Les matières grasses et le sucre sont nécessaires, à condition de distinguer les bons des mauvais. Une nutritionniste rappelle leurs apports.
Mordre dans une tartine de pain beurré et recouvert de confiture n’est pas un plaisir coupable :
c’est la nutritionniste Béatrice de Reynal qui nous le dit. (LP/Jean-Baptiste Quentin.)
La dictature de l'allégé, ça suffit. La nutritionniste Béatrice de Reynal a écrit un livre dans lequel elle rappelle que la matière grasse et le sucre sont indispensables à notre organisme. A condition toutefois d'éviter les excès.
Pourquoi la matière grasse est-elle indispensable ?
« La matière grasse est le deuxième aliment indispensable au bon fonctionnement du corps après l'eau. Chaque cellule est entourée de gras. Donc s'il n'y a plus d'apport de gras, rien ne va plus », remarque la nutritionniste Béatrice de Reynal. Les graisses sont notamment indispensables à la croissance et au développement et sont nécessaires pour dissoudre et assimiler certaines vitamines (A, D, E et K). Il ne faut donc pas exclure le gras de l'alimentation, mais sans en abuser. Exemple du produit trop souvent décrié : le beurre. « Il n'a pas que des méfaits sur l'organisme. Il apporte tous les acides gras nécessaires à notre corps, y compris les omégas 3 », précise la scientifique.
Il y a sucre et... sucre
Le sucre, et plus généralement les glucides, sont des éléments vitaux pour l'organisme. « Le sucre permet de produire la moitié de nos besoins en énergie », précise-t-elle. Mais il faut distinguer le bon sucre du mauvais. Les « bons » sont les glucides complexes qui sont l'assurance antifringales. On les retrouve dans les pommes de terre, le riz ou le pain. Le sucre en poudre ou en morceaux est lui aussi utile, notamment pour l'activité de nos muscles et de nos cellules. Ce sucre de table, également appelé saccharose, est composé d'une molécule de glucose et d'une de fructose. En revanche, il faut éviter autant que possible le « mauvais sucre ». Il s'agit du sirop de glucose-fructose présent un peu partout et plus particulièrement dans les biscuits nappés, les céréales de petit déjeuner et même dans des produits salés comme des gâteaux apéritifs ou le pain de mie. Il est très utilisé par l'industrie alimentaire pour donner du goût aux plats, mais n'apporte pratiquement pas d'énergie... et fait grossir.
Jus d'orange et confitures à volonté
Les gourmands qui veulent bien manger sans faire exploser leur tour de taille se précipiteront sans modération sur le vrai jus d'orange. Il est riche en sucres naturels. Même chose pour la confiture. Composée de fruits et de « bons » sucres, c'est une source de bienfaits. Ainsi, la confiture de fruits rouges est riche en vitamine C. La confiture d'abricots vous apporte des antioxydants et celle de rhubarbes est riche en fibres. Elle accompagne agréablement un autre aliment souvent proscrit à tort, mais utile pour ses apports caloriques : le pain.
Comment s'y retrouver ?
Ne zappez pas les étiquettes ! Béatrice de Reynal dénonce le marketing alimentaire qui a un rôle de maquilleur. Son meilleur conseil : oubliez le recto des emballages, où les produits auront été mis en situation dans le but d'améliorer leur attractivité, et dirigez-vous directement vers leur verso. « Il faut rester lucide et bien lire les étiquettes. Si les consommateurs sont perdus, ils peuvent toujours comparer l'aliment choisi avec des produits similaires », confie la nutritionniste. Pour un produit laitier type crème au chocolat, il faudra évidemment privilégier celui qui comporte le plus de lait et bannir celui où s'additionnent le sucre, la gélatine, voire les additifs. Mais, en attendant l'arrivée du futur logo nutritionnel simplifié, l'étiquetage relève pour l'instant du casse-tête.
« Ouvrez l'œil avant d'ouvrir la bouche », de Béatrice de Reynal, Ed. Robert Laffont, 20 €.
Connaissez-vous le « set point » ?
Connaissez-vous votre set point, également appelé pondérostat Il s'agit de votre poids standard, correspondant peu ou prou à ce que vous devez peser en fonction de paramètres génétiques programmés depuis la naissance, de la même façon que la taille ou la couleur des yeux. C'est en quelque sorte votre poids « de base ». Il varie un peu en fonction de ce que l'on mange, et aussi avec l'âge. Mais certaines personnes auront tendance « naturellement » à grossir, et d'autres moins, alors qu'elles mangent presque la même chose. La faute au fameux set point. Il est donc vain de vouloir devenir très mince si notre set point est plutôt d'être corpulent. Seulement 4 % de la population a un set point « paramétré » comme celui d'un mannequin.
Audrey Altimare