The Economist Intelligence Unit classe les nations les plus à même d’offrir les meilleures opportunités en matière de prospérité, de santé et de sécurité. La Suisse arrive en première position. Le Nigeria occupe le bas du tableau.
Si vous deviez naître aujourd’hui et choisir votre nationalité, sachez qu’il n’y a pas de meilleur choix que d’être né Suisse, selon une étude réalisée par l’Economist Intelligence Unit (EIU) . L’entreprise britannique a établi le classement de 80 pays selon 11 indicateurs, dont le niveau de vie, la sécurité de l’emploi, l’égalité des sexes, la situation géographique, la criminalité, la confiance dans les institutions, les services de santé ou la vie familiale. A partir de ces variables, elle a déterminé les pays offrant les meilleures opportunités pour une vie saine, sûre et prospère dans les années à venir. Surprise: la Suisse arrive en première position.
■ L’argent ne fait pas le bonheur, mais vous permet d’y parvenir
L’étude établit la corrélation entre la richesse, mesurée par le PIB par habitant, et le bonheur. Elle conclut que «le PIB par habitant explique à lui seul près de deux tiers des variations entre les pays en ce qui concerne la satisfaction de vie». Sans surprise donc, les pays les plus riches obtiennent de bons résultats, mais pas la palme. Les Etats-Unis et l’Allemagne, deux grandes puissances économiques, occupent ex aequo la 16e place du tableau. La France et la Grande-Bretagne font pire et pointent à la 26e et 27e place. Quant au Japon, il occupe le 25e rang du classement.
Les pays du Moyen-Orient dans leur ensemble obtiennent de mauvais résultats, à deux exceptions près: Israël (20e), dont le niveau de vie équivaut à celui de l’Union européenne. Aussi, les Emirats arabes unis (18e), riches en pétrole. Plus révélateur encore, c’est le fossé existant entre les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Cette dernière, malgré ses revenus pétroliers, pointe à la 38e place. Un médiocre résultat qui pourrait s’expliquer par les lois répressives qui prévalent en Arabie saoudite et le faible indice de développement humain.
■ Mieux vaut être Taïwanais qu’Allemand
En termes de bien-être, les pays nordiques obtiennent d’excellents résultats devant Singapour (6e), la Nouvelle-Zélande (7e) et les Pays-Bas (8e). La première place du podium est occupée par la Suisse, puis l’Australie et la Norvège. Plus surprenant, le classement des meilleurs pays asiatiques. Aujourd’hui, un nouveau-né ferait mieux de voir le jour à Singapour (6e), Hongkong (10e) ou Taïwan (14e) plutôt qu’en Allemagne ou aux Etats-Unis, en raison notamment du taux de longévité. Il existe des variations intéressantes parmi les pays les mieux classés. La Nouvelle-Zélande par exemple se classe au septième rang, alors que son PIB par habitant est plus faible par rapport aux pays européens, pourtant moins bien classés.
■ Naître en Occident est un plus
En dépit de la croissance fulgurante de l’Asie et de la crise économique en Europe, il vaut mieux naître en Occident selon les facteurs tels les droits politiques et les normes sanitaires. Malgré quelques exceptions, le haut du tableau est occupé par l’Europe et des pays occidentaux. Même le Portugal, l’Espagne ou la Grèce – malgré la crise qui les touche – font mieux que le Brésil et la Chine qui affichent pourtant une croissance insolente.
■ La pauvreté et la violence, des facteurs rédhibitoires
Les pays violents, pauvres et où règne l’oppression politique sont à éviter. En bas du classement figurent l’Ukraine (78e), le Kenya (79e) et le Nigeria (80e). Plusieurs pays mal notés, tels que la Russie (72e), ne sont pas si pauvres, mais plongent dans le classement en matière de droits politiques et de santé publique. Si le Vietnam (68e) et l’Indonésie (71e) affichent des perspectives de croissance économique dans les années à venir, ils restent pauvres aujourd’hui.
■ Accroissement des inégalités
Le Kazakhstan (74e) et l’Angola (76e) enregistrent une croissance économique rapide en raison des exportations de matières premières (minerai) et énergétiques. Mais l’aggravation des inégalités économiques favorise la corruption et une mauvaise gouvernance. Ces deux pays se classent ainsi derrière la Syrie (73e), pourtant en proie à la guerre civile depuis bientôt deux ans.
■ La Chine n’est pas encore un havre de paix
Deuxième puissance économique mondiale, la Chine se classe 49e, juste au-dessous de la Lettonie et de la Hongrie. Une surprise, d’autant que la Chine est le deuxième pays au monde derrière les Etats-Unis à compter le plus grand nombre de milliardaires. Mais le classement souligne que l’accroissement des richesses du pays n’a bénéficié qu’à une petite minorité de Chinois. Près de la moitié du pays est encore rural et plus de 128 millions de Chinois vivent encore au-dessous du seuil de pauvreté.
Occidentaux, nul besoin de vous tourmenter au sujet de la crise européenne ou du déclin des Etats-Unis. Vos enfants bénéficieront du meilleur choix: être né au bon endroit, au bon moment.