Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 29 janvier 2013

Le peuple oublié des Kayapo




Que cette image fasse le tour du Monde ! 

Nous sommes au printemps 2012, le chef Raoni de la tribu des Kayapo, vient de recevoir une terrible nouvelle ! 

Dilma présidente du Brésil vient de donner son accord pour la construction d'une gigantesque centrale hydroélectrique, (la troisième du Monde !) à Belo Monte en Amazonie Brésilienne ! 

C'est la sentence de condamnation à mort pour tous les peuples vivants près du fleuve ! 

Plus de 400 000 hectares de forêts seront recouvertes, 40 000 indiens devront trouver d'autres moyens de survivre, car à cela s'ajoute à la déforestation due au pillage des bois précieux ! 

N'oublions pas toutes les espèces animales ainsi que toutes les espèces végétales qui sont un véritable trésor pour la pharmacopée, qui seront irrémédiablement perdues ! 

Nous savons tous qu'une image vaut mille mots ! 

Alors indignons nous et réagissons, il n'est peut-être pas trop tard ! 

Faites circuler ce message à votre entourage ! 

Merci ! 


Belo Monte : Le barrage qui met fin à la forêt Amazonienne

On savait la forêt amazonienne en danger, mais le pire reste à venir. Le projet de construction du barrage hydroélectrique de Belo Monte sur la rivière de Xingu a été finalement adopté le 1er juin, par l'agence environnementale brésilienne IBAMA. Au grand dam de Raoni Metuktire (chef de la tribu des Kayapos), d'Amnesty International qui clame le respect des peuples autochtones auprès du gouvernement brésilien et de Nicolas Hulot, candidat aux primaires de l'écologie.

 Malgré les innombrables campagnes de sensibilisation sur la déforestation via tous les supports et médias possibles : chansons, documentaires, films en 3D, bandes dessinées, pétitions, le gouvernement brésilien reste sourd aux réclamations des habitants de l'Amazonie.

 Avec la construction du barrage de Belo Monte, ce n'est pas moins de 1500 km² de forêts qui vont être détruits (sur près 6 millions de km² au total avant la déforestation). Sachant que les peuples indigènes dont les indiens Kayapos (au total près de 7000), se nourrissent essentiellement de la chasse et de la pêche. De plus la forêt amazonienne regorge de plantes médicinales immunisantes dont ils se servent pour se soigner sans avoir à se rendre en ville. Entre mars et avril dernier, 593 km² supplémentaire de forêts ont été détruit. Les poissons vont eux aussi disparaitre de la rivière de Xingu une fois le barrage construit, et les autres espèces animales continuer d'être menacées. 20 000 à 40 000 indiens seront contraints d'ici 2014-2015 de quitter leurs habitats et de se nourrir ailleurs.

D'une puissance de 11 233 mégawatts, le barrage de Belo Monte sera le troisième plus grand barrage du monde avec celui des Trois Gorges en Chine et celui d'Itaipu entre le Brésil et le Paraguay. D'un montant de plus de 11 milliards de dollars, sa construction va permettre d'approvisionner 23 millions d'habitants en électricité. Un enjeu crucial pour le Brésil, selon le gouvernement, car les besoins énergétiques du pays devraient être multipliés par 2,5 d'ici 2030.

D'autant que ce barrage va également créer 18 000 emplois directs et 80 000 emplois indirects, sur une population de près de 200 millions d'habitants au Brésil. Ce qui n'est pas négligeable pour un pays qui est en plein développement. En tant que quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre, le Brésil tient un rôle important dans le développement durable. Il est le cinquième producteur mondial d'énergies renouvelables. Il utilise ces énergies à 46% et le pétrole, le gaz naturel et le charbon minéral à hauteur de 52%. Tout comme le secteur agricole, le secteur énergétique est tout aussi capital pour la prospérité économique du Brésil. D'où l'importance de construire un barrage hydroélectrique comme celui de Belo Monte.

Seulement, l'énergie à tout prix au détriment de l’environnement est-ce vraiment si rentable ? Parlerons-nous encore d'économie lorsque la forêt amazonienne n'existera plus et que la mondialisation aura fini d'épuiser la plus grande source de richesse du Brésil. Voici l'exemple d'un échec de plus sur le grand livre des défis de la conscience humaine.


Les Kayapo et les risques qui les menacent

La dénomination Kayapo regroupe de nombreux sous-groupes comme Kayapo Gorotire, Xicrin, Metuktire, Kuben-Kran Ken, Txcucaramae... qui vivent sur des territoires indigènes dans les états brésiliens du Para et du Mato Grosso.

Les Kayapo comme toutes les communautés indigènes ont un rapport étroit avec la nature qui les entoure. Selon leur vision de l'univers, tous les êtres vivants, le cosmos, les plantes, l'eau, les animaux... sont intimement liés et forment un tout indissociable. Chaque être vivant n'existe qu'à travers le maintien de cette relation.

Nous ne pourrons assurer la continuité de notre vie et de la biodiversité qu'en maintenant toute la planète équilibrée. Les insectes et les oiseaux par exemple sont essentiels pour assurer la dispersion et la fertilisation des plantes et des arbres. Les peuples amérindiens d'Amazonie expriment leur compréhension de cette relation avec la nature à travers leurs peintures corporelles, leurs rituels et leur vie quotidienne qui consiste à puiser sans épuiser. Pour les Kayapo, tous les indiens sont Mebengokre qui signifie dans leur langue: peuple venu de l'eau.

Dans la culture Kayapo, l'élément eau est célébré à travers un très grand rituel d'initiation au cours duquel ils vont prouver leur résistance. Ce rituel se termine par une grande pêche à la nivrée qu'ils réalisent en utilisant des racines capables de réduire momentanément la quantité d'oxygène présente dans une partie de la rivière afin de permettre la capture d'une grande quantité de poissons.

Leurs rivières, essentielles à leur survie et à celle de leur environnement, furent menacées il y a une dizaine d'années par les chercheurs d'or qui utilisent le mercure et mettent en péril la population et tout l'écosystème. Malgré les efforts entrepris pour mettre fin à ce fléau, des invasions illégales de chercheurs d'or subsistent dans certaines zones de leur territoire. Elles  s'ajoutent aux pénétrations illégales des exploitants de bois et des éleveurs de bovins.

Protéger la forêt, c'est préserver une pharmacie non répertoriée

Le savoir botanique des Kayapo est extrêmement développé sur la plupart des espèces végétales dont recèle leur territoire. Sucupira, Copaiba, Urucum, et aussi herbes contraceptives et antidotes.... sont  quelques  exemples de plantes médicinales utilisées par cette ethnie.  Les Kayapo ont travaillé dans le passé avec l'ethnologue américain Darrel Posey et le Musée Emilio Goeldi de Belém à la description et la classification de leurs connaissances. Plusieurs Kayapo dont le shaman José Yté Kayapo, ont décrit l'utilisation qu'ils faisaient de ces plantes botaniques. Ce chercheur a développé un travail brillant avec cette ethnie pendant plus de vingt ans.

Malheureusement, avec la mort de Darrel Posey les recherches se sont arrêtées. Pedro Paulo Kayapo, (présent en France du 19 au 30 mai 2005) fils du shaman José Yté Kayapo cherche aujourd'hui à reprendre les recherches et à retrouver le travail descriptif déjà fait.

Cependant, pour continuer, il est nécessaire de trouver des ressources financières et de susciter l'intérêt du Gouvernement pour protéger ce savoir et pour investir dans des projets de recherches qui impliquent ethnobotanistes et indigènes afin d'aboutir à des résultats pratiques qui vont au-delà des publications. Le travail des chercheurs permet de prouver les principes actifs et de classifier les effets des plantes. Les Kayapo pensent notamment que le remède contre le SIDA est dans la grande forêt amazonienne. Ils souhaitent développer un projet de laboratoire botanique sur leur territoire.

Il est fondamental de monter un programme entre les indigènes, les chercheurs, le Gouvernement et les Universités et d'établir des conventions de divulgation et de protection afin de lutter contre la biopiraterie et la destruction de cette biodiversité.  Rappelons, que si le Gouvernement Brésilien a pu porter plainte contre le brevet déposé sur la plante Ayahuasca c'est parce qu'elle avait déjà été reconnue officiellement comme native du territoire Brésilien.

Cet appel est d'autant plus pressant que le Gouvernement commence à ouvrir un espace de discussion pour les Indiens. Au mois d'avril dernier, période à laquelle on fêtait traditionnellement le jour de l'Indien, plus de 70 ethnies se sont réunies à Brasilia pour une série de rencontres avec les Ministres de l'Education, de la Santé, de l'Intérieur, de la Justice, de l'Agriculture etc. pour exposer leurs insatisfactions et leurs appels.
 
Malheureusement la plupart de ce qui fut conclut sur un document du Gouvernement Fédéral en termes de changements nécessaires pour la protection des territoires indigènes, la préservation de leur santé et  leur éducation, se heurte aux désaccords et aux conflits d'intérêts économiques des Etats Fédéraux.

Territoires indigènes en péril malgré la constitution brésilienne

La question de l'invasion illégale des terres indigènes et de la destruction de l'écosystème par les compagnies minières, les exploitants de bois, les éleveurs de bovins et les colons de toutes sortes fait partie des plus grandes préoccupations de très nombreux groupes indigènes.

Les textes juridiques en vigueur pour démarquer les territoires indigènes brésiliens afin de leur reconnaître officiellement  un espace de vie suffisant pour se nourrir et se soigner, sont inscrits dans l'article 231 de la constitution brésilienne de 1988 et par le décret 1775 de 1996 . Le processus est le suivant: Un territoire traditionnel est d'abord délimité avec les populations, puis après de nombreux débats ce territoire ou partie de ce territoire est démarqué et ensuite homologué et enregistré.

La survie des populations traditionnelles dépend d'un projet concret, à ce jour inexistant faute de volonté politique et de moyens financiers, pour lutter efficacement contre les invasions illégales.

Egger Ph.