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mercredi 5 septembre 2012

Voyager 1 sur le point de quitter le Système solaire



Localisation de la sonde Voyager 1 qui serait sur le point de quitter le système solaire On sait aussi que Voyager 1 doit à un moment sortir de la zone d’influence du Soleil (héliosphère), où baignent la Terre et les autres planètes du système solaire, pour entrer dans le gaz interstellaire ou galactique, celui à partir duquel se forment les étoiles. - AFP





Lancée en 1977, la sonde américaine serait le premier objet « humain » à pénétrer dans l'espace interstellaire.

Lancée le 5 septembre 1977, il y a tout juste trente-cinq ans, Voyager 1 est en passe de devenir le premier objet «humain» à pénétrer dans le milieu interstellaire. Partie, à l'origine, pour survoler de près les planètes Jupiter, Saturne, Neptune et Uranus, dont elle a pris de somptueux clichés, cette petite sonde de 722 kg a ensuite continué son périple bien au-delà de ce que prévoyait sa feuille de route initiale.

Mardi, lors d'une conférence de ­presse, les responsables scientifiques du projet ont déclaré que Voyager 1 était sans doute en train de «danser à la limite» du système solaire, à environ 18 milliards de kilomètres de la Terre. La Nasa, qui accumule les succès, notamment avec l'atterrissage réussi début août du rover Curiosity sur Mars, décrit Voyager 1 et sa jumelle Voyager 2 (partie avec trois semaines d'avance mais distancée depuis) comme «les plus éloignés des représentants actifs de l'humanité et de ses désirs d'explorer».

Le franchissement de cette frontière cosmique a commencé début mai. Jusqu'à alors, Voyager 1 baignait, comme la Terre, dans l'héliosphère, c'est-à-dire dans le flux de particules (ions et électrons) éjecté par le Soleil et plus connu sous le nom de vent solaire. Cette gigantesque bulle de gaz, qui définit les contours du Système solaire, nous protège d'autres particules cosmiques beaucoup plus énergétiques, émises par les supernovæ (étoiles massives en fin de vie) de notre galaxie, la Voie lactée. Or, plus Voyager 1 s'éloigne du Soleil et moins ce bouclier devient étanche.

C'est ce qui s'est produit le 7 mai lorsque les instruments de la sonde ont détecté une hausse brutale du flux de particules galactiques, qui s'est poursuivie jusqu'à la mi-juin, avant de se stabiliser, laissant un moment penser que Voyager 1 était définitivement sorti de la zone d'influence du Soleil. Mais, fin juillet, le phénomène connaissait une nouvelle accélération, puis une seconde (voir courbe rouge ci-dessus) fin août. Ce qui faisait dire mardi aux responsables de la mission qu'il pourrait se passer «des jours, des mois ou des années» avant que la sonde n'entre pleinement dans l'espace intersidéral.


Cette illustration fournie le 19 juin 2012 par la NASA montre les sondes Voyager 1 et 2 à l’approche du système solaire Cela fait maintenant 35 ans qu’elle a quitté la Terre. A plus de 18 milliards de km de notre planète, la sonde américaine Voyager 1, lancée le 5 septembre 1977, s’enfonce dans un monde resté jusqu’ici inexploré, repoussant les limites de notre compréhension du système solaire. - NASA/JPL-Caltech/AFP/Archives 




Terra incognita

Pourquoi de tels écarts? «Tout simplement parce que l'héliopause, cette zone tampon entre l'héliosphère et le milieu interstellaire dans laquelle se trouve sans doute encore Voyager 1, est une véritable terra incognita.Personne ne connaît son épaisseur. Nous faisons en ce moment de la science au jour le jour», explique Rosine Lallement, astronome à l'Observatoire Paris-Meudon, qui travaille sur les données envoyées par la sonde.

L'évolution très rapide de la situation est certainement à l'origine de la confusion qui règne ces jours-ci autour de la position exacte de la marathonienne de l'espace. Une étude parue aujourd'hui dans la revue Nature conclut en effet que «Voyager 1 n'est pas, actuellement, proche de l'héliopause». Sauf que les auteurs ont transmis leur texte en mars, donc deux mois avant la brusque augmentation de particules galactiques touchant l'appareil…

Entre-temps, un second paramètre capital est venu plaider en faveur d'une sortie effective du Système solaire: fin août, le flux de certaines particules à basse énergie, typiques de l'héliosphère, a été divisé par 20 pour se rapprocher de zéro (voir courbe jaune ci-contre).«Nous attendons les mesures du champ magnétique autour de Voyager 1 pour le confirmer. S'il bascule en direction et en intensité, cela voudra dire que la sonde est véritablement entrée dans le milieu interstellaire», souligne Rosine Lallement. Selon ses informations, l'équipe scientifique de la Nasa doit se réunir en fin de semaine. Ce pourrait être le moment choisi pour annoncer au monde que Voyager 1 nous a bel et bien quittés pour prendre résolument le chemin des étoiles…