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vendredi 6 juillet 2018

Hannibal Barca , le plus grand ennemi de Rome


Considéré comme l’un des plus grands tacticiens militaires de l’Antiquité, Hannibal a juré de faire tout ce qui est en son pouvoir pour anéantir Rome


Fils d’un puissant guerrier carthaginois, le jeune Hannibal Barca promit à son père de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour mettre Rome à feu et à sang. Après avoir franchi les Alpes avec son armée, ce fin stratège remporta une importante série de batailles, mais les Romains n’avaient pas dit leur dernier mot.

Hannibal nait en Afrique du Nord en 247 avant Jésus-Christ. Vers l’âge de dix ans, il suit son père, le célèbre général carthaginois Hamilcar Barca, en Espagne, une région que ce dernier a commencé à conquérir vers 237 avant Jésus-Christ. Hamilcar meurt en 229 avant Jésus-Christ, et c’est son gendre, Hasdrubal, qui lui succède et fait du jeune Hannibal l’un des officiers de l’armée carthaginoise.

En 221 avant Jésus-Christ, Hasdrubal est assassiné et il est décidé à l’unanimité qu’Hannibal Barca, alors âgé de 26 ans, lui succèdera et prendra les rênes de l’Empire Carthaginois. Le jeune général consolide rapidement ses positions en Espagne, fait de Carthagène (aussi appelée Nouvelle-Carthage) sa principale base portuaire et en profite également pour épouser une princesse espagnole.

Deux ans plus tard, Hannibal assiège Sagonte, une ville espagnole indépendante alliée de Rome qui s’est attaquée aux villes carthaginoises voisines. Après huit longs mois de combats, la ville tombe enfin, provoquant la colère de Rome qui exige alors la reddition d’Hannibal. En réponse, le général carthaginois projette d’envahir l’Italie, ce qui marque le début de la seconde guerre punique.

Pendant que son frère, également nommé Hasdrubal, est chargé de protéger les intérêts de Carthage en Espagne et en Afrique du Nord, Hannibal rassemble une armée massive, comprenant selon les estimations de l’époque quelques 90 000 fantassins, 12 000 cavaliers et près de 40 éléphants.

L’armée d’Hannibal se lance ensuite dans une folle marche de près de 1 600 kilomètres (qui la verra franchir successivement les Pyrénées, le Rhône et les Alpes enneigées avant d’atteindre enfin le centre de l’Italie) qui restera l’une des campagnes militaires les plus célèbres de l’histoire.


Les historiens estiment que l’armée d’Hannibal a perdu entre 3 000 et 20 000 hommes lors de sa périlleuse traversée des Alpes


Alors que ses forces sont épuisées par la dure et glaciale traversée des Alpes, la cavalerie d’Hannibal inflige une cinglante défaite à l’armée du général romain Scipion dans les plaines du Tessin et ce dernier est grièvement blessé durant la bataille. En 218 avant Jésus-Christ, les Carthaginois infligent de nouveau une lourde défaite aux Romains sur la rive gauche de la rivière Trébie, ce qui pousse les Gaulois et les Ligériens à venir prêter main forte à Hannibal.

Au printemps de l’an 217 avant Jésus-Christ, l’armée du général carthaginois atteint l’Arno, mais malgré une nouvelle victoire face à l’armée romaine au lac Trasimène, ce dernier refuse d’envoyer ses troupes, épuisées par les milliers de kilomètres parcourus et les nombreuses batailles, assiéger Rome.

L’été suivant, pas moins de 16 légions romaines (environ 80 000 soldats, soit plus du double de l’armée d’Hannibal) affrontent les Carthaginois près de la ville italienne de Cannes. Tandis que le général romain Varro place son imposante infanterie au centre de sa formation militaire, Hannibal privilégie une importante cavalerie, ce qui lui permet d’attaquer les troupes romaines par les flancs et de les encercler, les privant ainsi de toute possibilité de retraite.




Cette nouvelle défaite romaine provoque d’importants remous dans le sud de l’Italie, et de nombreuses colonies jusqu’alors alliées de Rome se rangent du côté de l’armée carthaginoise. Mais sous la direction du gendre de Scipion et du général Quintus Fabius Maximus, tous deux de fins stratèges militaires, l’armée romaine va progressivement parvenir à repousser les forces d’Hannibal.

Malgré l’arrivée de renforts venus de Carthage commandés par Hasdrubal, les carthaginois et leurs alliés ne peuvent lutter face aux forces quasi-inépuisables de l’Empire Romain. En 208 avant Jésus-Christ, l’armée de soutien est vaincue et les romains ont repris le contrôle de nombreux territoires en Italie du Nord.

Hannibal contemplant la tête décapitée de son frère Hasdrubal



Pendant ce temps, le jeune Scipion lance ses forces à l’assaut de la Nouvelle-Carthage et envahit ensuite l’Afrique du Nord, ce qui force Hannibal et ses troupes à quitter le sud de l’Italie en 203 avant Jésus-Christ pour venir défendre leurs terres.

L’année suivante, Hannibal affronte les forces de Scipion près de Zama, une ville antique située à environ 120 kilomètres de Carthage. Cette fois, ce sont les Romains (bien aidés par les Numides) qui triomphent des carthaginois, tuant quelques 20 000 soldats et ne perdant que 1 500 hommes dans la bataille. C’est d’ailleurs à cette occasion que le général romain reçoit le titre de Scipion « l’Africain ».

Le traité de paix qui met fin à la seconde guerre punique prive Carthage de toutes ses possessions situées au delà des côtes de l’Afrique du Nord et l’oblige également à céder sa flotte aux Romains et à ne plus jamais partir en guerre sans l’accord préalable de Rome. Ce qui n’empêche pas pour autant Hannibal de continuer à nourrir le profond désir de vaincre Rome.

Malgré ses 80 éléphants de combats et ses 15 000 vétérans des guerres d’Italie, l’armée carthaginoise subit une défaite cuisante lors de la bataille de Zama


Obligé de s’enfuir de Carthage après avoir encouragé Antiochos III de Syrie à prendre les armes contre Rome, il est contraint à la reddition après que son allié a été vaincu. Pour éviter cet affront, il s’enfuit en Crète et combat ensuite les troupes romaines aux côtés des forces rebelles en Arménie. Plus tard, il sert le roi Pursias Ier de Bithynie, mais lorsque ce dernier est défait par Eumène II de Pergame, allié de Rome, il est contraint de livrer son illustre hôte aux romains. Refusant de se rendre, Hannibal préfère se suicider vers 183 avant Jésus-Christ.

Yann Contegat