La mauvaise combustion de l'essence dans les moteurs produit en effet des émanations dont certaines sont clairement toxiques pour l'utilisateur et les gens alentour.
Or - outre, évidemment, l'utilisation de machines à moteur électrique - des améliorations substantielles sont néanmoins possibles, comme le souligne mardi le Service neuchâtelois de l'énergie et de l'environnement (SENE), à savoir l'utilisation de l'essence synthétique. Cette essence est près de deux fois plus chère que l'essence normale mais elle offre des avantages incontestables en matière de «propreté» des gaz d'échappement.
Benzène problématique
Selon le SENE, quelque 350'000 tondeuses et autant d'autres engins équipés d'un moteur à essence sont utilisés en Suisse. Or, des gaz toxiques et du carburant non brûlé s'en échappent, pouvant mettre la santé en de l'utilisateur en danger. La solution, si l'on ne veut pas changer de machine et passer à l'électricité ou à l'huile de coude, c'est l'essence synthétique ou alkylée.
C'est avant tout le benzène de l'essence habituelle qui pose problème, car il est cancérogène même à faible dose. Une tondeuse dépourvue de catalyseur émet la même quantité de benzène que 26 voitures.
En tondant ou en utilisant un taille-haie ou une tronçonneuse, on respire directement les gaz polluants.
L'organisme peut ainsi absorber une quantité importante de benzène cancérogène par simple contact avec la peau. Quant au moteur à deux temps d'un souffleur de feuilles ou d'une motofaucheuse, contrairement à celui d'une voiture, il ne brûle parfois l'essence qu'à 70%, le reste s'échappant dans l'air et, pour partie, finit dans les poumons de l'utilisateur.
L'essence synthétique ou alkylée prolonge la vie des moteurs et ménage mieux l'environnement, selon le SENE. Sa combustion est moins nauséabonde et elle se conserve plusieurs années. Développé essentiellement pour les engins à petit moteur (2 et 4 temps), ce carburant pauvre en benzène, xylène, toluène et autres hydrocarbures dangereux pour la santé, permet d'éliminer une part importante des émanations nocives.
D'un prix de l'ordre que 4 francs par litre, l'essence synthétique engendre un surcoût de quelque 25 à 30 francs par an pour une tondeuse mais permet en revanche une réduction de près 80% des polluants. La différence de prix s'explique par les faibles quantités produites et un raffinage plus important.
L'essence alkylée n'est encore utilisée que par 10% des privés en Suisse, selon le SENE. Par contre, l'entretien des bords de routes et les travaux cantonaux en forêt utilisent systématiquement ce carburant depuis des années et de plus en plus de communes en recommandent l'emploi. De la débroussailleuse à l'avion téléguidé, tous les petits moteur à essence peuvent fonctionner à l'essence synthétique. Elle est disponible à de nombreux points de vente.
AP