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lundi 25 juin 2018

La colère gronde chez les éleveurs et les paysans sur la route du Gothard


Durant l'été, les alpages tessinois se peuplent de troupeaux alémaniques. (Photo: Keystone)


De nombreux troupeaux alémaniques ont l'habitude de passer l'été sur les alpages tessinois. On parle de près de 1500 vaches qui doivent affronter plus de trois heures de route sur l'A2, mais ce trajet se transforme cette année en chemin de croix, comme l'explique le «Blick» dans son édition du 25 juin 2018.

Pour éviter les embouteillages devant le tunnel du Gothard, les transporteurs avaient jusqu'à présent l'habitude de quitter l'A2 à hauteur de Wassen (UR) pour prendre la route cantonale et rejoindre l'autoroute à Göschenen. Mais la police cantonale uranaise applique dorénavant aussi au transport de bétail l'interdiction de circulation de poids lourds sur ce tronçon.

Pas plus de quatre heures

Plusieurs transporteurs se sont ainsi vu interdire de rentrer sur l'autoroute à Göschenen et ont dû faire demi-tour à Wassen. «Nous avons été bloqués durant 45 minutes dans les bouchons, les bêtes étaient complètement stressées», s'est ému le chauffeur Attila Ernst.

Interpellé sur le sort des vaches soumises à un soleil brûlant, un des policiers lui a répondu que ce n'était pas son problème. La colère gronde chez les paysans. «On ne peut pas transporter une vache laitière plus de quatre heures, sinon elle tombe malade et nous ne pouvons plus rien en tirer», explique Brunella Ribeiro qui exploite un alpage à Fusio (TI).

Le fromage d'alpage tessinois menacé?

Elle en appelle à la fibre paysanne des Uranais. «Ce sont eux-mêmes des montagnards, qui n'ont rien à voir avec des Zurichois qui vivent dans une grande ville. Ils devraient savoir ce que signifie une économie alpestre traditionnelle.» Pour son collègue Giorgio Dazio, c'est très simple: sans les vaches alémaniques, il n'y a plus de fromage d'alpage tessinois.

La police cantonale uranaise rappelle que la route depuis Erstfeld est interdite aux poids lourds et que la loi suisse sur la circulation ne prévoit aucune exception pour le transport de bétail. Quant à l'A2, le trafic y est la plupart du temps fluide, sauf à l'approche du week-end, des vacances et des jours fériés.

Comme le précise son porte-parole Gustav Planzer, la loi sur la protection des animaux exige des transporteurs qu'ils respectent toutes les dispositions légales. Toutefois, en cas d'urgence et si le bien-être des animaux devait être «considérablement compromis», les forces de l'ordre pourraient faire une exception.

Mieux organiser le transport

Selon le vétérinaire cantonal, Andreas Ewy, les transports d'animaux doivent être organisés pour qu'ils évitent les bouchons et le soleil intense. «Idéalement, il faudrait rouler du lundi au vendredi et lorsqu'il y a des nuages.» Si ce n'est pas le cas, la police peut alors proposer une autre solution, mais il faut payer un dédommagement.

Des recommandations irréalisables, selon Attila Ernst. «Je dois préparer une douzaine de transports d'ici à l'été, c'est une période avec de nombreux jours fériés et donc les salariés prennent des ponts et les camions sont déjà nombreux sur les routes. Comment savoir quand le soleil brille et quand la route est bloquée?» se lamente-t-il.