Une conductrice saoudienne, qui venait des Emirats arabes unis, était en détention mardi après avoir tenté la veille d'entrer en Arabie saoudite au volant de sa voiture.
Loujain Hathloul a été placée en détention dans la province Orientale du royaume saoudien, a ajouté la même source, indiquant ignorer si une quelconque charge avait été retenue contre elle. Une journaliste saoudienne basée aux Emirats, Maysaa Alamoudi, qui était allée à la frontière soutenir sa compatriote, est également détenue dans une autre prison de la même province, selon ce militant qui a requis l'anonymat. «Leurs téléphones mobiles ont été confisqués et leurs voitures placées en fourrière», a-t-il encore dit.
Avant son arrestation lundi après-midi, Loujain Hathloul avait indiqué sur Twitter qu'elle avait été bloquée pendant 24 heures à la frontière où elle s'était vu refuser le droit de passer au volant de sa voiture. L'Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur, est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire.
Refus de commenter
Les garde-frontières saoudiens l'avaient bloquée car elle conduisait et lui avaient signifié qu'ils attendaient «les directives de leurs supérieurs», selon des militants de défense des droits de l'Homme. Le ministère de l'Intérieur s'est refusé mardi à tout commentaire sur l'affaire.
Un groupe de militants, la Campagne pour la conduite du 26 Octobre, a indiqué lundi dans un communiqué que ni Mme Hathloul ni Mme Alamoudi «n'avaient en aucun cas contrevenu à la loi saoudienne». En octobre, des dizaines de femmes avaient conduit et mis des photos d'elles-mêmes au volant, dans le cadre d'une campagne en ligne pour le droit des Saoudiennes à conduire dans le royaume.
Mais le ministère de l'Intérieur avait prévenu qu'il appliquerait «avec fermeté les règlements contre quiconque contribuera (...) à violer la cohésion sociale». Ces dernières années, des Saoudiennes au volant avaient été arrêtées et leurs véhicules saisis, selon des militantes. Ces dernières affirment que la tradition et des coutumes sont à l'origine de l'interdiction, qui n'obéit à aucun texte islamique ou une décision judiciaire.
20min.ch