Votez POUR une caisse maladie unique le 28 septembre 2014
Marc Hafner, Kevin et leur soutien, Christophe Darbellay (au centre). (photo: DR)
Le Conseil national a entériné mardi une motion qui changera la vie des assurés. Un combat engagé par un Vaudois et son fils.
Kevin Hafner, jeune footballeur promis à un bel avenir, avait 14 ans quand son rêve se brise: un accident lui explose une épaule, l’obligeant à ranger ses crampons. Le jeune Vaudois se lance alors dans un apprentissage de mécano. Mais, à 16 ans, il se rompt la même épaule.
S’ensuit un long combat pour Kevin et sa famille, dont l’épilogue s’est joué hier sous la Coupole. En effet, le système est tel que la seconde blessure de Kevin n’est pas couverte par l’assurance accident mais par sa caisse maladie, avec des frais pour sa famille comme la franchise ou la participation aux frais d’hospitalisation. Son père, Marc, décide alors de porter l’affaire devant les médias. Le conseiller aux Etats Raphaël Comte (PLR/NE) s’empare du dossier et lance une interpellation en mai 2011, qui sera balayée. C’est ensuite le député valaisan et président du PDC, Christophe Darbellay, qui prend le relais, en déposant une motion en septembre de la même année.
Pendant ce temps, Kevin et son entourage font tout pour convaincre les parlementaires. Avec succès: le Conseil national a corrigé hier ce que Marc Hafner appelait «une injustice». Dorénavant, les cas de rechute seront pris en charge par l’assurance accident, sans frais pour les patients. «Je suis heureux. C’est une claque pour le lobby des assurances, qui s’est battu contre cette motion, s’exclame-t-il. Mais aussi pour le Conseil fédéral qui s’était rangé de leur côté.»
Menaces des assureurs
Pour l’Association suisse des assurances, l’acceptation de la motion Darbellay n’est pas une bonne nouvelle. «Cette décision aura des répercussions financières et les primes vont augmenter», explique sa porte-parole, Sabine Alder. Ce sont donc les employeurs, en règle générale, qui passeront à la caisse. «Il existait d’autres solutions, comme les assurances complémentaires privées, pour couvrir les rechutes, poursuit-elle. Nous déplorons ce vote.»