Les magazines disparaissent des salles d'attente des médecins, mais pas tous
Les magazines qui traînent, vaguement en piles, sur la table de la salle d'attente du médecin sont rarement de première fraîcheur. Un médecin néo-zélandais s'est demandé pourquoi et livre ses résultats scientifiques.
Un vieux Spirou en mauvais état, une Mode et travaux qui découvre les stickers muraux et un revue high-tech qui décrit le tout premier iPhone: les magazines disponibles dans les salles d'attentes des médecins sont rarement de toute fraîcheur. Pourquoi? Un chercheur de l'université néozélandaise d'Auckland s'est penché sur la question qui turlupine plus d'un patient migraineux.
"J'ai reçu de nombreuses plaintes de patients à propos du manque de magazines récents dans sa salle d'attente", raconte Bruce Arroll, le médecin qui a pratiqué cette étude publié dans le British Medical Journal. "Les raisons de ce phénomène constituent ainsi une question essentielle pour la recherche", assure-t-il.
La moitié des magazines volée en un mois
Bruce Arroll s'est penché très scientifiquement sur ce problème. Il a placé 86 magazines répartis en trois piles en mélangeant des magazines dit sérieux du type Time, The Economist, Australian Women's weekly, National Geographic, BBC History et des magazines people. Le médecin néo-zélandais a ensuite observé ces piles deux fois par semaine entre avril et mai 2014.
En un mois, près de la moitié des magazines avait tout simplement disparus de sa salle d'attente, soit 41 magazines, ce qui représente 1,32 magazine chipé par jour. Autre constat: plus un magazine était récent, plus il est volé.
Un coût pour les médecins et une gène pour les patients
Time et The Economist: des valeurs sures Enfin, les magazines dits sérieux disparaissent beaucoup moins que les magazines people: aucun exemplaire de Time ou The Economist n'avait disparu, à l'inverse des autres revues remplies de potins dont il ne restait plus un seul exemplaire, même si elles sont pourtant bien moins chères.
Si l'on extrapole les résultats précise l'étude et que l'on compte un coût unitaire de 4 euros par magazine, la perte pour les 8.000 cabinets médicaux britanniques par exemple est de 16 millions d'euros. Avant de piquer une revue l'air de rien, pensez aux finances de votre médecin. Pensez également à la personne qui attend, tremblant, de rencontrer la roulette du dentiste et qui aimerait bien s'occuper avec autre chose que les derniers modèles d'automobiles de mars 2005.
Marc Pédeau