Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 4 janvier 2018

Personne remarquable : Madame Ahed Tamimi



Ahed Tamimi vit dans le village de Nabi Salih en Cisjordanie. Elle est la seule fille de la fratrie de quatre enfants du couple formé par l'activiste palestinien Bassem al-Tamimi et Nariman Tamini, qui sont devenus des symboles de la lutte pacifique contre l’occupation israélienne en Cisjordanie. Sa famille et d'autres villageois manifestent pacifiquement chaque semaine leur opposition à l'expansion des colonies israéliennes et l'expropriation des Palestiniens au profit de la colonie voisine de Halamish.


Une grande partie de la popularité d'Ahed Tamimi provient d'images et de vidéos virales. Figure de la résistance palestinienne1 ou « pasionaria de la lutte contre l’occupation », elle est surnommée du côté israélien « Shirley Temper », incarnant Pallywood ou l'effort palestinien pour discréditer Israël, et qualifiée de «provocatrice qui sait médiatiser ses actes». Le quotidien israélien Haaretz la compare à Jeanne d'Arc.


Pour la psychiatre Samah Jabr interrogée par le journal Le Monde « si Ahed avait été brune et voilée, elle n’aurait pas reçu la même empathie de la part des médias internationaux. Un tel profil [brune et voilée] est plus facilement associé à l’islamisme et donc au terrorisme. Son attitude aurait alors été aussitôt liée à de la violence plus qu’à de l’héroïsme, comme c’est le cas aujourd’hui. ».

En août 2012, à l'âge de 11 ans, elle est photographiée en pleurs alors qu'elle tente d'empêcher l'arrestation de sa mère, et, dans des scènes sciemment orchestrées devant les caméras présentes levant le poing face à des soldats israéliens. Elle rencontre par la suite, Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, qui la félicite pour son courage.

Deux confrontations supplémentaires ont lieu en novembre puis en décembre 2012 : à l'occasion de ce dernier incident, elle reçoit le prix Hanzala du courage attribué par la municipalité de Başakşehir en Turquie, pour avoir critiqué les soldats israéliens qui ont arrêté son frère, Mohamed Tamimi.

Le 28 août 2015, elle est filmée avec d'autres membres de sa famille aux prises avec un soldat israélien, armé et masqué, qui tente d'arrêter son frère de 12 ans pour avoir lancé des pierres. Dans une vidéo qui est devenue elle aussi virale, on la voit frapper le soldat et le mordre à la main.

Le 26 septembre 2017, elle participe à une conférence intitulée Le rôle des femmes dans la résistance populaire palestinienne, au Parlement européen.

Le 15 décembre 2017 se déroule à Nabi Salih en Cisjordanie une nouvelle manifestation contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israë. Une vidéo tournée lors de ces événements montre Ahed Tamini bousculer, donner des coups de pied et gifler deux militaires israéliens, qui ne répliquent pas. Les images filmées sont diffusées rapidement sur les réseaux sociaux et dans les médias.

A la suite de ces incidents, Ahed Tamimi est arrêtée le 19 décembre 2017 par les militaires de l'Armée israélienne. Le 20 décembre 2017, elle est présentée devant un tribunal militaire israélien, siégeant en Cisjordanie, qui retient douze chefs d’inculpation contre elle ; poursuivie pour avoir agressé un soldat, elle encourt jusqu’à sept ans de prison. Sa cousine Nour Tamimi et sa mère Nariman Tamimi sont simultanément interpellées ; celle-ci est poursuivie pour incitation au terrorisme pour la période du 7 mai au 17 juin 2017.

Une mobilisation sur les réseaux sociaux et une campagne d'affichage à Londres se créent pour demander la libération d'Ahed.

Egger Ph.