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dimanche 30 mars 2014

Les petits plaisirs des millionnaires


Que feriez-vous si vous aviez un million de dollars? Iriez-vous dans un safari avec un fusil pour terroriser et tuer des animaux tout en prenant des tonnes de photos ? Non ? Nous non plus. 

Pourtant l’activité semble encore susciter l’enthousiasme de millionnaires en mal de sensations fortes. Il existe d’ailleurs de nombreux endroits pour satisfaire ce désir. 

La photo ci dessus, par exemple, en dit beaucoup. 


Une femme, fusil en main et sourire aux lèvres, chevauchant une girafe morte. 

Elle l’a fait. Elle a parcouru un long chemin. Et elle a pris le dessus sur un animal non armé, qui menait sa petite vie tranquille et entrait sûrement dans le cadre d’une chasse programmée. 

Selon Animal Shame, organisation collectant et publiant ces photos de «trophées» sur Facebook, la girafe mangeait des feuilles sur un arbre au moment où le massacre a commencé. 

La photo a originellement été publiée sur la page Facebook de Koeshall’s World Hunting Adventures, un magasin de taxidermie dans le Wisconsin. Le site a depuis fait enlever l’image, mais sa galerie contient encore plein d’autres images grotesques. 

Voici par exemple ce que l’on peut faire avec un lion. 


Selon Animal Shame, le tueur de lion a ajouté le commentaire suivant à sa photo: 

«Je suis très satisfaite de cette chasse. C’était effrayant. Les rugissements étaient incroyablement forts. Je n’ai jamais vu un chat aussi gros dans un arbre.» 

Ce genre de pratique est appelé «chasse close» souvent pratiquées dans des réserves sud-africaines, où les visiteurs paient une fortune pour chasser quelque chose d’«exotique». 

Et comme si le fusil ne suffisait pas, rappelons que les animaux sont souvent drogués pour assurer la plus grande docilité. 

Des tigres mis à mort pour le plaisir de riches Chinois

En Chine, au moins une dizaine de tigres ont été mis à mort, lors de fêtes privées rassemblant des responsables locaux et des hommes d'affaires fortunés, visiblement peu soucieux du devenir de cette espèce menacée d'extinction.

Selon la presse chinoise qui rapporte l'information, les fauves étaient ensuite dépecés, puis leur fourrure, leur viande et leurs os vendus à prix d'or.

"Bien vivants avant leur mise à mort" 

Ces spectacles évoquant les jeux du cirque ont été révélés grâce à une opération policière dans la commune de Zhanjiang, qui a permis de saisir le cadavre d'un tigre récemment tué et divers produits dérivés du félin.

Selon le quotidien Nanfang, contrôlé par le Parti communiste de la province du Guangdong, les fauves étaient tués devant un public d'officiels et de personnalités locales, fières d'afficher ainsi leur fortune.

"Les tigres étaient vraisemblablement anesthésiés le temps de leur transport. Mais les acheteurs s'assuraient qu'ils étaient bien vivants avant leur mise à mort", a expliqué une source anonyme citée par le quotidien.

Le journal a fait aussi référence à une vidéo apparemment tournée de façon clandestine et publiée sur Internet, dans laquelle on voit un tigre prisonnier d'une cage exiguë subir une électrocution avant d'être découpé en morceaux.

Maltraitances aux animaux 

Les os de tigre se vendaient en moyenne 14.000 yuans (1.600 euros) le kilo et la viande 1.000 yuans (120 euros) le kilo. Cela en faisait des présents de choix destinés aux responsables locaux.
    
Selon la police, un boucher impliqué dans ces actes est suspecté d'avoir tué à lui seul plus de dix tigres. L'homme aurait trouvé la mort en tentant d'échapper aux policiers venus l'arrêter.
    
Malgré des interdictions officielles, il existe une demande persistante en Chine pour des produits dérivés du tigre: des os, des griffes, des moustaches, des pénis. La médecine traditionnelle chinoise leur prête diverses vertus, très controversées. 
    
Ceci alimente le braconnage de ce félin qui a toujours été associé à un statut social élevé dans l'histoire et la mythologie chinoises.
    
Le confort animal n'est pas une priorité en Chine, même si les mentalités y évoluent lentement. Les zoos du pays sont régulièrement épinglés pour leurs carences, des maltraitances aux animaux, voire des tourments infligés à dessein aux bêtes pour le plaisir du public.