La médecine hyperbare aborde les pathologies et thérapeutiques liées à une utilisation de dioxygène lorsque le patient est mis sous une pression supérieure à la pression atmosphérique.
Deux milieux à haute pression existent : l'environnement subaquatique dont la pression est proportionnelle à la profondeur, et les caissons hyperbares qui reproduisent artificiellement ces conditions. Ces unités de médecine hyperbare sont souvent sous la responsabilité du service hospitalier d'Urgences et de Réanimation.
Utilisation de l'oxygénothérapie hyperbare
Plusieurs utilisations de l'oxygène en milieu hyperbare sont envisagées :
L'augmentation de la pression est utilisée dans certains cas, notamment lors du traitement de l'accident de décompression consécutif à un accident de plongée ;
Dans d'autres cas, l'augmentation partielle de la pression, combinée à l'utilisation de dioxygène à plus ou moins grande concentration peut être utilisée pour faciliter certains traitements, notamment de la peau.
L'avantage de l'utilisation de dioxygène sous environnement hyperbare se manifeste pour le transport de ce gaz par le sang :
à la pression atmosphérique, cette capacité de transport est limitée par la capacité de fixation du dioxygène sur les globules rouges, le transport du gaz par le plasma étant très restreint
en revanche, lorsque l'on augmente cette pression environnante, la capacité de transport de l'oxygène par le plasma est augmentée.
Pathologies nécessitant une utilisation
L'oxygénothérapie hyperbare est particulièrement indiquée lors de :
la gangrène de Fournier
certaines blessures (traitement post-chirurgical ou du diabète)
intoxication au monoxyde de carbone
accident de décompression
certains accidents du sport
Embolie gazeuse : accident de décompression en plongée sous-marine, par exemple
Infections nécrosantes à germes anaérobies ou mixtes (myonécroses, cellulites, ...)
Ostéoradionécrose
Traitement préventif des lésions survenant après extraction dentaire
Lésions de radionécrose des tissus mous
Mal aigu des montagnes
Traitement utile
Dans ce cas, l'utilisation du caisson hyperbare peut prévenir certaines complications :
Greffes à vascularisation compromise
Écrasements de membre
Surdités brusques
Ischémie critique chronique chez les diabétiques et les patients artériosclérotiques
Ostéomyélites
Traitement optionnel
Autisme :
Les résultats projet-pilote Les effets de l'oxygénothérapie hyperbare sur le stress oxydatif, l'inflammation, et les symptômes des enfants affectés par l'autisme ont été publiés en novembre 2007. Et le 10 août 2007, les résultats de la toute première étude scientifique qui tentait de valider les bienfaits de la thérapie hyperbare pour les enfants affectés par l'autisme étaient annoncés en primeur mondiale sur CBS Denver.
Sclérose en plaques
AVC
Réimplantations de segments de membres
Anoxie cérébrale
Paralysie cérébrale :
L'article publié en décembre 2007 Oxygénothérapie hyperbare pour le traitement de la paralysie cérébrale: Une revue et comparaison des thérapies actuellement acceptées tenta de confirmer son efficacité pour la paralysie cérébrale et la nécessité d'offrir ce traitement aux enfants atteints de paralysie cérébrale en l'absence de solutions plus efficaces.
La première étude scientifique pour les enfants affectés par l'autisme fut publiée le 12 mars 2009 dans la revue BMC Pediatrics: Hyperbaric treatment for children with autism: a multicenter, randomized, double-blind, controlled trial La majorité des auteurs étaient cependant déjà des pratiquants de la thérapie hyperbarique sur des enfants autistes. L'étude a par ailleurs été en partie financée par un centre de médecine hyperbarique.
Selon un rapport publié en janvier 2007 par l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS), à ce jour, l’efficacité de l’oxygénothérapie hyperbare (OHB) dans la prise en charge de la paralysie cérébrale n’a pas été démontrée scientifiquement. Pour réaliser son évaluation, l’AETMIS a procédé à une revue rigoureuse et exhaustive de la documentation scientifique et à un examen approfondi des enjeux contextuels de ce dossier. Au terme de cette étude, l’AETMIS en vient aux conclusions suivantes :
l’efficacité de l’oxygénothérapie hyperbare pour le traitement de la paralysie cérébrale n’a pas été démontrée scientifiquement à ce jour, et l’incertitude persiste;
en l’absence de cette démonstration scientifique, ce traitement doit demeurer expérimental pour le moment;
même si des études sont actuellement en cours sur le sujet aux États-Unis, d’autres études comparatives rigoureuses restent nécessaires pour répondre à la question de l’efficacité de l’OHB pour le traitement de la paralysie cérébrale.
À l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, dans le service de médecine hyperbare, le Dr Mathieu Coulange développe une nouvelle spécialité fondée sur une découverte : l'oxygène à 100 % sous pression soigne. Bien plus qu'un traitement pour les victimes d'accidents de plongée, aide précieuse à la cicatrisation pour les diabétiques, l'oxygénothérapie répare aussi les tissus irradiés et stimule les défenses immunitaires.
Le déroulement d'une séance d'oxygénothérapie
Pour évaluer l'efficacité du traitement, il faut mesurer la quantité d'oxygène absorbée par le corps.
Virgile a un diabète sévère qui ralentit toute cicatrisation. Il a déjà perdu un pied, les séances de caisson hyperbare sont en train de sauver le second. Durant une heure et demie, chaque malade respire de l'oxygène pur. La pression étant effectuée avec de l'air médical pour atteindre l'équivalent de 15 mètres de profondeur sous l'eau. Les séances se déroulent sous la surveillance du médecin ou de l'infirmier hyperbariste.
Virgile poursuit ses séances d'oxygénothérapie en caisson hyperbare pour soigner son pied diabétique. Mais cette fois, il s'agit d'une plongée collective, à six, pour une descente simulée à 15 mètres de profondeur ! Et comme sous l'eau, pendant la descente, la pression comprime l'air dans les oreilles. Il faut donc équilibrer les tympans en se mouchant. La descente dure 15 minutes et ce n'est qu'à 15 mètres que le traitement commence...
Les médecins hyperbaristes ont aussi pour mission de faire de la prévention auprès des civils, et notamment auprès des rameurs en solitaire qui doivent eux aussi apprendre à respirer sous l'eau, au cas où leur embarcation venait à se retourner.
Le risque hyperbare
Pour les professionnels comme pour les amateurs, des règles de sécurité sont à respecter en plongée.
La plongée est un sport à risque pour tous les amateurs de cette discipline. Mais elle est aussi dangereuse pour ceux qui travaillent sous la mer comme certains archéologues. 73 accidents de plongée en Méditerranée en 2011, dont 13 morts... Un chiffre insupportable pour Mathieu Coulange, médecin hyperbariste, qui fait beaucoup de prévention pour empêcher ces drames.
Or, les accidents ne concernent pas seulement des amateurs. Les plongeurs et les scaphandriers professionnels de fouilles archéologiques ont encore des choses à apprendre pour leur sécurité.
Les espoirs de la médecine hyperbare
Le manque d'oxygène ralentit la capacité de réaction des pilotes de chasse.
Si l'oxygène sous pression favorise la cicatrisation des tissus brûlés lors d'une radiothérapie, demain il pourrait aussi être utilisé pour favoriser les fécondations in vitro. Cette spécialité n'a en effet que 50 ans, et on est loin d'en avoir exploré toutes les possibilités.
Aujourd'hui l'équipe travaille par exemple, sur les conséquences du manque d'oxygène en altitude.
Un médicament nommé... oxygène
Les séances de caisson hyperbare permettent de lutter contre les infections et cicatriser les plaies qui ne cessent de se creuser.
L'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille est l'un des 23 centres de médecine subaquatique et hyperbare de France.
Dans un caisson hyperbare, le médicament utilisé est l'oxygène à 100 %… et sous pression ! Un médicament qui a, entre autre, l'avantage de booster l'effet des antibiotiques et de renforcer nos défenses immunitaires. En cas d'infection osseuse, l'oxygène sous pression s'avère ainsi une aide précieuse trop souvent ignorée par les chirurgiens.
Egger Ph.