Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 19 avril 2016

En 30 ans, Tchernobyl est devenu une réserve d'animaux sauvages


Cela fait maintenant 30 ans que la pire catastrophe nucléaire a eu lien à Tchenobyl. A l’époque, les environs de la centrale lourdement touchés par la radioactivité avaient été abandonnés par les habitants. Aujourd’hui, le lieu s’est transformé en une réserve unique où prospèrent des animaux sauvages.

« Quand les gens sont partis, la nature est revenue », résume Denis Vichnevski, ingénieur en chef de la « zone d’exclusion », qui se situe dans un rayon de 30 km autour du site accidenté. Autour de lui, un troupeau de chevaux sauvages est à la recherche de nourriture sous une épaisse couche de neige immaculée. Une image qui pourrait sembler surréaliste à ceux qui ont gardé le souvenir du drame de Tchernobyl et des conséquences désastreuses qu’il avait entraînées pour toute forme de vie.

Un niveau de radiation à 1.700 nanosieverts par heure

Le 26 avril 1986, le quatrième réacteur de la centrale de Tchernobyl, situé dans le nord de la république socialiste soviétique d’Ukraine, explose, contaminant une bonne partie de l’Europe. Et dans un rayon de 10 km autour de la centrale fermée en 2000, le niveau de radiation atteint toujours 1.700 nanosieverts par heure, un chiffre 10 à 35 fois supérieur à la norme observée aux Etats-Unis.


Un panneau de prévention contre les radiations, le long de la route, dans la zone d'exclusion de Tchernobyl en Ukraine, le 22 janvier 2016 GENYA SAVILOV, AFP 

L’homme plus nocif que la radiation pour les animaux

Les animaux ont beau avoir une espérance de vie plus courte et un taux de reproduction moins élevé à cause des effets de la radiation, leur nombre et leur variété ont augmenté à un rythme inédit après la chute de l’URSS en 1991. « La radiation est partout ici et cela a des effets négatifs », rappelle Denis Vichnevski, zoologiste pour qui la présence humaine est beaucoup plus nocive aux animaux sauvages que les effets de la radiation.

Celle-ci est moins significative « que l’absence de l’intervention humaine ». Plus de 130.000 personnes ont en effet été évacuées de la région dans les jours qui ont suivi l’explosion, abandonnant bacs à sables et balançoires qui sont depuis restés là, comme figés dans le temps.

Réapparition d’espèces indigènes

Quelque 10 km2 de forêts de pins entourant la centrale ont été détruits peu après la catastrophe en raison de l’absorption d’un niveau élevé de radiation et les divers oiseaux, rongeurs et insectes qu’elles abritaient ont disparu.

Le zoologiste Dennis Vishnevskiy, dans la ville fantôme de Pripyat près de la centrale de Tchernobyl en Ukraine,
le 22 janvier 2016 GENYA SAVILOV, AFP 

Le site de la « Forêt rouge », baptisée ainsi à cause de la couleur des arbres fanés, a été rasé au bulldozer et les pins morts enterrés comme des déchets nucléaires. Mais une nouvelle forêt de pins et de bouleaux, plus résistants à la radiation, a repoussé au même endroit depuis. Et la nature a connu de curieuses transformations. D’une part, les espèces dépendant des déchets humains ont disparu comme les cigognes blanches, les moineaux ou les pigeons. Mais des espèces indigènes qui avaient prospéré dans la flore luxuriante bien avant la catastrophe ont réapparu: des loups, des ours, des lynx, des pygargues à queue blanche et bien d’autres.

En 1990, une poignée de chevaux de Przewalski en voie de disparition ont été amenés là pour voir s’ils pouvaient y prendre racine. L’expérience a réussi et une centaine d’entre eux pâturent aujourd’hui sur des champs vides. « Nous appelons cela une renaissance environnementale », commente Denis Vichnevski.

Des chevaux de Przewalski, dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, 
le 22 janvier 2016 en Ukraine GENYA SAVILOV, AFP 


Les animaux, seule conséquence positive de Tchernobyl

Marina Chkvyria, chercheuse de l’Institut de zoologie Schmalhausen, qui surveille le site de Tchernobyl, prévient toutefois que de nombreux touristes visitant la zone et les employés qui s’occupent de l’entretien de la centrale et de la construction du nouveau sarcophage détériorent cette nature. « On ne peut pas dire que c’est un paradis pour les animaux », souligne-t-elle.

« Beaucoup de gens travaillent à la centrale. Il y a des touristes, des braconniers », ajoute la scientifique. Désormais, reste donc à apprendre à utiliser cette biosphère émergente sans faire de dégâts, souligne Denis Vichnevski. « Le contraste est saisissant entre le Tchernobyl d’avant la catastrophe et celui 30 ans plus tard, assure-t-il. Ces animaux sont probablement la seule conséquence positive de cette terrible catastrophe ».