Les cantons francophones ont livré le rapport romand relatif à la cinquième enquête comparative de l’OCDE sur les performances scolaires. Par rapport au passé, la stabilité est de mise dans les trois domaines étudiés: lecture, mathématiques et science.
Les cantons romands ont livré ce mardi leur rapport traditionnel tiré des résultats de la cinquième enquête PISA présentée en décembre 2013. Fribourg et le Valais francophone caracolent en tête des trois classements consacrés aux mathématiques, à la lecture et à la science. La Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), responsable de la réalisation du document, salue les performances des élèves à la fin de l’école obligatoire. La stabilité domine par rapport aux éditions précédentes.
PISA, étude menée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), teste tous les trois depuis 2000 les connaissances de milliers d’écoliers partout dans le monde. En 2012, date à laquelle les épreuves ont été réalisées, 65 pays et 510 000 jeunes de 15 ans ont participé à la comparaison internationale. En Suisse, plus de 25000 élèves ont été évalués afin d’établir un portrait national et des tableaux cantonaux ainsi que des constats par régions linguistiques.
Les mathématiques étaient au centre de l’attention de cette dernière édition. Les Suisses brillent particulièrement dans cette discipline où les Alémaniques devancent cependant les Romands de 11 points, même si leur moyenne de 523 sur 1000 points possibles est supérieure à celle de l’OCDE (494). Parmi les cantons, seul Saint-Gall (552) fait mieux que Fribourg (550) et le Valais francophone (539). Jura suit à 526, Vaud à 524, Neuchâtel à 508 et Genève à 502 points.
Dans cette discipline, le rapport observe également une forte «résilience» chez les élèves de milieux modestes, allophones ou d’origine étrangère. Alors que les statistiques les placeraient plutôt dans les fonds des classements, un nombre croissants de ces écoliers obtient des résultats supérieurs aux attentes. Les chercheurs notent encore que le pourcentage de ces jeunes est plus grand dans les cantons avec la bosse des mathématiques. A Fribourg, ce taux s’élève à 34% tandis qu’à Genève il n’est que de 15%.
La proportion d’élèves clairement en difficulté en math est également plus importante dans les cantons aux scores les plus bas. Genève notamment compte 16% de son échantillon en dessous du minimum requis pour espérer suivre et compléter une scolarité «normale».
Ces observations poussent le canton, écrit-il dans un communiqué, à «poursuivre et à intensifier les mesures afin de consolider les acquis pour tous les élèves».
Au-delà des capacités individuelles, le rapport souligne l’effet prépondérant du niveau socioéconomique sur la performance. Par ailleurs, plus les classes sont diversifiées et hétérogènes plus les résultats s’en ressentent.
Quant aux deux autres domaines, secondaires en 2012, les Romands se distinguent en lecture au niveau national alors qu’ils souffrent toujours d’un écart conséquent de 20 points en science par rapports à leurs camarades alémaniques.
Le Tessin, enfin, se situe plutôt dans le bas du classement latin et national. Les autorités s’en préoccupent et annoncent déjà des mesures pour relever le niveau sans renoncer pour autant à l’intégration scolaire du plus grand nombre d’élèves.
La CIIP remarque que les résultat de cette volée ne portent pas encore l’empreinte de l’harmonisation intercantonale (Harmos) ni du nouveau Plan d’études romand entrée en vigueur progressivement depuis 2011. A partir de 2015 par ailleurs, la Suisse renoncera aux échantillons cantonaux de l’étude PISA. En effet, dans le cadre des réformes en cours, il sera possible de réaliser des comparaisons propres au système helvétique dans les trois domaines.