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lundi 27 novembre 2017

Les étiquettes des fourrures trop souvent non conformes en Suisse


Parmi les 71 commerces contrôlés par la Ligue suisse contre la vivisection (LSCV), 64 ne respectaient pas les dispositions légales en matière d'étiquetage (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA



L'étiquetage des produits à base de fourrure est lacunaire en Suisse. Selon des contrôles effectués par la Ligue suisse contre la vivisection (LSCV), 90% des enseignes visitées ne respectent pas les dispositions légales.

Sur les 71 commerces inspectés, 64 présentaient un étiquetage non conforme, indique lundi la LSCV dans un communiqué. Les contrôles ont eu lieu entre le 25 septembre et le 24 novembre 2017 dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel, Fribourg et Berne.

Depuis le 1er mars 2013, les commerces qui vendent de la fourrure en Suisse doivent indiquer le nom de l'animal, son origine, s'il a été capturé à l'état sauvage ou s'il est issu de l'élevage. Doivent également figurer sur l'étiquette les conditions de la capture ou celles de l'élevage.

Parmi les manquements qu'elle a constatés, la LSCV souligne que de nombreux articles ne mentionnent que l'espèce animale utilisée. Elle relève que certains magasins vendent des fourrures sans aucune étiquette. La Ligue contre la vivisection déplore en outre que certains commerces rivalisent "d'ingéniosité pour neutraliser l'étiquetage des fourrures" en les cachant par exemple dans une petite poche au bas de la veste.

62% des Suisses souhaitent interdire la vente de fourrure

Que ce soit sur les capuchons, les bonnets ou les cols, les poils d'animaux ornent de nombreux habits et accessoires d'hiver. Et le commerce de fourrure cartonne en Suisse. En 2016, 452 tonnes de fourrure ont été importées dans notre pays. Une telle quantité n'avait plus été enregistrée depuis 24 ans, écrit lundi «20 Minuten», qui précise que la statistique prend uniquement en compte les habits et non les accessoires.

Mais, malgré cet engouement pour ce type de produits, un grand nombre de Suisses (62%) souhaitent interdire la vente de fourrure dans notre pays. C'est ce qui ressort d'un sondage représentatif effectué auprès de 1000 personnes par l'institut GFK. L'enquête a été réalisée sur demande de l'organisation de défense des animaux Peta. Frank Schmidt, un expert de Peta, regrette que des tonnes de fourrure issues d'animaux maltraités soient importées chaque année en Suisse. Il se bat lui aussi pour une interdiction de vente. Selon lui, l'élevage de visons, de renards et de martres n'est rentable que s'il se fait sous des mauvaises conditions pour les bêtes.

Manquements en termes de déclaration

Depuis 2013, les fourrures et autres produits de pelleterie doivent être munis d'une déclaration précisant la provenance et l'animal. Or, les évaluations de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) montrent que la situation laisse encore à désirer. Depuis 2014, l'OSAV a contrôlé près de 170 points de vente. Et, dans 75% des cas, des manquements ont été constatés, surtout en raison de déclarations incomplètes.

C'est la raison pour laquelle la conseillère aux Etats argovienne Pascale Bruderer (PS) estime qu'il faut agir impérativement. «L'obligation de déclaration ne sert à rien et n'a de loin pas rempli les attentes.» La socialiste n'est d'ailleurs pas étonnée qu'une majorité des sondés veuille interdire la vente de fourrure en Suisse. Mais au lieu d'interdire totalement les poils d'animaux dans l'industrie vestimentaire, elle préférerait prohiber uniquement les fourrures d'animaux maltraités. L'Argovienne rappelle que le problème n'est pas les poils d'animaux en soi, mais la manière dont ils sont produits.

«Je ne peux pas cautionner cela»

Selon la politicienne, la situation actuelle est absurde: «La Suisse dispose de standards élevés en termes d'élevages d'animaux et de production à l'intérieure de son pays, mais autorise l'importation de produits issus de bêtes maltraitées. Je ne peux pas cautionner cela.»

Le conseiller national Thierry Burkart (PLR/AG) n'est pas non plus étonné des résultats du sondage, mais trouve qu'une interdiction de vente ou d'importation serait une mesure «exagérée». «Les citoyens doivent pouvoir décider eux-mêmes s'ils souhaitent porter de la fourrure ou non.» Selon lui, une interdiction reviendrait à criminaliser les consommateurs. L'Argovien note cependant qu'il est important d'informer les gens sur les conditions de la production de fourrure, notamment via l'obligation de déclaration mise en place en 2013.

«Pure polémique»

Contacté à son tour, Thomas Aus der Au, vice-président de la faîtière Swissfur, s'oppose fermement à une interdiction d'importation ou de vente, qu'il qualifie de «pure polémique». Il dément par ailleurs que la production de fourrure ne fonctionne qu'avec des méthodes de maltraitance animale. «Nous nous assurons sur place que les exploitations respectent les normes quant à la protection des animaux et soutenons le programme d'homologation européen WelFur.»

Motion discutée ce mercredi 

Il y a deux ans, le conseiller national Matthias Aebischer (PS/BE) a demandé au Conseil fédéral d'interdire l'importation de produits d'animaux maltraités. Même si sa motion a été refusée par les Sages, le National l'a acceptée en juin de cette année par 97 voix contre 77. Un «oui» du conseil des Etats aurait non seulement des répercussions sur la fourrure, mais également sur le foie gras ou les cuisses de grenouilles.

ATS