Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 1 août 2016

Etre Suisse




Etre Suisse, c’est avant tout être chanceux. Ce n’est pas pour rien que lorsque des études sont faites à travers le monde pour demander aux gens à quel point ils sont heureux, la Suisse arrive systématiquement en tête. Qu’est-ce qui nous rend heureux ? La liberté, la qualité de vie, le peu de corruption, le partage, les infrastructures, et surtout… la liberté ! Je l’ai déjà mentionné ? C’est peut-être parce que nous avons de la peine à nous en souvenir.

Dans une étude américaine, des chercheurs de l’Université de Berkeley ont invité des gens à participer à un jeu de Monopoly. Les règles du jeu étaient toutefois truquées: certains joueurs avaient d’énormes avantages, en commençant avec plus d’argent, lançant plus de dés, et d’autres avaient toutes les règles contre eux. Pour choisir qui était favorisé dans le jeu, les chercheurs ont tiré au sort. Le résultat est édifiant: les personnes favorisées ont systématiquement écrasé leurs adversaires, et elles étaient persuadées que c’était une victoire totalement méritée! Elles étaient pourtant conscientes des règles déséquilibrées.

Je suis certes fier de vivre dans un pays où je peux m’exprimer sans crainte de représailles, ou je peux avoir des interactions sociales, vivre dignement, me nourrir et me loger, vivre dans un système politique relativement peu corrompu et avoir un certain nombre de droits. Parfois, je suis aussi triste que nous nous comportons exactement comme les joueurs favorisés du Monopoly, croyant que nous méritons d’être au sommet du monde et ayant pas tant que cela d’égards pour ceux qui n’ont pas gagné à la loterie de la naissance.

Notre pays a toute la légitimité pour accrocher à son drapeau les valeurs les plus nobles: ouverture, intégration, paix, liberté (elle encore), solidarité, consensus, démocratie, mais aussi compétences, progrès et innovation parmi d’autres. Derrière cette vision qui me rend fier d’être Suisse, se cache une autre réalité: nous avons tous notre définition de ce qu’est en réalité le patriotisme. Pour certains, le plus important pour notre pays est d’être comme avant, de s’isoler, de préserver nos richesses même au détriment des autres, de conserver des règles d’un autre âge, d’imposer aux autre un mode de vie.

Je pense que nous sommes tous patriotes, mais que ce qui nous différencie, c’est la définition qu’on y attache. Nous ne voulons pas la même Suisse, même si nous aspirons à un certain bonheur, plus ou moins partagé. Pour certains, c’est typiquement Suisse de s’intéresser au bien être de chacune et chacun, dans le monde entier. La Suisse est une plateforme mondiale de la politique internationale, du sport, de l’humanitaire, de certains secteurs économiques, de la recherche.

Derrière un idéal comme cela, nos valeurs se mesurent vraiment aux actes. Sommes-nous fiers d’être Suisse? Pour répondre, il faut se demander la chose suivante: que faisons-nous concrètement? Quel engagement a-t-on pris, quelles actions a-t-on menées pour le bien de notre pays, et surtout de l’humanité?

Samuel Bendahan