Ces Syriens qui viennent de poser le pied sur l'île grecque de Kos prennent un selfie avec un smartphone.
Image: Reuters
Le «Süddeutsche Zeitung» a enquêté pour savoir comment et pourquoi certains migrants traversant la Méditerrannée sur des embarcations de fortune pouvaient avoir des smartphones.
«Ça n'a rien à voir avec du luxe», explique Elisabeth Ramzews, responsable de l'assistance sociale aux migrants de la Ville de Münich. En fait il s'agit du seul et plus important objet que les migrants emmènent dans leur fuite. Le seul moyen de rester en contact avec sa famille, qui se trouve parfois en fuite dans un autre pays européen.
Bien sûr, pour éviter de payer des frais de roaming, les migrants utilisent des applications comme Skype, Whatsapp ou Viber, en se connectant sur des réseaux wi-fi publics gratuits pour communiquer avec leurs proches.
Les smartphones permettent également, grâce à la géolocalisation, de se situer lors du voyage et de repérer le meilleur chemin à emprunter. «Ils peuvent aussi communiquer avec ceux qui peuvent les accueillir, souvent des connaissances d'amis, contactées sur Facebook», précise Elisabeth Ramzews.
Ils font office de filiale bancaire
En Afrique et au Proche-Orient, le marché des smartphones a explosé ces dernières années. D'une part les réseaux fixes sont en très mauvais état donc tout le monde à un portable (au Ghana par exemple, 83% des habitants en possèdent un). D'autre part il s'agirait selon le «Blick» souvent de smartphones bien moins chers qu'en Europe, avec un appareil photo de moindre qualité ou peu de mémoire.
En Afrique les smartphones ne sont par ailleurs pas seulement des moyens de communication mais ils servent aussi de dictionnaire, de radio et de... banque. En effet ils permettent de payer par SMS, sans posséder de compte bancaire.
Pour toutes ces raisons, garder contact avec ses proches, survivre en milieu inconnu et pouvoir échanger de l'argent et des biens, le smartphone est devenu une nécessité vitale pour les migrants.