C’est avec tambour et trompette que le sauveur Macron a annoncé que la France allait mettre en place « le plus grand pont aérien depuis la Seconde Guerre mondiale » pour venir en aide aux habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Mazette ! La mesure est historique. Les descendants du général de Gaulle se découvrent et observent une minute de silence. Les larmes coulent sur les joues d’Irma. C’est trop d’honneur. L’émotion étreint quelques sinistrés.
Ce Macron, qu’il est bon ! Qu’il est grand ! Qu’il est… baratineur, ajoute L’Express. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’ampleur du pont aérien promis par l’Élysée arrive seulement en cinquième position, précise le magazine. Très loin derrière le ravitaillement de Berlin, coupé du monde en 1948 par l’Union soviétique. Un an de va-et-vient aérien pour venir en aide à deux millions d’habitants… Et puis tous les autres… Aucune commune mesure.
Si l’effort consenti pour les îles sinistrées n’est pas négligeable, il ne revêt en rien un caractère historique. Rangez tambour, bouchez trompette…
Sauveur Macron s’est laissé emporter par la nécessité d’envoyer du lourd pour compenser l’inertie ambiante. L’annonce se devait d’être tonitruante. Inversement proportionnelle à l’incompétence qui a révolté les habitants.
Communication petit joueur malgré tout. A-t-on vu des ponts aériens avant la Deuxième mondiale ? Des victuailles convoyées par ballons dirigeables ? Peut-être… Par zeppelin, éventuellement. Certains explosaient en vol, d’autre brûlaient c’était affreux. Non, la France de Macron est bel et bien détentrice du record absolu de ponts aériens derrière tous les autres pays, et de tous les temps depuis l’invention du fil à couper le beurre.
Le décalage entre les témoignages d’habitants sur Facebook et la communication grandiloquente du gouvernement est abyssal. Pour l’instant, celui qui a tout perdu doit se payer de mots clinquants… De formules magiques… Après l’ouragan Irma, le brassage d’air Emmanuel… Le réchauffement climatique dérègle tout.
Jany Leroy
