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samedi 15 septembre 2012

L'enfer de l'usine chinoise de l'iPhone 5


Un journaliste chinois a travaillé anonymement dans l’usine Foxconn et a tenu un journal. Il y a décrit son quotidien difficile: cadences de travail infernales, humiliation, saleté et corruption.

Les ouvriers de Foxconn travaillent à la chaîne dans des conditions difficiles (photo: Keystone/ym yik)



L’usine Foxconn en Chine fabrique en moyenne quelque 57 millions d’iPhone par année. Mais, derrière le clinquant des produits fabriqués, se cache une réalité plus sordide pour les ouvriers.

Le «Shanghaï Evening Post» a envoyé un de ses journalistes à Foxconn, dans le district de Tai Yuan, pour qu’il y travaille sous couverture. Après sept jours de formation, il a passé trois nuits de travail en usine, assemblant les plaques arrière du smartphone.

Le journaliste, qui a préféré garder l’anonymat, a tenu un journal où il décrit son quotidien. «Daily Mail» en a publié de larges extraits jeudi.

Critères d'engagement simples

Pour être engagé dans l’usine d’Apple, les exigences sont simples: il suffit d’être bien portant et détenteur du passeport chinois. «Le responsable des ressources humaines m’a expliqué que, tant que j’étais en bonne santé et que j’avais la nationalité chinoise, je pouvais travailler à Foxconn», rapporte le journaliste.

Dès l’arrivée à l’usine, il comprend que tout se monnaie: «A l’entrée de l’usine, j’ai été approché par un garde de la sécurité qui m’a proposé de payer 100 à 200 yuans (environ 14-28 francs) pour m’indiquer le chemin le plus court pour aller travailler.»

Puanteur et cafards dans le dortoir

Logé sur place, le journaliste du «Shanghaï Evening Post» s’est retrouvé dans des locaux sales et nauséabonds: «La première nuit de sommeil dans le dortoir de Foxconn a été un cauchemar, rapporte-t-il. Tout le dortoir sentait les poubelles quand j’y suis arrivé. C’était un mélange d’odeurs d’ordures, de transpiration et de caoutchouc.» La suite est tout aussi éloquente: cafards rampant dans la penderie, saletés et cendres sur les draps distribués aux employés. «J’ai aussi remarqué que toutes les fenêtres du dortoir avaient été équipées de barreaux», relève le journaliste.

A Foxconn, les ouvriers sont contrôlés au moyen d’un détecteur de métaux. Ainsi, toute personne portant des objets métalliques tels que boucle de ceinture, boucles d’oreilles, appareils photo, téléphone portable ou encore lecteur MP3 peut être congédiée sur le champ: «Un de mes camarades de chambre m’a dit qu’un ami avait été viré, parce qu’il portait sur lui un câble USB», raconte le journaliste chinois.

Cadence de travail infernale

Dans l’usine, la cadence de travail est infernale: «Selon mes calculs, je dois m’être occupé d’au moins cinq plaques d’iPhone par minute, indique le journaliste. En dix heures, cela représente 3000 plaques arrière d’iPhone 5.» En tout, il y a quatre lignes de production avec 12 ouvriers sur chacune d’elle: «Chaque ligne peut produire 36'000 plaques arrière en une demi-journée, c’est effrayant…», note-t-il. Les pauses ne sont réservées qu’à une poignée d’employés qui peuvent prendre dix minutes toutes les deux heures, «contrairement au reste d’entre nous qui devons travailler pendant sept heures d’affilée».

Les conditions sont si éprouvantes que certains ouvriers passent leur temps à crier ou hurler pour se débarrasser de leur stress, rapporte le journaliste. Ce dernier raconte comment un nouvel employé a été puni pour avoir osé interrompre son ouvrage: «Il avait l’air fatigué et s’est juste reposé un petit moment. Lorsque le superviseur l’a vu, il l’a puni en lui demandant de se tenir debout dans un coin pendant dix minutes, comme à l’école», relève-t-il.