Une musulmane qui ose se dresser contre l’islamisme
Latifa ibn Ziaten est une femme emblématique. Elle est issue de l’immigration maghrébine, porte le voile et professe sa foi musulmane. Accessoirement, elle est la mère d’Imad ibn Ziaten, lui aussi Français de branche, musulman et engagé dans l’armée française : ce fut l’une des première victimes d’un certain Mohammed Merah.
Ce jeudi, cette dame, fondatrice de l’Association pour la jeunesse et la paix, a reçu le prix de la fondation Chirac, au musée du quai Branly ; ce, devant un parterre de personnalités, dont Bernadette Chirac et François Hollande.
« Mon fils est mort debout et je reste debout à chaque fois que je témoigne. […] J’ai besoin d’aide et de soutien. […] Je compte sur vous, Monsieur le Président, pour continuer mon combat. Si vous ne m’aidez pas, je perds mon courage. […] J’ai un bureau et deux salariés, et je n’ai même pas de toilettes… »
Bref, ce que demande cette dame, qui n’a rien d’une intermittente du spectacle en bonnet péruvien, ce ne sont pas que des moyens financiers, mais également une reconnaissance et, surtout, une prise de conscience : « On a un problème dans les écoles, il y a beaucoup de souffrances, mais aussi dans les maisons d’arrêt des gens qui se convertissent à l’islam […] On doit faire des règles. Ce n’est pas le prisonnier qui commande. […] Il faut ouvrir les ghettos fermés… »
En un mot comme en cent, comment apprendre ou réapprendre à vivre ensemble, belle expression aujourd’hui si galvaudée ? Avec près, ou plus, de six millions de Français de confession musulmane, divisés entre ceux qui disent leur amour de notre maison commune et ceux qui en prônent la détestation, la tâche est tout, hormis aisée.
Le fait qu’une Latifa ibn Ziaten soit à juste titre honorée demeure une bonne nouvelle, dans une actualité dont le moins qu’on puisse prétendre est qu’elle est plus que morose. Pour les uns comme pour les autres.
Egger Ph.