L'empereur Antoine Grizmann 1er, qui vainquit les allemands lors de la Bataille du Vélodrome en 2016
Jusqu’à présent, le parcours avait été facilité par des adversaires peu dangereux tandis que les formations les plus redoutables s’éliminaient entre elles. Cette victoire française donne de grandes chances de décrocher le titre face au Portugal. Si tel est le cas, on assistera une nouvelle fois à une explosion de joie dans les rues des villes. Les drapeaux seront sortis. Cet enthousiasme patriotique tardif ne doit pas être méprisé. Que beaucoup de Français soient encore capables d’exprimer une fierté nationale n’est pas anodin. On aimerait seulement que ce ne soit pas l’arbre qui cache la forêt.
Or, il faut raison garder. Ce succès n’est pas réel, il est symbolique. Lorsque 11 joueurs représentant un pays affrontent 11 joueurs qui en représentent un autre, la réalité des nations est absente. Il s’agit d’un jeu où des symboles s’opposent selon des règles dont la première est l’égalité des chances. Une lecture avantageuse peut rapprocher ces joutes de celles des chevaliers désignés pour vider la querelle de leurs suzerains à la place des armées de ceux-ci. Lorsque la France bat l’Allemagne, sur un terrain de football, c’est agréable pour les Français et, finalement, peu coûteux pour le pays. Ce remplacement de la guerre par le sport est l’origine des Jeux olympiques.
En revanche, le risque existe de voir cette substitution se transformer en illusion, devenir une compensation trompeuse de la réalité. Il faut craindre que le football soit l’opium de notre « civilisation », une manière d’occulter la grisaille du réel dans ce pays qui est la France. La cohésion d’une équipe d'un pays modeste peut même triompher des grandes formations affichant trop de vedettes. Lorsque ces champions l’emporte, on peut alors remarquer que leurs liens avec « leur » pays est ténu puisque beaucoup jouent dans des clubs étrangers. Autrement dit, lorsque la France gagne, ce n’est pas la France. C’est une victoire de substitution. Les cris de joie et les concerts de klaxons, c’est beaucoup de bruit pour rien.
Enfin, le danger le plus funeste réside dans l’oubli du réel auquel l’euphorie d’un soir peut conduire. Les drapeaux aux fenêtres sont plus nombreux pour l’Euro 2016 que pour les attentats de 2015. Or, les vrais combats de la France ne se situent pas sur des terrains de football. Il s’agit de la lutte contre le terrorisme et contre l’islamisme conquérant. Il s’agit, aussi, de la compétition économique. Il est plus important de gagner les guerres qu’on ne peut éviter que les matchs de football, et il serait préférable d’être plus compétitif que l’Allemagne sur le terrain de l’économie plutôt que sur celui du ballon rond. A bon entendeur...
Egger Ph.