Après avoir éjecté la junte militaire du pouvoir, les anciens guérilleros du Salvador ont décidé d’interdire les pesticides Monsanto sur leur territoire et de tourner le dos à l’agriculture intensive. Un bel exemple.
Ces guérilleros nourrissent un doux rêve pour leur pays : transformer de fond en comble ses méthodes de production agricole afin qu’il devienne rapidement autosuffisant et produise uniquement du bio. Une révolution verte déjà en marche, puisque depuis quatre ans, le glyphosate et 53 autres produits chimiques sont strictement interdits sur les terres du Salvador.
Pays éclatant de verdure aux contours modelés par le volcan, le Salvador est le plus petit État d’Amérique Centrale, et il compte bien faire parler de lui à travers le monde en bannissant les produits Monsanto, comme l’explique Adrian Lizano : « Monsanto pour moi, ça représente la mort. Ce sont des produits chimiques qui finissent par nous rendre malades ».
Pour atteindre leur objectif, les anciens guérilleros ne comptent pas uniquement sur une politique d’interdiction et des lois très strictes. Ils parient également sur la formation et la pédagogie, afin de réapprendre aux paysans comment cultiver leurs terres sans produits chimiques, en privilégiant les méthodes d’autrefois.
Les agriculteurs espèrent à terme pouvoir aussi se passer des semences produites par les multinationales au profit de semences paysannes, bien qu’ils aient conscience que le chemin risque d’être d’être long : « avec les produits chimiques, notre production serait plus abondante. Mais on a l’espoir qu’un jour apparaîtra une lumière au bout du chemin pour reconnaître la valeur de ce que l’on a fait ».
Une initiative courageuse de la part du Salvador, qui, on l’espère, poussera d’autres pays à changer leurs habitudes de production.