Est-ce qu’on devrait en faire autant chez nous ?

Et vous, que pensez vous de cette façon radicale d’éradiquer la consommation de tabac de ses habitants ? Est-ce que nos gouvernements devraient utiliser la même méthode pour obliger leurs citoyens à arrêter de fumer… puisqu’il semble – sauf rares exceptions – que toutes les méthodes actuellement employées ne freinent que très peu l’évolution du tabagisme ?

Bien que les recherches archéologiques aient été limitées au Bhoutan, il est évident que les traces d'une civilisation dans cette région remontent à près de 2000 ans avant notre ère. On pense que le peuple aborigène du Bhoutan, connu sous le nom de Monpa, a émigré depuis le Tibet. Depuis le 17ème siècle, le nom traditionnel de ce pays est Drukyul, la terre de Drokpa (Le peuple du dragon), une référence à la branche dominante du Bouddhisme Tibétain qui est pratiqué dans ce royaume himalayen.

Les troupes britanniques envahirent la région en 1865 et négocièrent un accord en vertu duquel la Grande Bretagne accepta de payer une indemnité annuelle à la monarchie bhoutanaise sous la condition de bon comportement. En 1949, un traité entre l'Inde et le siège du gouvernement, la capitale Thimbu, fit augmenter cette indemnité et plaça les affaires étrangères du Bhoutan sous le contrôle de l'Inde. Jusqu'au années 60, le Bhoutan resta en grande partie isolé du reste du monde, et son peuple mena un tranquille et traditionnel mode de vie rythmé par l'agriculture et le commerce, ce mode de vie resta intact pendant des siècles. Cependant, après que la Chine eut envahi le Tibet, le Bhoutan renforça ses liens et ses contacts avec l'Inde dans le but d'éviter de subir le même sort que le Tibet. De nouvelles routes et autres rapprochements avec l'Inde commencèrent à mettre fin à cet isolement. Aussi, dans les années 60, le Bhoutan s'engagea à moderniser la société, à abolir l'esclavage et le système des castes, à émanciper les femmes, et à réformer le système agraire. En 1985, le Bhoutan développa ses premiers liens diplomatiques avec les pays non-asiatiques.

Une campagne pour la démocratie naquit en 1991, le gouvernement prétendit qu'elle était en grande partie orchestrée par des Bhoutanais de langue népali. Comme conséquence de cette campagne, quelque 100.000 fonctionnaires bhoutanais de langue népali furent ou bien expulsés ou bien encouragés à émigrer. La plupart d'entre eux franchirent la frontière pour aller au Népal, où ils furent logés dans des camps de réfugiés administrés par les Nations Unies.

En 1998, le Roi Jigme Singye Wangchuck réduira volontairement la puissance de la monarchie en la transférant à l'ancien corps législatif, ce dernier ayant le droit de destituer le roi et de nommer un Conseil des Ministres. A ce jour, cette mesure fut le plus grand pas d'un programme progressif afin d'atténuer l'importance de la monarchie après près d'un siècle d'autorité absolue. L'impôt sur le revenu a été introduit, avec une feuille d'impôt à remplir pour la première fois en février 2000.

En décembre 2000, au cours de la dixième série de pourparlers, Le Népal et le Bhoutan ont finalement trouvé un accord sur la question des réfugiés. Les deux parties ont trouvé un terrain d'entente concernant les mécanismes et les procédés de contrôle dans les camps de réfugiés népalais, le but recherché est de permettre aux réfugiés bhoutanais de retourner rapidement et volontairement chez eux. Le programme de vérification a commencé en mars, mais s'effectue de façon très lente.

Le Front Uni de Libération de l'Assam, ULFA*, un groupe de rebelles séparatistes qui se battent pour l'indépendance de leur état, l'Assam ( Etat de l'Inde ), maintient neuf bases bien gardées dans le sud du Bhoutan depuis 1990. Au cours d'une série de pourparlers avec les officiels bhoutanais, le groupe a promis de réduire le nombre de bases au Bhoutan à cinq d'ici la fin de l'année 2001.

*( ULFA, groupe constitué le 7 avril1979 pour s'émanciper de l'Inde qui pratique des violations des droits de l'homme sur le peuple Assami )



Le roi Jigme Khesar et la reine Jetsun Pema



La nouvelle reine du Bhoutan, une jeune roturière de 21 ans, a été couronnée jeudi matin par le souverain de ce petit pays perdu dans l'Himalaya, lors d'une cérémonie bouddhiste dans une forteresse monastique de Punakha, ancienne capitale du royaume. Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, 31 ans, a posé la couronne sur la tête de Jetsun Pema, officialisant par ce geste leur union, trois ans après avoir été couronné dans cette même forteresse du XVIIe siècle. La date de leur mariage a été choisie par un lama en fonction de l'alignement des planètes et des signes astrologiques des fiancés. La veille de leur union était une nuit de pleine lune.

Les fiancés étaient arrivés séparément peu après le lever du jour, au son d'instruments de musique et dans un nuage d'encens, escortés par des processions de moines en robe rouge et d'officiels, drapés dans leur gho traditionnel (sorte d'ample peignoir porté avec de hautes chaussettes). Avant le couronnement de la reine, visiblement tendue, devant un parterre d'invités et de proches, le couple a accompli un rite de purification. Le roi, qui a souhaité un mariage "simple", n'a invité aucune tête couronnée ni aucun chef d'Etat ou de gouvernement. Il a toutefois convié une vingtaine d'ambassadeurs ainsi qu'une poignée d'amis. Présenté comme proche du peuple, le souverain avait annoncé son mariage en mai lors d'une allocution télévisée au Parlement. Depuis, sa fiancée l'a accompagné lors de visites dans le pays.

En dépit d'une ouverture à la modernité, le royaume, connu pour son indicateur économique de "Bonheur national brut", préféré au produit national brut pour mesurer le bien-être de ses sujets, ne cache pas sa fierté d'avoir su préserver ses traditions ancestrales. Monarchie absolue jusqu'en 2008, le pays est désormais une monarchie parlementaire où le bouddhisme continue d'imprégner la vie quotidienne.

Egger Ph.