Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 14 juillet 2016

Le couvent secret dans les combles du château de Chenonceau



Par la volonté de la veuve d'Henri III, des Clarisses capucines 
ont vécu quelques années sous les toits à l'abri d'un pont-levis intérieur.


Notre guide Catherine Thibaud nous entraîne sous le toit pour découvrir une installation exceptionnelle, unique en France : un pont-levis intérieur. Il est situé juste au débouché de l'escalier menant dans les combles. Datant du début du XVIIe siècle, il reste pleinement opérationnel. Une fois remonté à la main, plus personne ne peut accéder à l'étage. Quelle étrange protection ! "Il protégeait le sommeil de religieuses dormant dans le grenier aménagé en couvent", explique Catherine avec un grand sourire.

Étrange histoire qui mérite une petite explication. Quand Henri III meurt assassiné en 1589, son épouse Louise de Lorraine se retire à Chenonceau pour vivre son deuil. Très pieuse, elle désire accueillir en France une communauté de l'ordre des Clarisses capucines établie en Italie. Morte en 1601 avant d'avoir pu exaucer son voeu, elle charge son frère Philippe-Emmanuel de Lorraine d'organiser cette venue à Bourges avec 20 000 écus qu'elle lègue à cet effet. Celui-ci décède à son tour, transmettant la mission à son épouse Marie de Luxembourg. Cette dernière, qui s'est installée à Chenonceau, reprend donc le flambeau avec la bénédiction du roi Henri IV, qui décide d'installer carrément les capucines à Paris, où il leur fait bâtir un couvent à l'emplacement de l'actuelle place Vendôme.

En attendant la construction de ce couvent, Marie de Luxembourg fait venir une douzaine de religieuses avec l'intention de les installer à Tours. Autre voeu de Louise de Lorraine, dit-on. Or, les édiles de Tours faisant tout pour retarder cette venue, Marie accueille les capucines dans son château de Chenonceau, leur installant un couvent miniature dans les combles, protégé par le fameux pont-levis. Elles ont à leur disposition une salle capitulaire, un réfectoire, des cellules et un oratoire.