Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 26 février 2017

Et si les uniformes étaient fabriqués en Suisse ?


Des politiciens veulent favoriser les fournisseurs suisses pour l'armée. Reste à trouver la solution pour ne pas enfreindre les règles de l'OMC.

De nombreuses pièces de la tenue du soldat suisse proviennent de l'étranger.
Image: Keystone


Les uniformes de l'armée suisse sont devenus très internationaux ces dernières années, entre des bottes fabriquées en Roumanie, des maillots en Thaïlande et des sous-vêtements en Inde notamment.

Des politiciens estiment qu'il faut peut-être revoir le système qui pousse Armasuisse à passer commande auprès du fournisseur le moins cher, explique l'Aargauer Zeitung dans son édition du 24 février.

Le Conseil fédéral veut réviser les pratiques en vigueur, en demandant à ce que les uniformes répondent également à des standards de durabilité. Une évolution saluée par Swiss Textiles ou encore Public Eye, qui souhaitent que la Confédération aille plus loin en établissant des exigences sociales et écologiques.

Deux francs de l'heure pour les bottes

Des politiciens estiment également que les procédures d'attribution doivent évoluer, mais pas forcément pour les mêmes raisons. La conseillère nationale Priska Seiler Graf (PS/ZH) pensent que les pourvoyeurs de contrats se doivent de donner l'exemple. «L'armée ne peut pas se permettre de s'équiper à l'étranger à coup de dumping.»

Elle cite l'exemple des bottes fabriquées en Roumanie et pour lesquelles les couturières ne touchent que deux francs de l'heure, à peine suffisant pour survivre. Rien d'illégal puisque ces rémunérations ne violent pas la loi roumaine mais un exemple perturbant à ses yeux.

Produits suisses pour l'armée suisse

Pour le conseiller national David Zuberbühler (UDC/AR), l'armée suisse doit s'équiper en produits suisses. «Au moins là où c'est judicieux», ajoute-t-il, soulignant que c'est difficilement faisable actuellement. «C'est vraiment du ressort des politiciens de faire des exceptions dans le droit des marchés publics.»

Tous tombent d'accord pour la Suisse s'équipe en matériel à des conditions correctes. Mais les autorités doivent également répondre des deniers de l'Etat et donc, du contribuable, comme le rappelle le conseiller national Walter Müller (PLR/SG). «L'attribution de contrats à un fournisseur plus cher en Suisse provoque souvent des critiques.»

La Confédération octroie chaque année pour près de 40 milliards de francs suisses en commandes. Les règles de l'OMC lui interdisent de discriminer des fournisseurs étrangers, ce dont profitent également les entreprises suisses hors des frontières.

Distances de livraison

Pour le conseiller national Beat Flach (Vert'Lib/AG), un réflexe protectionniste n'est donc pas des plus pertinents. «Même si c'est pénible de voir que les uniformes de l'armée suisse ne sont pas de production nationale.»

Il soutient toutefois la révision du droit des marchés publics, pour autant qu'elle aille dans une direction plus sociale et plus écologique. Les distances de livraison pourraient être prises en compte à l'avenir. «Cela ouvrirait de nouvelles portes aux fournisseurs suisses.»