Le moustique-tigre ou chikungunya. La hausse des infections au virus chikungunya - transmis par le moustique-tigre - est liée à l'expansion de l'épidémie dans les autres pays, notamment en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique centrale
La hausse des infections au virus chikungunya - transmis par le moustique-tigre - est liée à l'expansion de l'épidémie dans les autres pays, notamment en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique centrale, explique Daniel Koch, chef de la division des maladies transmissibles à l'OFSP.
La maladie sévit en particulier depuis deux mois dans les quartiers pauvres d'Haïti. Le virus y a été identifié pour la première fois en mai et depuis lors, des dizaines de milliers de personnes ont été infectées.
Le chikungunya était apparu pour la première fois à la fin de l'an passé sur l'île de Saint-Martin, dans les Antilles françaises, probablement apporté par un passager infecté. En piquant une personne atteinte, l'insecte peut en effet devenir porteur du virus.
Selon l'organisation panaméricaine de la santé, quelque 166'000 cas suspects avaient été enregistrés à la mi-juin et 4600 confirmés. Une partie de ceux recensés en Suisse proviennent des Caraïbes, confirme M. Koch.
Rien à voir avec les moustiques «suisses»
La hausse n'a donc rien à voir avec les moustiques «suisses». Même si le moustique-tigre est présent dans le pays, il n'est pas porteur de la maladie. En novembre 2013, des oeufs de cet insecte avaient été découverts au nord des Alpes.
Vu que la bestiole, originaire des forêts tropicales d'Asie du sud-est, apprécie les régions chaudes, une éventuelle population de moustiques-tigres ne survivrait pas à l'hiver dans nos régions, avait conclu l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Rarement mortel
Le moustique-tigre peut transmettre des maladies qui étaient jusqu'ici inconnues en Suisse, comme la fièvre de Chikungunya ou la dengue. En piquant une personne atteinte, l'insecte peut devenir porteur du virus.
Rarement mortel, le chikungunya engendre de la fièvre et des douleurs articulaires sévères, ainsi que des maux de tête, des nausées ou des accès de fatigue notamment.
A l'instar du chikungunya, le nombre de cas de dengue, également véhiculée par le moustique-tigre, progresse en Suisse. Même si l'OFSP comptabilise moins de cas cette année au regard de 2013, soit 62 contre 177, l'augmentation au cours des dernières années est fulgurante: alors que l'OFSP en enregistrait par exemple cinq en 2004, il en recense 102 en 2012 et 177 l'année suivante.
Là aussi, la hausse s'explique par la croissance de l'épidémie dans certains pays tropicaux, rassure M. Koch.
Après la pluie, la Suisse risque une invasion de moustiques classiques
Par ailleurs, des experts mettent en garde contre une invasion possible de moustiques «classiques». Les météorologues s'attendent en effet ces prochains jours à des pluies diluviennes. Localement, des rivières risquent de déborder, ce qui représente les conditions idéales pour les moustiques.
«Si les rivières et les lacs débordent là où les oiseaux se reproduisent ou si les eaux souterraines remontent après les fortes pluies, les oeufs des moustiques dans le sol éclosent plus rapidement», a déclaré Peter Lüthy, spécialiste des moustiques à l'EPFZ mardi sur les ondes de la radio privée zurichoise Radio 1. Et des milliers de moustiques peuvent émerger d'un seul mètre carré.
Après leur éclosion, ils se développent pendant environ deux semaines dans l'eau. «Après cela, ils cherchent du sang dans un rayon de dix kilomètres», a poursuivi le spécialiste. En août et septembre, la situation devrait se calmer.