De Rechthalten (Dirlaret) & Sankt Ursen (St-Ours), Canton de Fribourg (en Nuitonie), Suisse
mardi 12 avril 2016
«Serrez les mains ou rentrez chez vous»
Une pancarte vindicative a été affichée sur l'école de Therwil (BL), qui a autorisé deux élèves à ne pas serrer la main des enseignantes, pour des raisons religieuses.
L'affaire des deux ados syriens, dispensés de serrer des mains, s'était jusqu'ici cantonnée à un débat de société. Elle a pris une autre tournure dans la nuit de samedi à dimanche. Des inconnus ont appelé les deux écoliers à s'adapter ou à rentrer chez eux.
Ils ont déroulé une banderole sur la façade du bâtiment. Le porte-parole de la police de Bâle-Campagne, Meinrad Stöcklin, confirme: «Une patrouille a découvert la pancarte vers 2h45. Elle a tout de suite été décrochée.»
On ne sait pas qui est responsable et combien de temps le message a été visible. En revanche, ce n'est pas le premier incident du genre. «Une nuit de la semaine dernière, un tag a découvert. Il a été tout de suite effacé», poursuit le policier, qui, pour l'instant, ne voit pas de raison de voir la situation déraper.
Accompagnés par le CCIS
Ce matin, «Blick» annonçait par ailleurs que les ados et leurs parents ont été soutenus par le Conseil central islamique suisse dans leurs démarches auprès de l'école.
Une envoyée de l'organisation, spécialisée dans les relations publiques, est venue expliquer les raisons religieuses du refus de serrer la main. Le directeur de l'établissement, Jürg Lauener, confirme. Selon lui, elle s'est montrée «ferme mais pas agressive».
L'école ne savait pas pour qui travaillait cette femme. «Avec le recul, je comprends que cela pose des questions», déclare l'enseignant à la «Basellandschaftliche Zeitung».
Organisation controversée
Le CCIS est connu pour son interprétation conservatrice, voire fondamentaliste de l'islam. Un de ses membres est sous enquête du Ministère public de la Confédération, pour avoir interviewé un chef jihadiste syrien et avoir diffusé la vidéo sur internet.
Le CCIS a aussi plusieurs fois fait parler de lui en invitant en Suisse des prêcheurs connus pour être radicaux.