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lundi 22 mai 2017

Les conditions de travail se sont dégradées en Suisse




La Suisse descend de son piédestal européen en matière de conditions de travail, qui ont perdu de leur attrait entre 2005 et 2015. Les syndicats dénoncent une flexibilisation à sens unique.

La situation concernant les contraintes physiques au travail semble dans l'ensemble se dégrader, a indiqué lundi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). La Suisse perd ainsi la position de tête qu'elle avait occupée en 2005 par rapport aux 34 autres pays européens pris en compte dans la 6e Enquête sur les conditions de travail en Europe en 2015, et se rapproche de la moyenne européenne.

Beaucoup plus répétitif

La contrainte physique la plus fréquente en 2015 est l'exécution de mouvements répétitifs de la main ou du bras. Près des deux tiers des personnes interrogées rapportent qu'elles doivent réaliser de tels mouvements pendant au moins le quart de leur temps de travail. C'est près de 50% de plus que dix ans plus tôt.

Seules les contraintes liées aux bruits forts, à la respiration de fumées et vapeurs ainsi que le tabagisme passif sont moins fréquentes en Suisse qu'en Europe. Il semble que les entreprises helvétiques réduisent ces risques en limitant le temps d'exposition de chaque personne, selon le Seco.

La part de salariés qualifiant leur santé physique de bonne ou très bonne est supérieure à la moyenne européenne de dix points environ en Suisse. Soit près de 90% de l'ensemble des actifs, et 80% des plus de 55 ans.

Perte de responsabilité, pas d'estime

La Suisse perd également de sa superbe s'agissant des conditions psychiques de travail. Ainsi de manière générale, les salariés ont toujours moins prise sur leur travail, alors que leurs collègues européens maintiennent leurs conditions stables. Les Suisses semblent avoir perdu en responsabilisation et en indépendance dans la conception des tâches et de l'organisation du travail, au profit du respect des normes de qualité. Près d'un tiers des salariés en 2015 - contre moins d'un quart dix ans plus tôt - jugent que leur travail implique des tâches monotones. Là encore, la Suisse a perdu la position de tête qu'elle occupait en 2005, pour s'aligner sur la moyenne européenne.


A sens unique

«Les travailleurs sont toujours plus le jouet d'intérêts économiques à court terme», dénonce l'Union syndicale suisse. A l'image de Travail.Suisse et d'Unia, l'USS constate qu'entre 2005 et 2015, la part de salariés pouvant décider de leurs horaires a clairement fondu, alors même que les exigences de flexibilité de la part des patrons a crû.

Cette flexibilisation s'effectue unilatéralement aux dépens des salariés qui subissent en plus la pression de devoir être atteignables en permanence, écrit Unia. Et le syndicat de juger alarmant le taux d'épuisement des employés, notamment en sachant que les Suisses travaillent déjà en moyenne hebdomadaire trois heures de plus que leurs homologues européens, soit près de 42 heures.

Plus d'un tiers des travailleurs indiquent en effet dans l'enquête se sentir le plus souvent, voire toujours, épuisés en fin de journée. Or la santé des personnes ne parvenant pas à récupérer la nuit est sérieusement menacée, selon Unia.

Gros retard suisse

Ces tendances sont jugées «dangereuses» par l'USS. A fortiori parce que, selon une autre étude, seulement 42,5% des entreprises en Suisse évaluent régulièrement les risques, par exemple sur le stress au travail. Au Royaume-Uni ou au Danemark, elles sont plus de 90% à le faire, la moyenne européenne étant de 74%.



Conséquence de ce retard en Suisse, des mesures de prévention des maladies dues au stress ne sont donc que très rarement prises, regrettent les syndicats. Dans ce contexte, le projet parlementaire visant notamment à abroger l'obligation d'enregistrer, et donc de contrôler, le temps de travail est jugé par les syndicats comme un véritable démontage de la protection des salariés qui relève du cynisme vu les chiffres alarmants relevés par l'enquête.

Bonnes directions

Ce nivellement n'empêche pas les Suisses de se sentir généralement bien à leur travail, notamment parce qu'ils estiment à plus de 75% que leur entreprise sait motiver ses collaborateurs à donner le meilleur d'eux-mêmes. La Suisse reste ainsi au-dessus de la moyenne européenne. Elle demeure aussi nettement en tête, avec près de 10 points de plus que la moyenne, s'agissant de la conformité du revenu aux attentes ou de la reconnaissance de son travail.

Ces deux résultats mettent en exergue deux points forts des conditions de travail en Suisse, estime le Seco. L'enquête est réalisée tous les cinq ans depuis 1990 par la Fondation Eurofound, la dernière fois en 2015, auprès de 43'000 personnes actives, dont 1006 représentatives des actifs en Suisse.

Les syndicats dénoncent une flexibilisation à sens unique

Les centrales syndicales ont réagi comme un seul homme lundi matin à la publication par le Seco de la 6e Enquête européenne sur les conditions de travail. Elles dénoncent en particulier une flexibilisation à sens unique et mettent en garde contre de nouvelles velléités parlementaires de déréglementer.

«Les travailleurs sont toujours plus le jouet d'intérêts économiques à court terme», dénonce l'Union syndicale suisse. A l'image de Travail.Suisse et d'Unia, l'USS constate qu'entre 2005 et 2015, la part de salariés pouvant décider de leurs horaires a clairement fondu, alors même que les exigences de flexibilité de la part des patrons a crû.

Alors qu'ils constatent un net recul de la participation et de l'autonomie des travailleurs, les syndicats relèvent que le Seco lui-même invite, dans son analyse, à ne pas confondre la liberté des employés d'aménager leurs horaires avec les exigences patronales en matière de flexibilité. Cela tout en sachant que les Suisses travaillent déjà en moyenne hebdomadaire trois heures de plus que leurs homologues européens, soit près de 42 heures.

Cette flexibilisation s'effectue unilatéralement aux dépens des salariés qui subissent en plus la pression de devoir être atteignables en permanence, écrit Unia. Et le syndicat de juger alarmant le taux d'épuisement des employés. Ils sont en effet plus d'un tiers dans l'enquête à indiquer se sentir le plus souvent voire toujours épuisés en fin de journée. Or la santé des personnes ne parvenant pas à récupérer la nuit est sérieusement menacée, selon Unia.

Ces tendances sont jugées «dangereuses» par l'USS. A fortiori parce que, selon une autre étude, seulement 42,5% des entreprises en Suisse évaluent régulièrement les risques, par exemple sur le stress au travail. Au Royaume-Uni ou au Danemark, elles sont plus de 90% à le faire, la moyenne européenne étant de 74%.

Conséquence, d'après les syndicats, de ce gros retard en Suisse, des mesures de prévention ne sont donc que très rarement prises pour, par exemple, prévenir des maladies dues au stress. Des exemples étrangers montrent pourtant que de telles mesures sont simples et efficaces: le groupe Volkswagen a notamment introduit l'interdiction d'envoyer des courriels durant la nuit, note l'USS.

Et les trois maisons syndicales d'attaquer les initiatives PDC et PLR aux Chambres fédérales visant notamment à abroger l'obligation d'enregistrer, et donc de contrôler, le temps de travail. Un véritable démontage de la protection des salariés qui relève du cynisme vu les chiffres alarmants relevés par l'enquête.