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vendredi 3 février 2017

Débat autour du contrôle des seniors au volant




Repousser à 75 ans l'examen médical obligatoire pour les conducteurs âgés: les cantons n'en veulent pas. Et pourtant, les instances médicales et le TCS sont pour, de même que le PLR, le PDC et l'UDC.

La proposition, acceptée par le Parlement en juin dernier, émane de Maximilian Reimann (UDC/AG). Elle prévoit que les seniors ne soient soumis à un contrôle médical tous les deux ans qu'à partir de 75 ans au lieu de 70 ans aujourd'hui.

Bon nombre de cantons, comme Vaud, Fribourg, Neuchâtel, Zurich ou Bâle-Ville rejettent ce changement. Cet examen biannuel dès 70 ans permet de déceler rapidement les problèmes médicaux et constitue une mesure préventive essentielle à la sécurité sur la route.

Or c'est souvent dans cette tranche d'âge que surviennent des problèmes neurologiques ou ophtalmologiques, relève Vaud. Rares sont les aînés qui renoncent volontairement à leur bleu avant 70 ans, rappelle Zurich. Mais passé le contrôle, le nombre grimpe en flèche, ce qui montre que certains n'auraient plus dû prendre le volant depuis belle lurette.

Partis bourgeois pour

En 2015, Bâle-Ville a retiré 40% des permis de seniors après le premier contrôle périodique à 70 ans. Dans le canton de Vaud, près de 1800 ont renoncé à leur droit de conduire, dont environ un tiers avait entre 70 et 74 ans. D'où l'importance de ce premier examen précoce.

Le PS et le PBD sont sur la même ligne que les cantons. A l'opposé, le PLR, le PDC et l'UDC affichent leur soutien au projet, ce qui pourrait être déterminant lors du débat au Parlement. A noter qu'au départ les libéraux-radicaux étaient contre, mais à la faveur des élections fédérales, le parti est devenu plutôt favorable.

FMH réservée

Si l'UDC souligne que les personnes âgées restent de nos jours en forme physique et mentale toujours plus longtemps, le PLR s'appuie pour sa part sur l'existence des avis médicaux. «Il n'y a pas d'évidence scientifique qui montre quelle limite d'âge est optimale en matière de sécurité routière. Les études manquent», écrit de son côté la FMH, qui renonce de ce fait à choisir entre 70 ou 75 ans.

La FMH rappelle que deux pays de l'UE prescrivent un examen médical à 75 ans, quatre à 70 ans et treize autres à un âge moins avancé. Dans huit pays européens, il n'y a pas d'obligations médicales pour prolonger le permis.

Les Médecins de famille et de l'enfance (mfe) sont eux clairement en faveur du relèvement de l'âge du premier contrôle. Ils évaluent régulièrement l'aptitude à la conduite de leurs patients, en dehors du contrôle obligatoire. «Si cet examen a lieu 5 ans plus tard, cela n'est pas grave, étant donné que cette tranche d'âge ne présente généralement pas de problème.»

Responsabiliser les conducteurs

Le TCS est pour. Il faut aussi miser sur la responsabilité individuelle des seniors, des études ayant montré que cette sensibilisation réduit le nombre d'accidents les impliquant. Cela passe par exemple par des cours de conduite pour aînés, explique Yves Gerber, porte-parole du club. Car la santé n'est qu'un facteur parmi d'autres permettant de juger l'aptitude à conduire.

Pro Senectute partage aussi l'idée qu'il faut responsabiliser les aînés. «Souvent la perte de mobilité est synonyme de placement en maison de retraite.» On arrive à de meilleurs résultats lorsqu'on peut orienter les plus âgés vers des cours de conduite ou leur imposer des restrictions comme ne pas rouler de nuit ou dans un rayon géographique limité.

L'âge auquel il faut soumettre les seniors au check-up médical n'est pas déterminant. Ces derniers adoptent d'eux-mêmes des comportements raisonnables comme ne pas conduire par temps de pluie ou éviter les heures de pointe.

Bpa ni pour ni contre

Le Bureau de prévention des accidents (bpa) n'est ni pour ni contre. Il aurait préféré qu'une étude scientifique soit menée avant que le Parlement ne décide de changer la loi. Il y a en effet des doutes sur la pertinence des examens médicaux. «On en pratique beaucoup pour sortir au final très peu de monde du circuit», explique Nicolas Kessler, porte-parole du bpa. La qualité de ces tests est en l'état insuffisante.

ATS