Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 28 octobre 2016

Pourquoi les Islandaises cessent le travail à 14 h 38


Les Islandaises sont en colère. À Reykjavik, les femmes sont appelées à quitter leurs usines et leurs bureaux à 14 h 38 très précisément pour battre le pavé dans les rues de la capitale de l'île. Pourquoi 14 h 38 ? Parce que c'est l'heure à laquelle elles estiment que, comparées aux hommes, elles ne sont plus payées. Car le salaire des Islandaises, à compétences égales, est inférieur à celui des hommes de 14 % (19 % en France, selon l'Insee en 2015). Si à 14 h 38, une femme a travaillé le même nombre d'heures qu'un homme pour le même salaire, à quoi bon continuer de travailler gratuitement ?

Depuis lundi, des dizaines de milliers de femmes arpentent les rues de Reykjavik à la même heure et se regroupent sur la place Austurvöll à deux pas du Parlement. Islande oblige, elles se livrent aussi à des séances de « clapping » pour se faire entendre et scandent le slogan « Jofnkjör ! », comprendre « égalité de traitement ».

L'égalité salariale en 2068 ?

Ces rassemblements font écho aux grandes grèves féminines qui avaient secoué le pays en octobre 1975. À l'époque, neuf femmes sur dix se mobilisent pour le même motif. Elles quittent les usines, les bureaux et stoppent toutes les tâches ménagères et familiales. La première manifestation regroupe 25 000 personnes, soit 11 % de la population de l'île alors (218 000 habitants). Un débrayage monstre qui oblige certains commerces, banques et usines à fermer par manque de salariées. La date marque d'autant plus l'histoire du pays puisque cinq ans plus tard, les Islandais élisent Vigdis Finnbigadottir à la tête du pays. Elle devient alors la première femme présidente en Islande. La première en Europe également.

Dix ans après 1975, les femmes retournent dans la rue pour réclamer l'égalité salariale. Rebelote en 1995, puis en 2005 où elles arrêtent là le travail à 14 h 8. Idem en 2010, en stoppant cette fois toute activité à 14 h 25. Jusqu'à présent, elles n'ont pu obtenir que quelques minutes de plus en termes de rémunération. À ce rythme-là, avant d'obtenir une parfaite égalité de salaires entre Islandaises et Islandais, il faudra attendre... 2068.