Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 3 juin 2016

Hollande au fond du trou et Marine au sommet de la vague…




À moins d’un an de l’élection présidentielle, un candidat sortant qui plafonne à 14 % des intentions de vote, c’est du jamais-vu. D’ailleurs, un scrutin où seules deux candidatures sont officiellement déclarées – Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon –, c’est du jamais-vu non plus.

Un Mélenchon qui, du reste, avec 12 %, talonne François Bayrou (ira, ira pas ?) qui talonne à son tour François Hollande avec 13 %. Chouchou des sondages (mais sera-t-il candidat ?), Alain Juppé joue la course en tête avec 35 %, en baisse néanmoins de 1 %, tout comme son rival, Nicolas Sarkozy, qui passe de 22 à 21 %.

Sans sombrer dans la frénésie sondagière, voilà au moins qui donne une éphémère photographie de l’actuel état de l’opinion. Laquelle nous dit aussi que Marine Le Pen, avec 28 % d’intentions de vote, contre 27 % il y a deux mois, consolide sa position d’outsider. Bref, sauf événement inattendu, son ticket d’entrée au second tour paraît largement assuré ; second tour qui devrait vraisemblablement être disputé contre l’un des innombrables et potentiels candidats LR.

Voilà qui replongerait ainsi Marine Le Pen dans l’infernale martingale des dernières élections régionales, là où le Front national n’échoua que de peu, devant deux candidats de droite derrière lesquels une gauche en lambeaux s’était pourtant rangée en rangs par deux, petit doigt sur la couture du pantalon.

Tout porte à croire – les enquêtes d’opinion le confirmant jour après jour – qu’il y aura donc semblable configuration au second tour, soit un duel FN/LR. Pour autant, cela ne devrait rien à voir avec une quelconque resucée de l’élection présidentielle de 2002 : l’accession du père au second tour était conjoncturellement accidentelle. Celle de la fille, structurellement programmée. Marine Le Pen est donc la candidate naturelle, non point de l’alternance, mais de l’alternative.

Certes, les candidatures, tant baroques que parasites, ne manquent pas à la droite de la droite. D’où, chez certains esprits, aussi enfiévrés que déboussolés, l’attente d’une divine surprise, de l’émergence d’un candidat providentiel, général à la retraite, écrivain maudit ou animateur de radio. Tout cela est très français, très vain et singulièrement peu politique.

Après, les voix du second tour, il faudra bien aller les chercher quelque part. L’antique antienne de l’union des droites a fait son temps. Quelles droites, d’ailleurs ? Celles de micro-partis refusant, par principe, toute alliance avec le Front national, à la notoire exception du fort sympathique Jean-Frédéric Poisson, mais qui ne représente que lui-même et éventuellement quelques voisins de palier ?

Contre un candidat de droite, c’est surtout à gauche que sera le principal réservoir de voix. Simple question de bon sens, ou de sens commun, que semblent avoir à l’instant perdu les militants du mouvement éponyme, plumés comme vulgaire volaille par Nicolas Sarkozy qui, en matière de promesses non tenues et de numéro d’illusionniste, fait bel et bien honneur à son mentor historique Jacques Chirac.

Osera-t-on dire, au bout du compte, que la seule alliance qui vaille est celle conclue avec le peuple ? Peuple des invisibles, des oubliés, des déclassés, des laissés-pour-compte de la mondialisation. Peuple sans lequel cette fausse démocratie fondée sur une véritable consanguinité des élites politiques, patronales et médiatique fonctionnerait si bien sur le mode partouzeur.

Aux Français de s’inviter, fût-ce de force, au banquet de ces puissants qui ne sont finalement forts que de nos propres faiblesses. Non, les Canuts n’iront plus nus…

Nicolas Gauthier