La mise en lumière, après restauration, au Musée du Prado, d'une excellente copie du chef d'oeuvre de Leonard de VINCI , annoncée par le ''Journal de l'Art britannique'',et confirmée par Madrid, permet de relancer l'intérêt de la Communauté Internationale pour cette oeuvre mythique.
Avant la restauration
Après la restauration
Le ''Clone madrilène'' éclairci, paraît plus jeune, débarassé de ses vernis. Son arrière-fond, qui était complètement repeint en noir, réapparait analogue à celui de l'original. C'est à peine si on observe que l'équilibre droit et gauche des plans d'eau est respecté. (Mais, en supprimant les vernis de la Joconde du Louvre n'aurions-nous pas les mêmes effets ?).
Le Sourire est assez proche.
Le Regard est centré sur l'observateur.
Son oeil gauche nous fixe.
Le Front est moins haut.
La Gorge est moins marquée.
La ''Joconde originale'' Malgré la surcharge de vernis, Le Sfumato donne une profondeur temporelle et psychologique importante.
Le Regard n'est pas rivé sur nous mais glisse sur notre droite et derrière nous, vers un ailleurs innommable.
Le front est plus vaste. Certainement plus haut comme on peut le percevoir en le comparant d'une manière fine avec un curseur.
La Gorge est plus profonde.
Les seins sont plus présents.
Les différences que l'on constate montrent que les observations du copiste et les préoccupations du Maître sont divergentes. Elles pourraient renvoyer à l'histoire de L.d.V.. D'un côté Mona Lisa est une jeune et belle femme, réaliste qui nous observe, et de l'autre, il y a une mère au regard perdu, méditatif et dont le corps baigne dans un clair obscur mystérieux.
Qui est le modèle ?
Avancé par VASARI, attesté par un manuscrit découvert à Heidelberg, il semble s'agir de Mona Lisa Gherardini del Giocondo, née en 1459, troisième épouse de Francesco del Giocondo, un marchand de soie florentin. Elle aurait été présentée à L.d.V. par son père qui a une propriété voisine. D'autres historiens ont cependant hésité devant d'autres possibilités.
Il pourrait s'agir de: Catherine SFORZA, Princesse de Forli, à cause de la ressemblance d'un portrait peint par Lorenzo di Credi, un ancien camarade d'atelier de L.d.V L lorsqu'il fait ses débuts chez VERROCCHIO.
Constance d'AVALOS, Duchesse de Francavila, aimée de Julien de MEDICIS, frère du pape LEON X. L.d.V. en aurait fait le portrait ainsi que l'atteste un poème. Cette femme exceptionnelle qui règne ultérieurement dans le château d'Ischia laisse une empreinte sur la Renaissance.
Isabelle d'ESTE, épouse de François de GONZAGUE, marquis de Mantoue.
Andrea SALAI, disciple et compagnon de L.d.V. , car il existe une similitude avec des tableaux pour lesquels il aurait été pris comme modèle: ''Saint Jean-Baptiste'', ''l'Ange'', ''La Vierge,l'enfant Jésus et Sainte Anne''.
Que représente la Joconde pour L.d.V. ?
Dans l'hypothèse la plus vraisemblable, celle de Lisa del Giocondo, il est à noter qu'elle aurait eu après son mariage et avant 1503, 3 enfants: La cadette est décédée en 1499, et le 3e, Jérome est né en1502. Ainsi c' est en deuil de sa fille de quatre ans et avec une maternité récente qu'elle se présente devant L.d.V..
De son côté, L.d.V. a une histoire qui fait écho: Il est l'enfant illégitime d'un père notaire, Chancelier et Ambassadeur de la République de Florence et d'une Paysane. (certains parlent d'une esclave.) Il est retiré très rapidement à sa mère avant d'être admis définitivement à l'âge de 5 ans dans la famille paternelle.
Les femmes successives de son père prennent grand soin de lui ainsi que ses grands parents. Mais parvient-il à oublier le visage de sa mère dont la ''Gestalt'' a marqué à jamais sa psyché? N'est-ce pas ce visage qui le hante dans les différents visages qu'il représente tout au long de sa vie et dont on remarque la ressemblance?
Est-ce un hasard si Constance d'AVALOS ressemble à SALAI?,
Si Saint Jean a la même morphologie que la Joconde? Freud lui-même pense que Mona Lisa serait l'évocation de sa mère.
En conclusion...
Les deux Joconde, par les différences imperceptibles qu'elles manifestent, permettent de suspecter le rôle de ''la mère'' chez les femmes rencontrées et peintes par L.d.V. A travers une quête personnelle, celle d'un visage maternel idéalisé, L.d.V. semble atteindre un idéal d'humanité, (ce que ne contrediraient pas LEVINAS et RICOEUR).
On le comprend alors lorsqu'il dit: