Le PIB helvétique a progressé de 2% l'année dernière, avec une hausse de 0,6% au seul quatrième trimestre. Consommation des ménages et secteur public ont été des moteurs de croissance.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a affiché une solide progression de 2,0% en 2014, après 1,9% l'année précédente, selon une première estimation du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) dévoilée mardi. Le moral des entrepreneurs accuse cependant le coup en début d'année après l'abandon du cours plancher.
Au seul quatrième trimestre, l'économie helvétique a crû de 0,6% sur un trimestre, après une accélération de 0,7% entre juillet et septembre. Ce montant est supérieur aux +0,1% à +0,5% anticipés par les économistes interrogés par AWP.
La croissance sur les trois derniers mois de l'année écoulée a été atteinte "grâce à l'influence positive exercée par les dépenses de consommation des ménages et le secteur public, ainsi que par la balance commerciale des biens", a souligné le Seco dans un communiqué.
L'industrie manufacturière, les activités financières, les activités immobilières et les administrations publiques ont également contribué à la croissance du PIB, selon le Seco.
Sur le dernier trimestre, le taux de croissance de la consommation des ménages a ralenti à +0,3% sur un trimestre, contre +0,6% au trimestre précédent. Les dépenses des administrations publiques ont par contre augmenté à +1,9%, contre +0,7%.
Autre fait marquant, les investissements dans la construction se sont repliés de 1,4%, après +0,7% entre juillet et septembre. Côté commerce extérieur, le total des exportations de biens a pris l'ascenseur en fin d'année à +12,6%, contre +5,3%.
Sur l'ensemble de l'exercice passé, la consommation des ménages a freiné à +1,0%, après +2,2% en 2013. Les dépenses des administrations publiques ont ralenti à +1,1%, contre +1,4%.
A l'instar du dernier trimestre, le secteur de la construction a marqué le pas l'année dernière avec des investissements dans la construction à +0,9%, contre +1,2% en 2013.
Le secteur des exportations a fait grise mine, avec un total des exportations des bien en recul de 10,1% en 2014 après un bond de 18,9% l'exercice précédent. La baisse a été particulièrement marquée au premier (-3,2% sur un trimestre) et au deuxième trimestre (-11,1%).
PAS DE DOMMAGE DURABLE
Selon les économistes de VP Bank, le dernier partiel a été particulièrement bon, profitant d'exportations "solides". Les dépenses publiques ont également soutenu la croissance. Le franc était déjà à un niveau élevé par rapport aux principales devises l'année dernière, mais les exportateurs ont affiché de bonnes performances.
Si le franc se stabilise à un taux de change de 1,05 franc pour un euro (actuellement 1,072 EUR/CHF), "les exportations suisses ne devraient pas subir de dommage durable", ont souligné les spécialistes de la banque. Ces derniers ne tablent pas sur une récession cette année.
L'économie helvétique a "créé la surprise" en fin d'année, selon l'institut de recherche BakBasel. Les économistes ont cependant rappelé que la progression au dernier trimestre était aussi à mettre au compte d'une faiblesse des importations. Les principaux moteurs de croissance (consommation des ménages, investissements bruts, exportations) ont montré des signes de faiblesse.
De nombreux instituts ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance 2015 après l'abandon du taux plancher. BakBasel et le KOF tablent respectivement sur une récession de 0,2% et 0,5%, tandis qu'UBS mise sur un PIB de +0,5% et Credit Suisse sur +0,8%.
Le contrecoup, après la décision de la Banque nationale suisse (BNS), est particulièrement visible en février, selon la dernière enquête mensuelle du Centre de recherches conjoncturelles de l'ETH. Le KOF a constaté en février une dégradation dans "pratiquement tous les secteurs d'activité", l'industrie de transformation accusant particulièrement le coup.