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dimanche 24 avril 2016

Derrière la fraude de Volkswagen, une triche généralisée sur la pollution


Presque toutes les marques automobiles trafiquent les émissions polluantes!

Certes c’est Volkswagen qui avait été pris la main dans le sac, avec son système de trucage des moteurs pour passer entre les mailles des tests de pollution, mais à y regarder de plus près, tout le monde triche, ou presque. C’est ce que nous a annoncé le ministre allemand des Transports, Alexander Dobrindt, ce vendredi 22 avril 2016.

En enquêtant pour établir avec exactitude l’ampleur de la fraude du fleuron allemand de l’automobile, Volkswagen, les autorités ont découvert le pot aux roses. En fait, rien qu’en Allemagne, on a découvert que 16 marques automobiles utilisent la même technique pour ne pas être retoqué par les agences d’homologation. Un vaste scandale qui concerne cinq constructeurs allemands, les français Renault, PSA et les japonais Mitsubishi, Suzuki et Nissan.

Le ministre allemand a cité Mitsubishi, Peugeot, Citroën, Alfa Romeo, Chevrolet, Dacia, Fiat Chrysler, Hyundai, Jaguar, Jeep, Landrover, Nissan et Suzuki, Renault, Suzuki, en plus des fabricants allemands Opel, Volkswagen, Porsche, Audi et Mercedes.

Tout ce beau monde a pris l’habitude de frauder. Mais il faut ajouter que la technique est différente de celle de Volkswagen, qui a installé sur 11 millions de véhicules diesel un logiciel qui permet de réduire drastiquement la pollution le temps des tests de contrôle. Sur la route évidemment on va polluer beaucoup plus, ce qui est très grave car c’est là où on pousse les moteurs. Alors que là les modèles qu’on vient d’épingler se contentent, si on peut dire, de désactiver le système de filtration des émissions polluantes dès que la température extérieure se rafraîchit un peu. C’est formellement interdit par les normes européennes en vigueur du reste…

Le gouvernement allemand attend des fabricants qu’ils corrigent immédiatement ce système. Ils seront obligés de récupérer les voitures concernées. Pour les constructeurs allemands, cela fera 63 000 voitures à rappeler en Europe, a précisé M. Dobrindt. Une très mauvaise affaire pour l’industrie automobile.

Pour Volkswagen, le calvaire continue avec une perte de 1,6 milliard d’euros en 2015 annoncée ce vendredi, le premier bilan négatif depuis plus de 20 ans.

Daimler, Mitsubishi, PSA éclaboussés

L'affaire Volkswagen n'a pas fini d'éclabousser le monde des constructeurs automobiles. Ces derniers jours, les révélations et les rebondissements se multiplient. D'autres noms du secteur sont visés comme Daimler, Mitsubishi et PSA.

Les autorités américaines ont demandé au fabricant de Mercedes-Benz, Daimler, d'ouvrir une enquête interne sur la manière dont sont certifiées les émissions polluantes de ses voitures aux Etats-Unis. Daimler est accusé de contourner les normes de pollution par des automobilistes.

Mitsubishi Motors a, de son côté, avoué mercredi avoir manipulé les tests d'émissions d'au moins 625 000 véhicules. Le groupe, connu pour ses 4×4 Outlander et Pajero, a présenté ses excuses et décidé d'arrêter la production et les ventes des modèles en cause. A titre de comparaison, Volkswagen avait installé un logiciel truqueur dans 11 millions de véhicules dans le monde.

Quant au groupe français PSA Peugeot-Citroën, quatre de ses sites ont été perquisitionnés jeudi. Les services français de la répression des fraudes (DGCCRF) enquêtent sur des "anomalies" sur les niveaux d'émissions. A ce jour, aucune conclusion n'a été rendue. La direction de PSA a, elle, affirmé dans un communiqué que ses véhicules étaient conformes "en matière d'émission de polluants, dans tous les pays où il opère".

Un test qui « n’a jamais évolué »

Depuis plusieurs années, des associations dénoncent les énormes écarts entre les chiffres de consommation de carburant et d’émissions de particules affichés par les constructeurs et la réalité.

La faute à la réglementation en vigueur qui impose des tests totalement ridicules  : les mesures sont faites dans des conditions qui n’ont rien à voir avec la réalité, avec des accélérations très lentes (passer de 0 à 32 km/h en douze secondes) et une vitesse moyenne très faible (33 km/h). Ça n’a aucun sens : un rapport du Joint Research Centre, le laboratoire de recherche scientifique et technique de la Commission européenne, l’a confirmé en 2013.

Nos confrères de « Cash Investigation » l’avaient très bien montré en tentant de rouler dans Paris en respectant le cahier des charges... et en se faisant bruyamment klaxonner par le reste des automobilistes. Un spécialiste de ce test témoignait anonymement :

« Les constructeurs savent sur quels cycles ils vont être évalués, ça leur permet de travailler essentiellement sur ce cycle-là et d’optimiser leurs réglages sur ce cycle-là. Ils le connaissent par cœur, c’est un cycle qui est vieux de plus de quinze ans. Depuis les premières normes anti-pollution, le test reste le même et n’a jamais évolué. »

Cette norme doit changer depuis des années. Prévue pour 2014, sa remplaçante ne devrait pas être utilisée avant 2017.