Une première basilique a été bâtie 13 siècles plus tôt, à partir de 322, à l’initiative de l’empereur Constantin, en ce lieu où, si l’on en croit la tradition et les archéologues, l’apôtre Pierre aurait été enseveli après son martyre.
Mais, au cours du Moyen Age, la colline du Vatican, située sur la rive droite du Tibre, à l’écart de Rome, retombe dans un relatif oubli. Jusqu’à leur départ pour Avignon, en 1305, les papes résident dans le palais du Latran, sur la propriété d’une ancienne famille romaine, les Laterani, devenue résidence des empereurs après que ceux-ci eurent abandonné le mont Palatin. Les papes du Moyen Age apprécient aussi la basilique Sainte-Marie-Majeure, construite au IVe siècle sur la colline de l’Esquilin.
Tout bascule en 1377, quand le pape, reprenant le chemin de Rome, trouve le palais du Latran dans un tel état de dévastation qu’il doit s’établir au Vatican ! C’est le début d’un prodigieuse histoire.
Une basilique triomphante
En 1506, la vieille basilique Saint-Pierre menaçant ruine, le pape Jules II décide de la reconstruire. Il fait appel à la générosité des fidèles pour financer l’entreprise de reconstruction.
Urbain VIII
Les plus grands artistes de la Renaissance italienne sont associés à la construction de la nouvelle basilique. C’est ainsi que l’architecte Bramante dessine le plan de la basilique. En rupture avec la tradition médiévale, il opte pour un plan en forme de croix grecque (avec quatre branches égales). Mais en 1546, Michel-Ange Buonarroti (71 ans) remanie les plans de son ancien rival, mort en 1514, et dessine une majestueuse coupole (136,50 mètres de hauteur totale). Ce n’est pas fini…
En 1605, après une longue controverse, le pape Paul V Borghèse décide d’abandonner la croix grecque du plan initial. La nef est prolongée et transformée en croix latine pour se conformer aux préceptes et aux rituels de la Contre-Réforme catholique.
Au XVIIe siècle, enfin, l’artiste baroque, Le Bernin, conçoit un baldaquin monumental de 29 mètres de haut au-dessus de l’autel et de la tombe de Saint-Pierre. Il réalise la colonnade aux 140 statues qui encadre avec harmonie le parvis et permet à un million de pèlerins d’assister aux cérémonies et d’avoir vue sur la célèbre fenêtre d’où les papes adressent leur bénédiction urbi et orbi («à la ville et à l’univers»).
D’une superficie de 22.000 m2 (quatre fois plus vaste que Notre-Dame de Paris), Saint-Pierre est, de fait, le plus vaste édifice religieux qui soit. La somptuosité de sa façade, de sa colonnade et de sa nef intérieure en font le chef-d’oeuvre de l’architecture baroque.
En 1940, la découverte d’une très ancienne nécropole chrétienne a paru confirmer la présence de la dépouille de Saint-Pierre sous le maître-autel de la basilique.