Le gouvernement fribourgeois a présenté des excuses à toutes les personnes qui, durant leur enfance, ont été placées dans des institutions ou des familles d'accueil et ont été victimes d'abus et de maltraitances au XIXème siècle et au siècle dernier.
Le Conseil d'Etat regrette que les autorités de l'époque se soient montrées si négligentes de la dignité humaine de ces enfants, et si peu soucieuses de leur garantir un cadre affectif et matériel approprié à leur développement et à leur bien-être, a communiqué lundi la Chancellerie fribourgeoise.
Ces excuses surviennent alors que l'exposition nationale itinérante "Enfances volées", consacrée au thème des enfants placés, est présentée au Musée d'art et d'histoire de Fribourg. Ce dernier l'a complétée par un volet régional qui met en lumière certains aspects "profondément choquants" du placement d'enfants dans le canton.
Au-delà de la nature sociétale et systémique du placement forcé d'enfants, il ressort de cette exposition que des autorités fribourgeoises, communales et cantonales, ont été impliquées activement ou passivement dans cette pratique.
Certaines communes procédaient elles-mêmes au placement d'enfants lors de "mises au moins offrant". Quant à l'Etat, il s'est à tout le moins montré "indulgent et inactif face à des situations où des enfants étaient abusés et maintenus dans des conditions sanitaires pitoyables", précise la Chancellerie cantonale.
Le Conseil d'Etat souligne que la reconnaissance de ce douloureux passé impose de faire preuve aujourd'hui d'une constante vigilance en matière de protection d'enfance et de la jeunesse. Il rappelle que la Constitution cantonale consacre aux droits des enfants et des jeunes un article complet et progressiste.
Le gouvernement invite tous les Fribourgeois à visiter l'exposition jusqu'au 19 août prochain.
AP