Une lectrice de «20 Minuten» était allée se promener sur les rives du Lac de Constance samedi avec ses enfants. Ceux-ci jouaient avec des cailloux, lorsqu'elle a aperçu sur une pierre un petit animal mouvant. Elle a alors cherché à identifier l'animal, qui s'est révélé être une sangsue.
Espèce protégée
Deux jeunes pêcheurs de la région, attirés par la scène, ont confirmé à la mère de famille qu'il s'agit bien de l'animal suceur de sang. Ils ont expliqué en avoir déjà vu plusieurs dans le coin.
Selon Dominique Kähler-Schweizer, spécialiste des sangsues, celles-ci sont tout à fait à leur place en Suisse orientale. Elle explique même au journal alémanique qu'elles étaient nombreuses par le passé. Aujourd'hui, c'est une espèce protégée, qui vit principalement dans les eaux acides comme les étangs ou les tourbières. S'il est étonnant d'en trouver dans un lac, l'experte confirme que l'animal découvert sur les rives du lac en est bien une.
Comment s'en libérer
Pour se débarrasser de la bête, il faut commencer par ne pas paniquer. En tentant d'arracher la sangsue, elle risque de projeter un fluide qui infectera la plaie. Il faut donc la faire lâcher prise volontairement, explique Dominique Kähler Schweizer.
«La meilleure façon d'y arriver est d'apposer une compresse imbibée d'alcool sur la tête de l'animal, explique-t-elle. Pas besoin d'alcool médicinal, une boisson classique fonctionne tout aussi bien.» En cas d'urgence, on peut utiliser du sel, ou le bout d'une cigarette allumée.
Dernière solution: la patience. Lorsque la sangsue est repue, elle lâchera naturellement sa proie. «Cet animal est normalement inoffensif pour l'homme», précise la spécialiste. Il peut toutefois transmettre des maladies.
Usage thérapeutique
Les sangsues sont parfois utilisées à des fins médicinales, dans ce qui s'appelle l'hirudothérapie. L'institut hirumed, qui travaille avec des sangsues à Wil (SG), précise sur son site que l'animal produit des fluides anticoagulants, anti-inflammatoires et antiseptiques lorsqu'il se nourrit.
A l'hôpital cantonal de Saint-Gall, ces animaux sont également parfois utilisés dans certains cas de chirurgie de réimplantation, explique son porte-parole Philipp Lutz. C'est aussi le cas notamment au CHUV.