Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 4 mai 2015

Les opposants au Front national sont-ils crédibles ?


Pour convaincre les Français de ne pas voter pour le Front national, il faudrait commencer par démontrer que ses orientations politiques et les solutions qu’il propose sont mauvaises. 




Avant les départementales, les médias ne parlaient que du danger que représentait le Front National. Depuis quelques jours, chaînes publiques en tête, ils suggèrent que Marine Le Pen pourrait ne pas être présente au second tour de l’élection présidentielle. Et d’insister sur la mise à mort du père par la fille, tandis que sortent quelques affaires financières. Le 1er mai, lors de l’hommage rendu à Jeanne d’Arc, les micros se tendaient dans l’espoir de retransmettre quelque déclaration illustrant la zizanie familiale. Peine perdue. Mais on a pointé des gestes hautement symboliques ! Voyez ! Le père et la fille déposant une gerbe séparément : la rupture est consommée ! Le père montant sur la tribune pour saluer la foule : quelle nique à sa fille ! Et cette brutalité du service d’ordre à l’égard des Femen : quelle atteinte à la liberté d’expression ! Vous rendez-vous compte ? On se rend surtout compte de la bêtise et du parti pris d’un grand nombre de commentateurs.

Les critiques contre le Front national gagneraient peut-être en crédibilité si elles se fondaient sur des arguments de fond. Dire, pour couper court à toute discussion, que le Front national est un parti fasciste, antisémite et xénophobe tient du recours à l’amalgame, l’arme des faibles et des lâches, procédé au demeurant totalitaire. De même, reprocher à quelques militants leurs sympathies passées est tout aussi ridicule que de rappeler aujourd’hui les anciennes amitiés d’un Gérard Longuet ou d’un Patrick Devedjian. Mais ce n’est pas un parti démocratique ! Le Comité central a pourtant été directement élu par les adhérents – qui ont d’ailleurs choisi de placer en tête Marion Maréchal-Le Pen, ce qui n’était pas forcément attendu. Mais c’est un parti népotique ! Le patronyme de Le Pen est sans doute un atout pour réussir dans ce parti, mais si Marine Le Pen ou Marion Maréchal-Le Pen n’avaient été que des filles à papa, gâtées et incapables, y auraient-elles percé comme elles l’ont fait ?



Pour convaincre les Français de ne pas voter pour le Front national, il faudrait commencer par démontrer que ses orientations politiques et les solutions qu’il propose sont mauvaises. Sur les problèmes relatifs à la souveraineté, à l’immigration, à la protection des frontières, à la mondialisation sauvage, ce parti se trompe-t-il ? Se contenter de l’affirmer, ce n’est pas répondre à la question, c’est manifester son incapacité à présenter des contre-arguments solides. Il faudrait aussi expliquer certaines incohérences : pourquoi, par exemple, l’opposition RPR-UDF déclarait-elle en 1990 que « la France ne peut plus être un pays d’immigration », qu’elle « n’est pas en mesure d’accueillir de nouveaux immigrants », appelant à la « fermeture des frontières » ? La vérité en politique dépendrait donc des intérêts partisans du moment ?

Les Français ne sont pas des veaux et n’aiment pas se faire abuser. C’est dans la confrontation des idées, non par des anathèmes, que le débat doit avoir lieu. Tout autre comportement est une grave atteinte à la démocratie.

Jean-Michel Léost